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PSG-OM : Amine Harit, la surprise qui a poussé Dimitri Payet sur le banc

Le milieu offensif marocain à la trajectoire sinueuse s'impose comme un des éléments-clés du bon début de saison marseillais, avant d'affronter le PSG, dimanche soir.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Amine Harit lors de la victoire de l'OM sur la pelouse du Sporting (0-2), le 12 octobre 2022. (LAURENT LAIRYS / via AFP)

Avec le recul, la situation prête à sourire. Pour la première sortie de l'OM, début août contre Reims, le nouvel entraineur Igor Tudor avait été copieusement conspué par un Vélodrome excédé. Le Croate avait osé mettre Dimitri Payet sur le banc. Deux mois plus tard, plus grand monde ne s'offusque de ce crime de lèse-majesté. Le capitaine s'est fait supplanter par le revenant Amine Harit, lequel devrait être titulaire à Paris, dimanche 16 octobre, à 20h45.

A quelques heures près, l'idylle aurait pourtant pu rester fictive. En septembre dernier, le Marocain a attendu les dernières heures du mercato pour faire son retour sur la Canebière. "J'ai eu des offres, mais j'ai pris le risque d'attendre", a indiqué lors de sa présentation le joueur prêté à l'OM pour la deuxième année d'affilée par Schalke 04. Son premier exercice marseillais avait été décousu (4 buts, 4 passes décisives), malgré un printemps fringant. Le début de sa deuxième aventure est éclatant.

Si l'OM s'est remis en selle en Ligue des champions, il le doit en grande partie à son meneur de jeu de 25 ans. Buteur et passeur à l'aller contre le Sporting Portugal, Harit a été impliqué sur les deux buts au retour à Lisbonne, mercredi. "Il a été incroyable", a loué Igor Tudor au sortir de ce match. Cette double performance de haute volée a conféré au Marocain un statut de joueur-clé dans le onze phocéen.

Personne ne "l'Harit" cette année

Et pour cause, son profil de dynamiteur pas avare en efforts colle parfaitement au schéma tactique du Croate. Tantôt associé à Cengiz Ünder ou Mattéo Guendouzi en soutien de l'attaquant, Harit rythme le jeu, percute, perfore et dispose d'une grande liberté offensive. "Le jeu qu’on pratique est parfait pour lui, a salué Igor Tudor mercredi soir. Il peut attaquer les espaces mais aussi jouer entre les lignes." Hasard ou coïncidence, l'OM n'a jamais perdu cette saison lorsqu'il était titulaire.

"J’aime demander des ballons dans les pieds ou me projeter dans un espace libre, et mon rôle me permet de faire les deux à la fois"

Amine Harit

à la LFP

Cette rédemption se traduit, aussi, par un retour en sélection marocaine. Souvent boudé par Vahid Halilhodzic, Harit a profité de sa bonne fin de saison dernière pour retrouver les Lions de l'Atlas. Appelé en juin, par "coach Vahid", il figure également dans les papiers du nouveau sélectionneur Walid Regragui, qui l'a convoqué pour les matchs de septembre. Le milieu offensif à l'histoire contrastée en sélection - 15 capes en 5 ans - n'avait plus enchainé deux rassemblements depuis 2019.

Le Mondial désormais dans le viseur, Amine Harit pourrait voir sa carrière décoller s'il maintient sa forme. "Je pense qu'avec du travail, je peux encore améliorer certains détails", a même admis l'intéressé, qui s'est estimé à "60 %" de ses capacités dans un entretien à la LFP. L'affaire n'est pourtant pas entendue, tant le meneur de jeu est constant dans l'intermittence depuis ses premiers pas à Nantes, en 2016. 

Des déboires en début de carrière

Son sourire fièrement étalé, ce joueur décrit par son président Pablo Longoria comme "important pour le vestiaire" se débarrasse peu à peu de son image d'enfant terrible. Ses début prometteurs chez les Canaris, suivis d'un transfert chez un Schalke alors en pleine bourre, ont longtemps été sans lendemain. Harit a été acteur, malgré lui, de la deliquescence du club de la Ruhr, relégué en Bundesliga 2 en 2021. Tancé par son coach Damiano Tedesco sur un "professionnalisme" à travailler, Harit agite alors la presse allemande par ses sorties nocturnes, notamment dans des bars à chicha en plein Covid.

Le joueur a également été condamné pour homicide involontaire en 2018. Au volant de sa voiture à Marrakech, il a écrasé un passant qui est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures. Ce drame, pour lequel Harit a écopé de quatre mois de prison avec sursis, a longtemps pesé sur ses performances. Désormais "responsable et très mature", comme il l'avait confié à son arrivée à Marseille l'an dernier, le Marocain veut "passer un cap" et se montrer "plus décisif". Prépondérant en C1 mais muet cette saison en championnat, ça passera par une grosse performance contre Paris.

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