Ligue des champions : Lyon passe Manchester City à la trappe pour rejoindre les demi-finales
Pas besoin de briller dans le jeu pour conquérir l’Europe. L’OL de Rudi Garcia a crucifié le Manchester City de Pep Guardiola en quart de finale de Ligue des Champions (3-1). Il y a encore quelques mois personne n’aurait imaginé que le décevant 7e de Ligue 1 rallie le dernier carré de la compétition la plus relevée d’Europe. Personne n’aurait cru que cette équipe laborieuse en poules fasse tomber le vice-champion d’Angleterre. Mais c'est bien Lyon qui va affronter le Bayern Munich pour une place en finale mercredi prochain.
Froid réalisme et nuit d'ivresse
Au cours d'une soirée où tout lui a réussi, l'OL aura su porter le coup fatal à chaque fois que l'occasion se présentait, d'abord avec Maxwel Cornet en première période, buteur opportuniste après un tacle d'Eric Garcia sur Karl Toko Ekambi (24e). L'Ivoirien a remis le couvert face à une équipe contre laquelle il avait déjà marqué trois buts en deux matches, lors de la phase de poules de la précédente C1. Puis, c'est l'entrant Moussa Dembélé qui a joué le rôle du bourreau en contre, à deux reprises en fin de match (79e et 87e).
Quand ils étaient à deux doigts de rompre après le retour des Citizens sur le but de Kevin de Bruyne (70e), les Lyonnais ont été bénis des dieux. Comme lorsque Raheem Sterling a inexplicablement manqué le but du 2-2 face à une cage vide à la 86e minute. Et lorsque le VAR a étudié le but du 2-1, pour une éventuelle faute et un possible hors-jeu, il n'a pas invalidé la décision initiale et pourtant litigieuse de l'arbitre central. "Il faut avoir un peu de réussite forcément, comme face à la Juventus, c'est pour ça qu'il faut rester humble mais on peut savourer cette très grande performance", a reconnu Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, au micro de RMC Sport à la fin de la rencontre.
Après avoir manqué une qualification européenne via le championnat et les coupes nationales, les Lyonnais doivent remporter la Ligue des champions pour espérer pouvoir y participer la saison prochaine. Ce qui n'était qu'une réaction ironique et un projet irréalisable commence presque à être crédible. Pourquoi pas ne faire déjouer l'ogre Bayern Munich mercredi ? Après tout, personne n'aurait cru que cela soit possible face à Manchester City. Et l'équipe de Pep Guardiola a paru complètement déboussolée ce samedi soir.
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City, ville fantôme
Habitués à tituber à mesure qu'ils se rapprochent des derniers tours de la Ligue des champions, les Citizens ont encore vécu une naufrage. Au-delà de la défaite concédée face à un adversaire largement à sa portée, c'est surtout la manière de se battre sur le pré qui a inquiété. Organisée dans un système inédit en 3-4-1-2, l'équipe de Pep Guardiola a tout bonnement été méconnaissable. Avec un bloc plus bas qu'à l'accoutumée sur le terrain et un pressing étonnamment peu efficace, elle n'a pas non plus brillé dans l'animation, comme si elle avait soudainement laissé tomber son obsession de verticalité.
Avec 72% de possession et 11 tirs de plus que l'OL, l'utilisation du ballon a clairement posé problème. Après la rencontre, Kevin de Bruyne a reconnu cette faiblesse, qu'il a remarquée "surtout en première période". Le Belge a d'ailleurs estimé qu'il était normal que les Lyonnais aient mené à la pause sur le score de 1-0. En deuxième période, c'est l'écart flagrant de réalisme entre les deux équipes qu'a invoqué le vice-capitaine de Manchester City pour expliquer la déroute des siens.
La seule bonne nouvelle pour les Citizens est sans doute de ne pas avoir à croiser la route du Bayern Munich, qui a terrifié l'Europe du football vendredi soir en pulvérisant le FC Barcelone (8-2). C'est encore dans un rôle d'outsider que Lyon se frottera au champion d'Allemagne. L'exploit est-il possible face à l'actuelle meilleure équipe du monde ? "C'est trop tôt pour en parler", a botté en touche Rudi Garcia. Cet OL est de toute façon trop imprévisible pour faire des plans sur la comète. Et c'est peut-être la plus grande force du club rhodanien au milieu des ogres parisiens et bavarois ou des certitudes tactiques du RB Leipzig.
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