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Violences dans le football : "Il n’est pas concevable que joueurs ou arbitres puissent avoir peur", rappelle le directeur technique de l’arbitrage

Après les mesures annoncées par le gouvernement pour lutter contre les violences dans les stades de football lors des matchs de Ligue 1, le directeur technique de l'arbitrage Pascal Garibian a salué sur franceinfo un "préambule très favorable à dissuader les délinquants de mettre en danger notre football".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Pascal Garibian, directeur technique de l’arbitrage, au Parc des Princes à Paris le 9 avril 2017.  (FRANCK FIFE / AFP)

Après l'interruption de six matchs de Ligue 1 depuis le début de la saison, le gouvernement a serré la vis en annonçant plusieurs mesures jeudi 16 décembre, comme l’interruption définitive d’un match en cas de joueurs ou arbitres agressés, et l'interdiction des bouteilles en plastique dans les stades. Des mesures saluées par le directeur technique de l’arbitrage sur franceinfo, Pascal Garibian, qui estime qu’il faut "absolument sanctuariser le terrain pour protéger joueurs et arbitres". 

franceinfo : Ces mesures peuvent-elles permettre d'apaiser la situation ?

Pascal GaribianOui, il faut absolument sanctuariser le terrain pour protéger joueurs et arbitres. Il n'est pas concevable que les joueurs ou les arbitres qui exercent leur métier puissent avoir peur sur le terrain. L'ensemble des acteurs a convenu que désormais, lorsqu'un arbitre ou un joueur est physiquement blessé par un projectile issu des tribunes, le match sera systématiquement et définitivement interrompu. C'est un préambule qui est effectivement très favorable à dissuader les délinquants, minoritaires, à mettre en danger notre football.

Une des mesures consiste à donner un rôle central aux arbitres dans la prise de décision d'arrêter ou non un match puisque désormais, la cellule de crise sera activée sans les présidents de clubs concernés. Est-ce une bonne chose ?

Oui. Je salue le fait de clarifier la responsabilité de chacun quant à la poursuite d'un match. L'arbitre sera responsable de prévoir la poursuite ou non du match d'un point de vue sportif. Et, en revanche, l'autorité publique, elle, s'attachera à évaluer l'aspect sécurité du déroulement du match, et ça, bien évidemment, en dehors du cas où un joueur ou un arbitre est blessé. L'arbitre est le garant de l'éthique, de l'équité sportive, de la poursuite du match. Et après, ce sont aux professionnels de l'autorité publique en charge de ces responsabilités d'évaluer l'aspect gestion de l'ordre public.

Cela permet-il d’enlever un peu de pression à l'arbitre ?

En tout cas, il reste sur son domaine sportif parce que, bien évidemment, il n’était pas audible qu’on place l’arbitre devant des responsabilités globales. Qu'ils soit le dernier décisionnaire pour reprendre ou pas un match, tout en ayant potentiellement sur les épaules la responsabilité, en cas d'arrêt définitif, de devoir assumer d'éventuels troubles à l'ordre public, c'est non. L'arbitre doit rester sur le terrain du sportif, évaluer si, d'un point de vue équité sportive, éthique, déroulement du match, on peut poursuivre. Et puis après, il y a les professionnels et les responsables de l'ordre public qui prennent position dans le cadre, effectivement, d'une cellule de crise où seuls les responsables de la sécurité des clubs seront présents.

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