Ligue des champions : l'OM lancé et enfin débloqué en C1 ?
Les Marseillais ont signé mercredi leur deuxième victoire de suite sur la scène européenne en dominant de nouveau le Sporting (0-2).
Après deux matchs, c'était la même rengaine. Certains voyaient déjà l'OM hors du coup, déjà battu dans la course aux huitièmes de finale. Les efforts masquant à peine les insuffisances d'une équipe qui n'arrive plus à se mêler au top niveau européen. Mais deux autres rencontres auront suffi pour tout chambouler. La troupe d'Igor Tudor a réécrit son destin. Grâce à ses deux victoires en une semaine contre le Sporting (4-1, puis 0-2 à Lisbonne mercredi 12 octobre), elle en est désormais maîtresse.
Finie également cette incapacité à s'imposer hors de ses bases. Marseille a enfin gagné à l'extérieur en C1, quasiment onze ans après son dernier succès, à Dortmund (2-3). Cette saison-là, en 2011-12, les Phocéens avaient atteint les quarts de finale de la prestigieuse compétition européenne. Et si l'OM suivait cet exemple ? Et si le déclic tant recherché après la série noire européenne avait enfin eu lieu ?
L'@OM_Officiel n'avait plus enchainé deux victoires consécutives en @ChampionsLeague depuis décembre 2011-février 2012 (2). @PSSportsFR #SPOOM
— Stats Foot (@Statsdufoot) October 12, 2022
Comme la semaine dernière, l'Olympique de Marseille a montré un beau visage, conquérant, déterminé. Avec ce pressing tout terrain mené par Alexis Sanchez, cet OM a épuisé le Sporting dès les premières minutes. Puis il s'est astreint à garder le pied sur le ballon, même à l'extérieur, en patrons. Cette double confrontation face au Sporting donne certains gages de confiance : deux matchs, deux succès, six buts marqués, un seul encaissé, contre la formation jusqu'alors leader du groupe D.
"L'équipe est dans une bonne période et les joueurs sont en forme. Hier, trois ou quatre joueurs sont venus me voir pour me dire de ne pas m’inquiéter, qu’ils seraient bons aujourd’hui. C’était un bon sentiment avant le match", a retracé Igor Tudor en conférence de presse, décrivant un groupe serein malgré la défaite à domicile contre la lanterne rouge Ajaccio samedi (1-2).
"La bataille n'est pas terminée, il reste encore deux matchs, promet Chancel Mbemba au micro de RMC. On a envie de satisfaire les supporters marseillais. On va mouiller notre maillot." Amine Harit, le dynamiteur ces dernières semaines, tient le même langage guerrier. "Il fallait une grosse force de caractère pour revenir après deux défaites, c'est ce que l'on a super bien fait, a-t-il réagi pour Canal +. On ne va pas s'enflammer, on va continuer. Il nous reste deux grosses batailles à livrer."
Convaincants, oui mais…
Les Marseillais ont sans doute raison de se montrer encore tempérés. S'ils sont désormais virtuellement qualifiés et deuxièmes de leur groupe, ils le doivent aussi à deux succès particuliers. Ces deux matchs clés face au Sporting sont comme ponctués d'un astérisque, la faute à un adversaire loin du compte. À l'aller, la prestation catastrophique du gardien Adan, expulsé à la 23e minute – après avoir offert l'égalisation à Alexis Sanchez – a grandement facilité les choses pour l'OM. Au retour, les Phocéens ont été en supériorité numérique pendant 70 minutes, et même à onze contre neuf. D'ailleurs, jamais une équipe n'avait reçu trois cartons rouges contre un même adversaire lors d'une saison de Ligue des champions.
L'OM a tout de même eu le mérite de réussir à faire disjoncter son adversaire, à l'aller comme au retour. "On se l'était tous dit, qu'il fallait rester dans notre match, qu'ils allaient jouer avec ça, avec leur public, avec l'arbitre, a décrypté le capitaine Valentin Rongier à RMC mercredi. Et ce sont eux qui sont sortis de leur match. On grandit aussi, et on l'a montré ce soir." L'animation offensive semble en progrès, mais elle doit encore passer le test d'un adversaire au complet, et au niveau. "Dans les matchs de Ligue des champions, il n'y a que la perfection qui amène des choses à la fin", a estimé Amine Harit à Canal +. Marseille en est encore loin. Mais il peut déjà s'autoriser à rêver d'un parcours européen prolongé. Et c'est déjà beaucoup sur la Canebière.
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