PSG : ce que la démission de Leonardo va changer
A la surprise (presque) générale, le Brésilien a annoncé mercredi qu'il quittait son poste de directeur sportif du club parisien.
Deux petites années et puis s'en va. Dans un bref communiqué, le Paris Saint-Germain a annoncé, mercredi 10 juillet, que son directeur sportif, le Brésilien Leonardo Nascimento de Araujo, dit Leonardo, avait décidé de quitter son poste. Une démission qui sera effective "à la fin de la période des transferts", c'est-à-dire le 2 septembre.
Ni le club de foot, ni l'intéressé n'ont pour l'heure donné les raisons de cette décision. Qu'est-ce que cela va changer pour le PSG ? Francetv info récapitule.
Mediatiquement : une image écornée
En deux semaines à peine, les propriétaires qataris du PSG ont vu deux pilliers de leur dispositif quitter le navire. A peine auréolé d'un titre de champion de France, l'entraîneur italien Carlo Ancelotti déclare ainsi fin mai sa volonté de rejoindre le Real Madrid.
Après avoir dans un premier temps cherché à le retenir, puis sollicité d'autres grands noms du ballon rond, le club officialise finalement l'arrivée de Laurent Blanc sur son banc le 25 juin. Dans le même temps, Leonardo se retrouve dans le collimateur de la Fédération française de foot, qui décide le 4 juillet de le suspendre toute la saison 2013-2014 pour avoir bousculé un arbitre à la fin d'un match. Six jours plus tard, il annonce sa démission.
A eux deux, Ancelotti et Leonardo ont remporté, durant leur carrière, la bagatelle d'une Coupe du monde, deux Ligues des champions, un titre de champion d'Angleterre, deux d'Italie, ainsi qu'une poignée de coupes nationales. Leurs départs doivent laisser un goût amer aux investisseurs qataris qui, depuis leur arrivée au PSG au printemps 2011, résument leurs ambitions par un nouveau slogan : "Rêvons plus grand".
Cela rappelle surtout des mauvais souvenirs aux supporters parisiens, abonnés durant des années à une instabilité chronique et aux crises à répétition. De quoi inspirer au site internet de So Foot un commentaire acide : "Pour un club qui voulait véhiculer une image de stabilité et de force, c’est raté. (...) De la communication à la gestion des hommes en passant par l’image dégagée, c’est le bordel. Et si finalement, c’était ça, le vrai PSG ?"
Sportivement : pas grand-chose (a priori)
Outre le fait qu'elle ne soit effective qu'au 2 septembre, l'annonce du départ de Leonardo ne devrait pas bousculer le mercato parisien. Comme l'été dernier, les propriétaires du club comptent en effet investir massivement pour se renforcer. En témoigne la confiance affichée lundi sur le plateau de beIN Sport par Laurent Blanc au sujet de l'arrivée d'Edinson Cavani au PSG. Le crack de Naples devrait débarquer à Paris dans la semaine, contre un chèque de 64 millions d'euros.
Reste que plusieurs cadres du vestiaire parisien n'ont jamais caché que la présence de Leonardo et d'Ancelotti au sein du club avait pesé dans leur choix de carrière. Leurs départs pourraient leur donner des envies d'ailleurs. C'est notamment le cas du capitaine, le défenseur Thiago Silva, qui a récemment déclaré qu'il existait une "incertitude" sur sa situation. La presse espagnole fait même état d'un accord entre le joueur et le FC Barcelone, rapporte L'Equipe.
La dernière inconnue reste le rôle que va désormais jouer la mystérieuse "cellule de Doha". Les auteurs du livre Le PSG, le Qatar et l'argent affirmaient, au début de l'année, qu'une cellule de recrutement, basée dans la capitale qatarie et proche des propriétaires du club, avait par le passé tenté d'approcher directement des joueurs en court-circuitant Leonardo.
Diplomatiquement : un souci de moins
S'il y a bien un point sur lequel le départ de Leonardo constitue une bonne nouvelle, c'est sur les relations du PSG avec les acteurs du football hexagonal. En deux ans de présence au club, le directeur sportif parisien a en effet réussi à se fâcher avec tout le monde.
Avec les clubs plus modestes, d'abord. Après une défaîte à Reims, le 3 mars, il avait ainsi expliqué que son club était "bâti pour l'Europe, pas pour ce genre de match (...) où le terrain n’est pas bon, et le match se joue sur la bagarre". Quand il ne les bousculait pas, Leonardo avait également pris l'habitude de critiquer les arbitres, leur reprochant tantôt leur inexpérience, tantôt "d'enchaîner les erreurs". Cela lui avait valu plusieurs matchs de suspension. Au printemps 2012, il avait en outre émis une opinion sur la Ligue 1 qui ne lui avait pas valu que des amis : "Le niveau de préparation des joueurs et des entraîneurs est vraiment bas."
Le départ du Brésilien pourrait donner l'occasion au président du club, Nasser Al-Khelaïfi, de s'investir davantage dans les relations entre le PSG et les instances du foot français. Il pourrait alors mettre en place une communication plus policée. Quand on sait que les investisseurs qataris veulent faire du club une vitrine de la réussite de leur pays, cela ne peut pas faire de mal.
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