Cet article date de plus de trois ans.

Diego Maradona, dieu du foot, avait son église : l'lglesia Maradoniana

Cette "église maradonienne" a tout l'air d'un canular. Mais elle revendique 80 000 fidèles dans le monde, dont Messi et Ronaldinho, et elle a sa propre liturgie.

Article rédigé par franceinfo - Stéphanie Mora
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Guillermo Rodriguez et son fils Axel, baptisés de l'église maradonienne, présentent le tatouage en l'honneur des 60 ans de Diego Maradona, et le "Noël maradonien", le 29 octobre 2020. (JUAN MABROMATA / AFP)

Pour beaucoup, Diego Maradona était un dieu. Et s'il est mort, le 25 novembre à l'âge de 60 ans, une église entretenait déjà son culte, de son vivant : l'Iglesia Maradoniana. Fondée en 1998 à Rosario, au Nord-Est de l'Argentine, cette Église maradonienne est l'œuvre de trois fans absolus qui, bénévolement, font vivre le culte. En bon fidèle, il faut être baptisé pour pratiquer. Et le baptême consiste à inscrire un but de la main gauche dans une cage fictive. Ensuite, le prêtre vous bénit sur la Bible, à savoir l'autobiographie de Maradona.

>> Mort de Diego Maradona : on vous raconte le jour où le "Pibe de Oro" a failli signer à Marseille

Le culte prévoit deux jours de recueillement, la Pâque maradonienne chaque 22 juin, date du quart de finale du Mondial 86 contre l'Angleterre, avec la fameuse "main de Dieu". Et le 29 octobre, c'est le Noël maradonien, veille du jour de la naissance de l'idole.

"Notre Diego qui es sur terre..."

L'Eglise a aussi sa prière, un "Notre Père" très particulier : 
"Notre Diego qui es sur terre.
Que ton gauche soit sanctifié, que ta magie vienne.
Fais en sorte que l'on se souvienne de tes buts,
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre joie quotidienne.
Pardonne aux journalistes,
Comme nous pardonnons à la mafia italienne.
Ne nous laisse pas gâcher la balle.
Et délivre-nous d'Havelange."

Ce "Notre Père" vaut explication de texte (sacré) : le "gauche sanctifié", parce qu'il était gaucher ; l'allusion à la mafia qui a détourné l'idole du droit chemin ; aux journalistes qui l'ont traqué ; et le "délivre-nous d'Havelange", c'est pour João Havelange, l'ancien patron de la Fédération internationale de football (FIFA), ennemi juré de Maradona qui se disait libre par rapport aux instances. Surtout, El Pibe de oro n'a jamais digéré que la FIFA le suspende pour dopage.

Pour se convertir, il faut aller sur le site internet, Iglesia Maradoniana. On a compté jusqu'à 80 000 fidèles dans le monde. Parmi eux, les footballeurs Messi ou Ronaldinho, ou encore l'Anglais Gary Lineker, qui faisait pourtant partie de l'équipe qui a été battue par la "main de Dieu".

L'Église maradonienne marie même ses fidèles depuis 2006. Elle a toutefois reçu un petit rappel à l'ordre du Vatican, sans doute inquiet devant la concurrence. En tout cas, ces dernières heures, les croyants en D10S (jeu de mots entre "10" et "dios", dieu en espagnol) sont appelés à des rassemblements au centre de Buenos Aires. Le culte ne fait que commencer. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.