Ligue 1 : huit mois de prison avec sursis pour un supporter lillois
Interpellé après le match Lille-Lens, le supporter de 27 ans a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour avoir lancé un siège depuis les tribunes et blessé un CRS.
Le 18 septembre, à la mi-temps du derby entre les clubs rivaux du RC Lens et du Losc, des dizaines de supporters lensois avaient envahi le terrain pour aller en découdre avec des Lillois. Un supporter lillois avait été identifié par les caméras de surveillance, lancant des sièges sur les supporters artésiens, et interpellé à l'issue du match.
L'homme de 27 ans a reçu, ce lundi 18 octobre, une peine de huit mois de prison avec sursis. Cette dernière est assortie d'une interdiction de stade pour les matchs du Losc et de toutes les rencontres au stade Bollaert de Lens durant 18 mois. Le prévenu devra également se présenter au commissariat de Béthune (Nord) durant chaque match de Ligue 1 de Lille et verser 1 500 euros au CRS blessé.
Suite à un envahissement de terrain d'une partie du public lensois à la pause, une cellule de crise a été réunie pour décider de la suite de la rencontre.#RCLLOSC https://t.co/HnYAhIIKZ3
— LOSC (@losclive) September 18, 2021
Un CRS blessé par un siège
A l'audience, le prévenu, Thomas H., a reconnu avoir brisé un siège de tribune d'un geste du pied, puis l'avoir lancé en direction de la pelouse, où des CRS se déployaient. Un des policiers avait reçu ce siège sur la jambe et avait été blessé au tibia, scène enregistrée par la vidéo surveillance du stade. Tombé sous le choc du projectile, il avait été évacué. Il avait reçu une interruption de travail de 7 jours. "Je ne pensais pas blesser quelqu'un, je ne voyais pas devant moi. J'ai fait une erreur stupide", a déclaré cet homme au casier judiciaire vierge, qui comparaissait libre, sous contrôle judiciaire.
Mains serrées dans le dos, il a assuré n'avoir visé personne, pris par "l'effet de groupe", alors que des insultes et projectiles fusaient entre supporters des deux clubs depuis le début de la rencontre. Au moment des faits, il était tout juste devenu membre du club de supporters lillois des ultras Dogues Virage Est, avec lequel il n'avait assisté qu'à un seul match du Losc.
"Il est seul à comparaître alors que les exactions ont été commises par une dizaine de personnes des deux côtés", a dénoncé l'avocate de Thomas H."Il n'a aucune haine envers Lens. C'est un supporter qui voulait vivre sa passion et qui a malheureusement cédé à ses pulsions", a-t-elle souligné, y voyant "la plus grosse erreur de sa vie".
Depuis la fin août, le spectacle se répète sur les terrains de l'Hexagone. Jets de projectiles, joueurs et supporters qui en viennent aux mains à Nice, supporters qui se castagnent en tribunes lors d'Angers-OM, incidents en Coupe d'Europe... On compte plus de gardes à vue que de tirs en pleine lucarne en Ligue 1 cette saison. L'enjeu pour les clubs de foot est désormais de marquer les supporters à la culotte.
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