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Football : quatre questions sur la mise en retrait de Noël Le Graët de la présidence de la FFF

En décidant de se mettre en retrait de son poste de président de la Fédération française de football (FFF) mercredi, Noël Le Graët a ouvert la voie à une vague d'incertitudes.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Florence Hardouin, l'ancienne directrice générale de la FFF, et son président, Noël Le Graët, le 12 décembre 2015. (FRANCK FIFE / AFP)

La pression était beaucoup trop forte. Après de nombreuses polémiques, dont la dernière en date à la suite de ses propos méprisants envers Zinédine Zidane, Noël Le Graët a décidé de se mettre en retrait de ses fonctions de président de la FFF, mercredi 11 janvier. Un intérim est mis en place pour s'occuper des affaires courantes. Pourquoi ? Par qui ? Jusqu'à quand ? Eléments de réponses sur les prochaines échéances qui vont impacter la plus grande fédération sportive de France.

Pourquoi Noël Le Graët et Florence Hardouin, sa directrice générale, ont-ils quitté leur poste ?

Deux jours après avoir tenu des propos méprisants envers Zinédine Zidane, qui ont provoqué une nouvelle polémique, Noël Le Graët a décidé, à l'issue d'un Comité exécutif de la FFF, réuni en urgence mercredi, de se mettre en retrait. Le Comité exécutif a également décidé "la mise à pied à titre conservatoire de Florence Hardouin, la directrice générale,", a précisé la "3F" dans un communiqué.

Les deux plus hauts responsables de la Fédération sont en effet mis en cause par de nombreux témoignages, dévoilés dans la presse depuis plusieurs mois, à l'origine de l'audit diligenté par le ministère des Sports, le 16 septembre dernier, pour faire la lumière sur des accusations de harcèlement et sur des dysfonctionnements. Pour assurer l'intérim, comme le prévoit les statuts de la "3F", c'est le vice-président, Philippe Diallo, qui assurera les deux fonctions.

Jusqu'à quand l'intérim va durer ?

Lancé mi-septembre par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, après une réunion avec Noël Le Graët et Florence Hardouin, l'audit devait être rendu à la mi-février. Au vu des nouvelles polémiques et des pressions politiques nombreuses (le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé mercredi matin que la FFF "mérite un président à la hauteur"), cela pourrait intervenir plus vite, d'ici à la fin janvier.

Football : Noël Le Graët mis en retrait de sa fonction de président de la FFF

Une chose est certaine : la mise en retrait de Noël Le Graët et Florence Hardouin, et par conséquent l'intérim assuré par Philippe Diallo, s'appliqueront jusqu'à la publication de l'audit. "Il va assurer l'intérim pendant les quelques jours qui nous séparent de la production du rapport d'audit, a précisé Eric Borghini, président de la Ligue Méditerranée et membre du Comex. Nous ferons un nouveau Comex à ce moment-là pour étudier les résultats de cet audit et une décision définitive, dans un sens ou dans l'autre, sera prise par le Comex."

Noël Le Graët pourra-t-il retrouver son poste ?

En expliquant le retrait de Noël Le Graët par la tenue de l'audit, le Comité exécutif de la FFF a lié l'avenir de son président aux conclusions de cette enquête. Eric Borghini, invité sur le plateau de France Info, a précisé que Noël Le Graët avait ouvert le Comex en affirmant qu'il n'avait rien fait, et que "le rapport d'audit ne comportera rien contre" lui.

Dans ce cas-là, il semblerait bien que le président de la "3F" ira jusqu'au terme de son mandat, en 2024. Si le rapport final de l'audit est "négatif, il [Noël Le Graët] démissionnera", a par ailleurs assuré le président de la Ligue de Méditerranée, avant d'ajouter à propos de ce rapport : "S'il est positif, ce que nous espérons tous, il continuera sa mission jusqu'à la fin de son mandat."

Le pouvoir politique a-t-il les moyens de destituer Noël Le Graët ?

Non, c'est impossible. Du moins, dans les faits, et très officiellement, le gouvernement ne peut pas intervenir directement sur la destitution d'un président ou d'un membre d'une fédération sportive, même si celle-ci est mise sous tutelle du ministère des Sports. Eric Borghini a également rappelé, durant son entretien accordé à France Info, que "les règles de la Fifa sont très précises puisque la Fifa interdit toute ingérence politique dans les affaires des fédérations." Celle du Nigéria, par exemple, en avait fait les frais en 2010 et en 2014, après avoir été sanctionnée et suspendue pour ingérence de l'Etat.

Par ailleurs, le gouvernement, via son ministère des Sports, peut très bien maintenir une certaine pression auprès des fédérations, et même demander, publiquement, la démission ou la mise en retrait d'un haut dirigeant. Ce fut le cas récemment avec la Fédération française de rugby, Bernard Laporte devant apporter "toutes les garanties nécessaires de l'effectivité" de son retrait. Ou encore avec celle des sports de glace lorsque la ministre des Sports de l'époque (2020), Roxana Maracineanu, avait demandé explicitement la démission de son président, Didier Gailhaguet

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