Coupe du monde de football : au Brésil, la crise et les affaires ont envoyé le ballon rond sur la touche
Au Brésil, pourtant terre de football, la Coupe du monde ne semble pas provoquer l'effervescence habituelle. Les affaires politiques de ces dernières années, ainsi que les difficultés économiques y sont pour quelque chose.
Pour son premier match de la Coupe du monde de football, lancée jeudi 14 juin, le Brésil affrontera la Suisse dimanche. On s'attend à ce que la ferveur gagne les nombreux fans de foot brésiliens, mais il semble pourtant que, cette fois, la crise économique et la politique aient envoyé quelque peu le ballon rond sur la touche.
Cette année, le Mondial ne semble pas provoquer beaucoup d’effervescence dans les rues de Rio de Janeiro, pourtant attachée à Neymar, joueur vedette de l'équipe nationale. Dans le centre-ville, au bar de Gloria, on a certes joué le jeu, mais moins que d'habitude. La rue a été décorée aux couleurs verte et jaune de l’équipe, avec des fanions et des ballons, mais selon Rogelia, la patronne du bar, l’ambiance n’est pas là. "Tous les habitants ont participé pour payer la décoration, même si cette année, on a reçu moins d’argent, indique la commerçante. Moi, j’offre l’écran géant et il faut espérer que cette année le football donne un peu de joie aux gens qui ont perdu toutes leurs illusions dans la politique."
Le mot "politique" est lâché
La politique serait responsable de ce coup de blues sur le football brésilien. Un avis partagé par Lucas, client du bar de Gloria et musicien. Il ne veut plus porter le maillot comme avant. "Je ne pense pas beaucoup à la Coupe du monde, on a eu tellement de problèmes graves depuis deux ans, explique-t-il. C'est vrai que le football nous a toujours rendus heureux, même dans les moments difficiles." Qu'est ce qui a changé la donne ? "Aujourd’hui, notre maillot de la sélection est devenu un symbole des réactionnaires et il est difficile pour nous de le porter", affirme Lucas.
Le maillot brésilien est devenu l’emblème de la droite avec la crise politique, et l’électorat de gauche n'éprouve pas l'envie de le porter. Sauf que comme souvent ailleurs, le football peut réunir finalement tout le monde... si le Brésil commence à gagner.
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