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Sedan dos au mur

Pas loin de monter au printemps dernier, le club des Ardennes se retrouve cette saison dans les profondeurs du classement. Les "Sangliers" doivent se reprendre au plus vite sous peine de connaître les affres de la descente et du National, comme Strasbourg et Metz il y a peu. Dans le haut du tableau, le leader Nantes (contre Châteauroux) et ses poursuivants reçoivent tous (Angers, Guingamp, Istres et Dijon).
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Sedan, passé près de la montée la saison dernière (4e), se traîne aujourd'hui à la dernière place, avec quatre points de retard sur le premier non relégable et un match déjà capital à jouer vendredi chez l'avant-dernier, Ajaccio.Depuis la période faste 1997-2007 (montée en L2 en 1998 puis en L1 dans la foulée, nouvelle montée en 2006 après relégation en 2003, Coupe Intertoto en 2000, Coupe UEFA en 2001, finales de Coupe de France en 1999 et 2005), jamais le club ardennais n'avait été en telle difficulté.

Après la nouvelle désillusion à domicile contre Lens (0-1), le CSSA est plus englué que jamais à la dernière place. Avec seulement deux victoires en 13 journées, les Ardennais accusent quatre points de retard sur le premier non relégable, Niort, qui compte un match de moins. Après une belle régularité dans le haut du classement depuis sa descente de L1 en 2007 (4e en 2008, 5e en 2011, 4e en 2012), Sedan ne se remet pas de sa cure d'austérité estivale: une baisse de 10% du budget (10,5 millions d'euros) et donc des transferts (Fauvergue à Reims, Abdallah à Marseille) et des départs (Traoré, Eudeline, Le Moigne, Valdivia, Gragnic, Cantini).

L'ancien gardien de Bordeaux Ulrich Ramé, Mahamadou Diallo, Damien Marcq et Habib Bellaïd sont aujourd'hui les rares éléments aguerris de l'effectif, à même d'encadrer une bande de jeunes en apprentissage. "Soixante à 70% des joueurs de l'équipe actuelle étaient remplaçants la saison passée. Les ambitions ne sont donc plus les mêmes", relève Ramé, qui sera suspendu vendredi à Ajaccio.

"Le bateau tangue"

L'entraîneur Laurent Guyot a dû s'adapter à la réalité économique: "mais il ne faut pas leurrer les gens. Avec tous ces départs, on a perdu du temps pour être performant. Et aujourd'hui, le seul et unique challenge est de laisser trois clubs derrière nous".

Depuis le début de la saison, Sedan, méconnaissable, présente tous les symptômes du malade: fébrilité (quatre exclusions), inconstance, manque de liant, de rigueur et de culture tactique, absence de leaders techniques et accumulation de blessés (Court, Beziouen, Yahiaoui, Tchenkoua encore aux soins). Du coup, les affluences au stade Dugauguez ont chuté (5.542 spectateurs de moyenne après 13 journées contre 7.816 pour toute la saison dernière).

Cette période de disette tombe mal: Pascal Urano, 52 ans, président depuis 19 ans et qui a beaucoup donné de sa personne, cherche à se désengager et négocie la vente du club à Guy Cotret, ancien propriétaire du Paris FC. Pour éviter une relégation en National, comme en 1995, Sedan doit réussir sa mue en affichant plus de régularité. "Afin d'améliorer les choses, il faut se mettre nez au vent et ne pas tituber. Etre capable de faire mieux dans plein de domaines, se surpasser", affirme Laurent Guyot, pas résigné même s'il reconnaît que "le bateau tangue". Sedan, qui a déjà fait le plein de prêts, a fait appel à deux joueurs au chômage, Christian Kinkela et Aït Ben Idir, pour tenter de colmater les brèches.

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