Soupçons de matchs truqués en Ligue 2 : qui sont les six mis en examen pour corruption ?
Ces dirigeants sont soupçonnés d'avoir truqués des matchs pour empêcher la relégation de Nîmes l'an dernier.
Des matchs de Ligue 2 ont-ils été truqués la saison dernière pour empêcher la relégation de Nîmes ? Après le coup de filet de mardi, six personnes ont été mises en examen jeudi 20 novembre pour corruption. L'enquête ouverte en avril pour "corruption active et passive en lien avec des manifestations sportives donnant lieu à des paris sportifs", porte notamment sur une rencontre entre les clubs de Caen et Nîmes, qui s'était soldée par un match nul (1-1), permettant au club normand d'assurer sa montée en Ligue 1 et à l'équipe gardoise de se sauver.
Les six mis en examen ont été placés sous contrôle judiciaire, et il leur est interdit d'entrer en contact les uns avec les autres. Francetvinfo dresse la liste des mis en cause.
Jean-François Fortin, président du SM Caen
La mise en examen du président du Stade Malherbe, promu cette saison en Ligue 1, avait été annoncée plus tôt dans journée par son avocat. "Mon client démontrera dans ce dossier sa totale innocence des faits qui lui sont reprochés", avait déclaré Me François Géry. La justice a également prononcé une interdiction d'exercer à son l'encontre.
Kaddour Mokkedel, responsable de la sécurité du SM Caen
L'autre mis en examen du Stade Malherbe de Caen était notamment mis en cause par le Canard Enchaîné. L'hebdomadaire révélait, mercredi, le contenu d'écoutes téléphoniques entre Mokkedel et le président de Nîmes, Jean-Claude Conrad. "Jean-François [Fortin] va faire en sorte d'essayer d'avoir un point" lui aurait-il déclaré, en référence au nombre de points obtenus par les deux équipes en cas de match nul.
Michel Moulin, l'homme d'affaires
En début d'après-midi, les juges avaient mis en examen pour "corruption passive" Michel Moulin, soupçonné d'avoir joué un rôle d'intermédiaire entre le club de Nîmes et celui de Dijon. Son avocat, Patrick Maisonneuve, a démenti toute intervention de son client dans ce match : "Mon client n'a pas pris la moindre somme d'argent et ce match n'a pas été truqué puisque Dijon a battu Nîmes 5-1". La garde à vue de l'entraineur de Dijon, Olivier Dall'Oglio, un proche de Moulin, avait été levée mercredi, et il n'est pas poursuivi.
Michel Moulin a été conseillé sportif du PSG d'avril à mai 2008 puis manager sportif du club du Mans en 2010. C'est également un homme de presse: il avait fondé puis revendu le journal gratuit ParuVendu et participé à la création de l'éphémère journal Le 10 Sport, lancé fin 2008 pour concurrencer L'Equipe.
Franck Toutoundjian, président d'un club amateur
Le troisième mis en examen dirige l'AS Ararat, un club amateur d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). On ignore encore quel rôle aurait pu jouer Franck Toutoundjian, mais le site officiel de son club cite Sarkis Kasparian comme l'une des "très fortes personnalités" qui a contribué à l'essor du club de CFA 2. Ce dernier, plus connu sous le nom de Serge Kasparian, est le principal actionnaire du Nîmes Olympique.
Serge Kasparian, actionnaire principal de Nîmes
Selon Le Parisien, Serge Kasparian a d'ailleurs avoué aux enquêteurs son implication dans l'affaire. Il a admis avoir joué un rôle dans le trucage ou la tentative de trucage d'au moins trois rencontres durant la saison 2013-2014. Il aurait, de plus, été "informé des 'approches' opérées pour le compte du Nîmes Olympique par plusieurs intermédiaires" auprès d'autres clubs. Les enquêteurs disposaient déjà d'écoutes téléphoniques qui l'impliquant.
Serge Kasparian avait été placé en détention provisoire en octobre dans le cadre d'une enquête que le cercle de jeux Cadet, qu'il dirigeait, et c'est dans le cadre de cette procédure que sont apparus les soupçons de matches truqués.
Jean-Marc Conrad, président du Nîmes olympique
Président du club au cœur de l'affaire, le Nîmes olympique, Jean-Marc Conrad a été mis en examen mais également interdit d'exercer par la justice, comme son homologue de Caen. Ex-président du club d'Arles-Avignon, il avait pris la tête de Nîmes en avril, arrivant en tandem avec Kasparian. Selon Le Parisien, il a choisi de garder le silence pendant sa garde à vue.
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