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Ligue des champions : quel bilan pour le format du Final 8 ?

La phase finale de la Ligue des champions s'est terminée à Lisbonne dans une configuration atypique, pour sa 65e édition. Pendant onze jours, sept matches ont eu lieu dans deux stades différents, vides de supporteurs, jusqu’au sixième titre européen du Bayern Munich. Le Final 8 terminé, l’heure de son bilan a sonné.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
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  (MATTHEW CHILDS / POOL)

Ce qui nous a plu

● Être surpris par des « petites équipes »

Si l’Olympique lyonnais et le RasenBallsport Leipzig étaient en demi-finale de Ligue des champions, c’est qu’ils étaient dignes d’y être. Éliminer Manchester City et l’Atlético de Madrid en quart de finale après la Juventus et Tottenham, ça se mérite. Cette formule sans match retour a toutefois favorisé Lyon et Leipzig. Les équipes entraînées par Rudi Garcia et Julian Nagelsmann étaient en effet moins fortes, sur le papier, que leurs adversaires anglais et espagnols. Or rivaliser sur trois heures dans deux stades différents, c’est plus compliqué que sur une heure et demie dans un stade neutre. Moins de minutes jouées, plus de surprises.

● Des rencontres uniques avec davantage d’enjeu

Les matches secs ont aussi permis de pimenter les rencontres. En l’absence de matches retour, pas de fameuse « deuxième mi-temps de quatre-vingt dix minutes ». À la fin du match, ce n’est pas la « moitié du travail » qui a été accomplie mais son entièreté. Quand ils rentrent sur le terrain, les vingt-deux acteurs jouent donc avec l’obligation de tout donner, d’être plus concentrés, de moins rater. Après les trois coups de sifflet finaux, les joueurs n’ont en effet plus rien à espérer. Avant qu'il ne soit trop tard, Choupo-Moting puis Dembélé ont donc trouvé la force nécessaire de débloquer la situation afin de qualifier leur club en demi-finale de Ligue des champions. Un seul match, plus d’enjeux. 

● Des matches pratiquement tous les soirs 

Sept matches en onze jours. Après la pénurie de football due à la pandémie du nouveau coronavirus, les amateurs ont été gâtés. Huit des meilleures équipes européennes ont joué quasiment tous les soirs, du 12 au 23 août. Seuls cinq jours n’ont pas été conclus par des matches de Ligue des champions, après les quarts (16 et 17 août) puis les demi-finales (20, 21 et 22 août). Avec des matches rapprochés, le formait de ce "Final 8" rappelle celui de la Coupe du monde, où les jours sont rythmés par du foot, du foot et encore du foot.

● Des joueurs uniquement concentrés sur la Ligue des champions

Les championnats terminés avec plus ou moins de difficultés, les équipes présentes ont pu se concentrer sur la Ligue des champions. Sans jongler avec les championnats nationaux, les joueurs et les staffs n'ont donc pas eu se soucier des blessures et de la gestion des efforts avant et après les matches européens.

● Une organisation réussie en un temps record

Lisbonne a accueilli toutes les équipes et les rencontres du "Final 8" deux mois et demi après avoir obtenu son organisation. Et si l’ambiance a été touchée par l’absence des supporteurs et l’interdiction de grands rassemblements, l’organisation a été un succès. Le Protocole de reprise du jeu rédigé par l’UEFA a été respecté, ou presque, et aucun cas de Covid-19 n’a été signalé parmi les équipes concernées. Chapeau, Lisbonne.

Une membre du staff de l'UEFA, masquée et gantée, porte la coupe aux grandes oreilles. (DAVID RAMOS / POOL)

Ce qui nous a déplu : 

● Des huis clos sans âme

Sans supporteurs, les matches de football perdent une grande part de leur charme. À Lisbonne, les stades Estádio da Luz et José Alvalade étaient vides, sans âme. Quid des tribunes animées et colorées, des écharpes qui volent et des chants de supporters qui résonnent ? Comment auraient-ils réagi aux deux buts parisiens inscrits en fin de match face à l’Atalanta, au doublé de Moussa Dembélé contre City, au huitième but du Bayern contre le Barça, à la chute de Kingsley Coman dans la surface après son duel avec Thilo Kehrer, au soulevé de trophée de Manuel Neuer… ? 

● La bande sonore de l’UEFA

Les supporteurs auraient, en tous cas, certainement réagi avec plus d’entrain et de spontanéité que la bande sonore de l’UEFA, diffusée aux téléspectateurs. Des tribunes vides mais des oreilles remplies de bruit pour palier l'absence de public. Des applaudissements sans mains qui claquent, des chants et des cris sans bouches ouvertes. Une ambiance artificielle pour un résultat loin d’être sensationnel.

La joie de Luis Enrique et des supporteurs catalans, après la remontada de Barcelone face au PSG, en 2017. (JOSEP LAGO / AFP)

● Pas de match retour, pas de remontada

Ils ne manquent sans doute pas aux supporteurs parisiens, ces renversements de situation. Ils ont pourtant passionné des millions de personnes lors des éditions précédentes. Le FC Barcelone (6-1) puis Manchester United (1-3) face au Paris Saint-Germain, Liverpool contre Barcelone (4-0)… L’Ajax Amsterdam et l’Atlético de Madrid l’ont aussi réussi en un seul match, contre Tottenham et Liverpool, sur le même score (3-2). Que des rencontres inoubliables, aussi bien pour les vainqueurs, heureux, que les perdants, malheureux. Or sans match retour, personne ne saura si l’Atalanta ou Leipzig auraient fini par infliger une troisième remontada au PSG, ni même comment Barcelone aurait réagi face au Bayern et si Lyon aurait tenu contre Manchester City.

● Le niveau de jeu d'acteurs fatigués

Si certains joueurs ont illuminé le "Final 8" de leur talent, à l’instar d’Houssem Aouar, Neymar ou de Thiago Alcantara, le niveau de jeu n’a pas toujours été au rendez-vous. Suite à la longue période de trêve due à la pandémie de Covid-19, certaines équipes ont même semblé usées après avoir enchaîné les matches de championnat. Ce fut notamment le cas de l’Atalanta, qui a complètement craqué en fin de match contre Paris. Les rencontres ont également été rythmées de nombreuses approximations techniques, jusqu’en finale, où Parisiens et Munichois ont parfois été anormalement imprécis dans leurs gestes.

● Les cinq changements

Les cinq changements ont permis aux entraîneurs de palier le manque de fraîcheur de certains joueurs, en fin de rencontre, et de faire face aux blessures. Ils ont aussi permis de créer des différences, parfois, à l'instar des entrées d'Eric Maxim Choupo-Moting et Moussa Dembélé contre Bergame et Manchester. Ils ont toutefois haché les rencontres et souvent déstabilisé des équipes modifiées de moitié. Ces remplacements ont également le défaut de creuser l’écart entre les effectifs à rallonge des grands clubs et ceux plus restreints de leurs adversaires.

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