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Paris rate l'occasion, Lyon gagne petit

Le Paris-Saint-Germain a manqué l'occasion de prendre provisoirement la tête du championnat de France en concédant un match nul à Lorient (1-1), Nene égalisant en fin de match. Le PSG remonte néanmoins à la 4e place à deux points du Stade Brestois, leader, et devant Rennes (5e), battu sur le fil à Auxerre (2-1, but décisif de Quercia, 87e). Lyon, qui a battu Nice 1-0, remonte au 8e rang, ex aequo avec l'OM (un match de moins) et Bordeaux.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8 min
 

Lyon, c'est le Pied !

Dans ce championnat très serré, où seuls trois points séparent le podium de la 12e place, Lyon a réussi à basculer dans la première partie du classement (8e) dimanche soir en battant Nice (1-0), sur un but de Pied servi par Gourcuff. Bastos a raté un penalty, mais l'essentiel est ailleurs: l'OL n'est plus qu'à trois point du leader.

Dès la 8e minute, l'OL manquait d'inscrire un premier but mais Ospina déviait parfaitement la tentative vicieuse de Gourcuff. Ensuite, les Rhodaniens dominaient territorialement sans pouvoir désarçonner des Aiglons bien organisés et procédant en contre, timidement toutefois. Lyon ouvrait le score à la demi-heure de jeu: bien décalé par Bastos, Gourcuff débordait sur l'aile gauche puis crochetait son vis-à-vis avant d'adresser un superbe centre au second poteau pour Jérémy Pied qui reprenait de volée pour délivrer Gerland (1-0, 30e). Cinq minutes plus tard, les hommes de Claude Puel rataient l'occasion de doubler la mise. L'arbitre, sur l'avis de son assistant, sifflait un penalty en faveur des locaux après une faute peu évidente de Gace sur Gomis (l'attaquant lyonnais tombant tout seul malgré un léger contact initial).

Heureusement pour l'OGCN, Ospina déviait le tir de Bastos, le ballon touchant le poteau avant d'être mis en corner par un défenseur rouge et noir. Les Azuréens venaient d'échapper au pire mais ils ne parvenaient toujours pas à sortir de leur camp pour porter le danger sur le but de Lloris. Juste avant la pause, Pied débordait et centrait en retrait pour Gomis qui se retournait et tirait au dessus de la cage d'Ospina. Juste avant que Toulalan n'oblige le gardien colombien à une autre belle parade (45e). Les deux formations regagnaient les vestiaires sur ce court avantage pour Lyon.

Dès l'entame de la seconde période, les Gones tentaient de forcer le verrou niçois pour se mettre définitivement à l'abri. Sur un corner de Gourcuff, très entreprenant et en forme ascendante, Gomis claquait une belle tête qui prenait la direction de la lucarne mais Ospina sauvait de nouveau les siens (53e). Il fallait attendre la 64e minute pour voir les joueurs d'Eric Roy réagir: Sur un centre de François Clerc, un autre ancien Lyonnais, Cédric Mounier, dévissait sa reprise qui partait en l'air: Mouloungui reprenait de la tête au dessus mais de toute façon en position de hors-jeu signalée.

En face, le revenant Jérémy Toulalan se multipliait et tentait même sa chance, sans réussite. Nice sortait petit à petit de sa coquille lors des 20 dernières minutes sans inquiéter plus que ça des Lyonnais de plus en plus prudents. Mounier, le meilleur de son équipe, tentait bien quelques incursions mais Lyon tenait bon ses trois points. Surtout, avec 14 points pris sur 18 lors des six derniers matches, le septuple champion de France évoluent sur un rythme impressionnant qui ne reflète pas forcément la qualité de jeu produite. Mais ne dit-on pas que les grandes équipes sont celles qui gagnent même en jouant mal ?

Paris sans Edel

Dans un match très vivant qui aurait pu se terminer sur un 3-3, Lorient et le PSG se sont séparés sur un match nul (1-1) logique, les Parisiens étant récompensés de leurs efforts par l'égalisation de Nene en fin de rencontre (sur un coup franc lointain tiré par Tiéné et parfaitement remisé par Bodmer de la tête). Ils avaient longtemps buté sur un grand Audard, auteur de plusieurs arrêts déterminants sur des tentatives de Hoarau (45e) et Bodmer (56e et 61e). Les Merlus, qui avaient ouvert le score par Kitambala (32e à la réception d'un corner), auraient néanmoins pu doubler la mise et tuer le match à plusieurs reprises (Diarra 78e notamment) mais Gameiro, qui avait déjà trouvé la barre à la 24e, a mis en fin de rencontre son lob juste à côté de la cage gardée par Grégory Coupet en l'absence d'Apoula Edel. Le portier arménien a renoncé au  match en raison  d'un "traitement médical" qui n'a pas été autorisé par les autorités du football  français.

