Ligue des champions : le PSG donne enfin l'impression d'être une équipe
Contre Dortmund, mardi 19 septembre (2-0), l’effectif parisien, qui compte douze nouvelles têtes après le mercato estival, a montré un nouveau visage à l’Europe, habituée à voir un PSG nonchalant et se reposant sur le talent de certaines individualités. Une attitude combative et une impression d'union ont été observées, à l'image de la solidarité autour d'Ousmane Dembélé, défendu par tous ses coéquipiers après un tacle appuyé de Nico Schlotterbeck (66e), ou des efforts consentis sur le pré. De quoi trancher avec les saisons précédentes, où l'ego de certaines stars jetait toujours une ombre au tableau.
Luis Enrique donnait déjà "10/10" à ses joueurs dans l’attitude, et le technicien espagnol ne va pas rabaisser sa note après leur prestation mardi soir. Alors que ces dernières années, les trois stars de l’attaque, Kylian Mbappé, Lionel Messi et Neymar, ne participaient que très peu aux tâches défensives, le PSG a su mettre la pression sur l'arrière-garde du BVB. Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani et dans une moindre mesure Kylian Mbappé ont participé à la chasse au deuxième ballon.
Un nouveau sens du collectif...
Ce changement d’attitude est un choix délibéré provoqué par la succession des désillusions en Ligue des champions et n'est pas qu'un pré-requis du projet de jeu de Luis Enrique. Neymar et Messi sont partis. Critiqué pour son hygiène de vie, Marco Verratti les a suivis. Le club de la capitale a alors jeté son dévolu sur un "guerrier" comme le milieu Manuel Ugarte, dont l'arrivée a apporté de l'impact à un secteur qui en avait cruellement besoin.
Sa grinta, comme celle du jeune Warren Zaïre-Emery, plaît au public du Parc des Princes, qui les acclame à chaque fois qu’il en a l’occasion. Un public qui, souvent déçu, avait parfois tourné le dos à son club ces dernières saisons, mais dont la communion avec les joueurs mardi soir semble montrer qu’il adhère au nouveau visage de son équipe. Il l'avait d'ailleurs encouragée plutôt que sifflée, après sa défaite contre Nice, vendredi (2-3).
Dans le vestiaire, aucune tension à l’horizon. Le spectre des scissions dans un vestiaire surchargé en ego (qu'il s'agisse d'une réalité ou d'une invention) n’est plus là pour saper les avancées parisiennes. La dernière des stars, Kylian Mbappé, prend la pleine lumière et mène l'équipe dans le bon sens à en croire son entraîneur. "Ce qui m'a surpris le plus c'est sa qualité humaine. C'est un plaisir de l'avoir dans le vestiaire, il a toujours le sourire, c'est un leader qui a une mentalité positive", a souligné Luis Enrique à l’issue de la rencontre face à Dortmund.
... mais moins de génie
Mais la transformation vers ce nouveau PSG, moins individualiste et moins obsessionnel, ne se fait pas sans contrepartie. Les départs des génies que sont Neymar, Messi et Verratti ont laissé un vide qui sera extrêmement difficile à combler en termes de créativité. Ce travers a conduit le club à laisser filer des points dans trois de ses cinq premiers matchs de Ligue 1 (2 nuls, 1 défaite).
Manuel Ugarte et Warren Zaïre-Emery sont très précieux à la récupération, et Vitinha tente davantage de combiner, parfois avec réussite comme sur le but d’Achraf Hakimi mardi soir, mais offensivement, Ousmane Dembélé montre encore trop de déchets pour emballer les rencontres. Kylian Mbappé est lui encore en rodage avec ses coéquipiers à la pointe de l’attaque, qu'il s'agisse de Gonçalo Ramos ou Randal Kolo Muani, qui n'ont chacun pas vraiment eu l'occasion de s'installer. La solution pourrait alors venir de Kang-In Lee, revenu d’une blessure musculaire mardi soir et qui a réalisé une entrée intéressante en fin de match contre Dortmund. Paris a deux semaines avant sa prochaine soirée européenne, à Newcastle, le 4 octobre.
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