Villarreal-Liverpool : pourquoi les hommes d'Unai Emery peuvent encore croire à la qualification en finale de Ligue des champions
Le club espagnol devra remonter un retard de deux buts, mardi, après une défaite sèche au match aller (0-2) à Anfield.
Ceux qui espéraient voir Liverpool trembler à la maison ont dû vite déchanter. Surprenant qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions après avoir éliminé la Juventus et le Bayern Munich, Villarreal n'a pas montré un visage séduisant à Liverpool mercredi 27 avril. La formation espagnole s'est inclinée 2-0 à Anfield, sans se montrer convaincante et encore moins emballante. Contre les Reds, le sous-marin jaune paraît encore plus en danger avant le match retour, mardi, que l'affiche ne le laissait déjà augurer. Pourtant, les motifs d'espoir sont là pour le petit poucet du dernier carré.
Parce que Villarreal marque (presque) toujours
Le constat semble à première vue impitoyable, et peu avenant. Non, Villarreal n'a même pas semblé véritablement au niveau à l'aller, se contentant de verrouiller le plus long temps possible son but, et d'espérer de profiter de contres... qui ne sont jamais venus.
Les chiffres sont éloquents : un seul tir, aucune occasion nette, et seulement 27% de possession… Bref, Liverpool a roulé sur son adversaire.
Villarreal accumulated 0.00(xG) against Liverpool in the second half this evening.
— The xG Philosophy (@xGPhilosophy) April 27, 2022
Cependant, il est difficile d'imaginer qu'un tel scénario puisse se reproduire une seconde fois. Avant cette déroute, Villarreal avait inscrit au moins un but lors de neuf de leurs dix matchs de Ligue des champions. S'il reprend ses bonnes habitudes, le club espagnol pourra donc croire à la qualification.
Parce que remonter deux buts à domicile en C1, c'est du déjà-vu
S'il a reconnu la supériorité liverpuldienne mercredi, Unai Emery se montrait tout aussi lucide quant aux perspectives qu'offrait le résultat de son équipe à Anfield. "Le 2-0 est un résultat clair, mérité, mais ça aurait pu être pire. Cela nous laisse une chance avec une autre prestation à domicile, on est toujours en vie." Avec l'abolition de la règle du but à l'extérieur, la donne pourrait être encore moins ardue pour Villarreal.
Voir une équipe remonter deux buts en confrontation aller-retour constitue tout sauf une incongruité. Unai Emery le sait mieux que personne : il l'a déjà réussi avec le FC Séville, en huitièmes de finale de la Ligue Europa en 2014, contre le voisin du Betis. Le technicien espagnol pourrait tout aussi bien évoquer des souvenirs plus douloureux d'un soir de 6-1 subi au Camp Nou avec le Paris Saint-Germain, en mars 2017…
A la Cerámica, c'est une autre histoire
Parmi les éléments les plus notables illustrant "l'anomalie" Villarreal à ce niveau de la C1, son stade, la Cerámica, fait figure d'enceinte de seconde zone avec seulement 23 500 spectateurs. Mais de l'ex-Madrigal se dégage une ferveur et une atmosphère spéciales, à l'image de son club. Ce n'est pas anodin si à domicile, le sous-marin jaune a bien meilleure allure. Villarreal compte seulement deux défaites à la maison en Liga cette saison, et possède la meilleure attaque (ex-aequo avec le Real Madrid) du championnat d'Espagne.
"A domicile, ce sera un match différent, promettait Unai Emery mercredi. Nous avons bien joué en Ligue des champions dans notre stade et j'espère que nous pourrons le faire à nouveau. Nous pourrons marquer et aller chercher l'égalisation."
Unai Emery, entre ADN européen et maîtrise tactique
Avec Unai Emery sur son banc, le club espagnol possède un atout précieux dans les joutes continentales. "Villarreal a probablement l’entraîneur qui a le plus de succès en Coupe d’Europe dans le monde du football", insistait son homologue de Liverpool, Jürgen Klopp avant le match aller. Depuis ses débuts lors des compétitions européennes avec Valence en 2009, Emery possède un bilan flatteur : 27 qualifications lors de confrontations allers-retours, 40 victoires en 72 matchs, et une réussite presque insolente en Ligue Europa avec quatre trophées.
"Etre compétitif, c’est s’adapter à la réalité de l’adversaire, expliquait-il en mai 2018 au site The Tactical Room (article en espagnol). Parfois, tu gagnes parce que tu utilises mieux le ballon, et parfois tu dois t’adapter et renoncer à l’avoir." Comptez donc sur Unai Emery pour proposer un Villarreal bien différent mardi.
L'entraîneur de 50 ans pourrait qui plus est récupérer son avant-centre Gerard Moreno, si précieux dans son jeu de relance. Lors des matchs retour précédents, l'international espagnol avait ouvert le score sur penalty à Turin en huitièmes, avant d'être passeur décisif à Munich en quarts. Les rêves d'une nouvelle grande soirée européenne sont tout sauf irréalisables.
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