Beckham, pari perdu
Affronter le Barca oblige à faire plusieurs constats : vous passerez la majeure partie du temps à courir après le ballon et vous afficherez un certain déficit d'expérience. Le groupe catalan n'a que très peu bougé depuis 5 ans et son avènement sous Guardiola. L'ossature est pratiquement la même depuis son sacre à Rome et l'expérience accumulée est un plus indéniable. "Barcelone a travaillé 20 ans et nous seulement 20 mois", faisait remarquer Leonardo après la rencontre. Pour combler ce déficit criant, Carlo Ancelotti a osé. Aligner David Beckham, 37 ans, et sa préparation tronquée à cause de son voyage en Chine, était un pari risqué. Mais on ne remplace pas 105 matches de Ligue des Champions comme ça (deuxième joueur le plus expérimenté après Xavi qui en compte 128).
Surtout face à une équipe catalane qui elle comptait 1139 matches de C1 (contre 508 pour le PSG). Pour encadrer les jeunes Matuidi, Pastore et Lucas qui découvraient les quarts de finale de la Ligue des Champions, Ancelotti a donc opté pour Beckham plutôt que pour Verratti. Un choix qui s'est retourné contre lui et qui en a surpris plus d'un. A commencer par le principal intéressé. "J'ai été un peu surpris d'être titulaire bien sûr. J'ai toujours dit en venant ici que je ne m'attendrai jamais à débuter, mais commencer un match comme ça, ça montre que le manageur a confiance en moi", a-t-il expliqué après la rencontre qui a débouché sur un nul (2-2).
Ibra lui pique le coup-franc
La présence de l'infatigable Blaise Matuidi à ses côtés offrait une garantie au technicien italien. Au Français les courses, le pressing et l'abattage, la relance et le placement à l'Anglais. Et aussi les coups de pieds arrêtés. Les airs, l'une des faiblesses catalanes. Celle pointée du doigt par Ancelotti, qui comptait bien appuyer dessus avec la patte droite de Beckham. Chaque corner ou coup-franc était donc une occasion de buts pour les Parisiens. Le plus dangereux? Celui tiré de la droite où il a trouvé la tête du Brésilien Alex (12e minute). C'était la période où le PSG dominait.
La meilleure pour l'Anglais qui aurait pu aboutir sur le coup-franc que le Parc attendait. Quand Piqué a fait faute sur Ibrahimovic à 25 mètres du but de Valdes, le moment était peut-être arrivé. L'homme aux 17 buts en Ligue des Champions s'est avancé, tout comme Ibra. Deux hommes pour un ballon. Un de trop. Le Suédois a eu le dernier mot. Et personne n'a bronché. Un indice de l'omnipotence du Suédois dans le vestiaire. Beckham s'est vu retirer l'opportunité d'être décisif. L'option en puissance choisie par Ibra n'était peut-être pas la bonne, quand l'Anglais aurait pu contourner le mur et surprendre Valdes.
Ancelotti "très content"
L'ancien de MLS a tenu son rang en première mi-temps. Sobre dans le jeu, réduisant au maximum les touches de balle, faisant admirer sa science des transversales, il a rempli le rôle tenu initialement par Thiago Motta. Mais au retour des vestiaires en revanche, les choses se sont gâtées. Physiquement, d'abord. Les kilomètres parcourus (9 en tout) ont commencé à peser sur les jambes. Déjà guère présent à la récupération lors des 45 premières minutes, il a complètement abandonné Matuidi en seconde, laissant Xavi, Iniesta se promener, obligeant alors Pastore à se rapprocher de l'axe ce qui laissait un boulevard dans le couloir droit que Daniel Alves ne s'est pas gêné pour emprunter.
Souvent en retard, à l'image de cette faute, qui lui a valu un jaune sur Alexis alors que celui-ci venait de lui chiper le ballon (68e), il a laissé sa place deux minutes plus tard, sous l'ovation du public. Son remplaçant, Marco Verratti, s'est tout de suite mis dans le bain. Au jeu des comparaisons, l'Anglais a souffert et donné l'impression d'avoir atteint la date limite pour ce genre de rencontres. En conférence de presse, Ancelotti s'est déclaré "très content" de la performance de Beckham. Il a vanté "la capacité de jouer vers l'avant, de changer le jeu" de l'Anglais. "La clef pour nous était de montrer un beau football. C'est pourquoi je l'ai mis sur le terrain", a assuré l'entraîneur. Un argument qui n'a convaincu personne, un peu comme la prestation du joueur.
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