"Le PSG a décidé de se priver des services de son gardien Edel  Apoula pour  la rencontre face à Lorient. En effet, le joueur suit actuellement un  traitement médical qui nécessite une AUT (autorisation d'usage thérapeutique)  pour poursuivre la compétition. Celle-ci avait été demandée en bonne et due  forme il y a plusieurs semaines par le Pr Rolland, médecin du Paris  Saint-Germain", dit un communiqué du club. "Le traitement a été autorisé par les instances de l'UEFA, mais pas par les  instances françaises qui régissent le Championnat de France, explique le PSG. Le  club ayant été informé samedi matin, par le joueur, de la notification de ce  refus, il a été décidé d'un commun accord entre le club et le joueur de prendre  les dispositions pour éviter toute infraction mais également de solliciter, dès  lundi, une harmonisation des décisions des instances européennes et  françaises". Le troisième gardien Alphonse Aréola (17 ans) a remplacé le titulaire dans  le groupe, où figurait déjà Grégory Coupet.

Auxerre revient fort

Dans l'autre partie disputée à 17h, l'AJA a confirmé son redressement en battant de justesse le Stade Rennais (2-1). Les Bourguignons ont ouvert la marque par Birsa (67e) avant que Kembo-Ekoko n'égalise dans la foulée (70e) après une belle action collective. A quatre minutes de la fin, le joker Quercia, rentré peu auparavant, a scellé le succès bourguignon en repreant un ballon qui traînait sur le côté droit de la surface alors que Douchez avait probablement commis une faute sur Contout. Monsieur Enjimi a choisi de laisser se poursuivre l'action pour le plus grand bonheur des 9 000 spectateurs présents à L'Abbé Deschamps et des hommes de Jean Fernandez qui remontent à vitesse grand V au classement (8e, ex aequo avec Saint-Etienne, Lorient et Toulouse).Les Icaunais viennent surtout d'enlever leur sixième victoire sur ses sept derniers matches, toutes compétitions confondues.

Réactions

Jean Fernandez (entraîneur de l'AJ Auxerre): "C'est une victoire qui fait du bien, sur une équipe de qualité qui n'avait jamais perdu à l'extérieur et qui n'avait jamais pris deux buts cette saison. Il y avait de la puissance, de la vitesse, des joueurs forts dans les duels en face. On pouvait avoir une certaine crainte devant ce défi athlétique. Mais nous avons été bien en place au niveau défensif, ce qui a donné une première mi-temps équilibrée. Après avoir ouvert la marque avec Birsa sur un but magnifique, je pensais que nous avions fait le plus difficile. L'égalisation rennaise m'a fait douter. Je me suis dit que ce serait difficile, avec la fatigue, mais les remplaçants ont fait le travail, et je pense que ce sera pour nous un match référence à domicile. C'est bien pour la confiance du groupe qui a montré son bon état d'esprit, je suis content pour eux. Et puis tout nous réussit actuellement. Mais on aura besoin de tous nos joueurs pour la suite de la saison, et déjà jusqu'à la trêve."

Frédéric Antonetti (entraîneur de Rennes): "On est à Auxerre, et c'est une équipe qui a la réussite, la chance depuis un an et demi. Ils ont un style, ils jouent bas, ne paniquent pas et ils exploitent la moindre situation. C'est une équipe qui ne prend pas beaucoup d'initiatives mais qui est récompensée. Quand on a la maîtrise du match comme nous l'avons eue par moments, on doit pouvoir faire la différence dans les trente derniers mètres, mais on n'a pas su le faire. Le foot est parfois cruel. Ce que je regrette le plus, c'est qu'en France, les équipes qui prennent des initiatives ne sont pas récompensées. Peut-être que nous aussi on va s'y mettre à ne plus prendre d'initiatives. Mais cela n'enlève pas leurs mérites aux Auxerrois, car ce n'est pas évident de tenir comme ça dans ses trente derniers mètres. Malgré la défaite, je suis content de mon groupe. Il y avait ce soir l'expérience d'un côté, et un manque de maturité de l'autre."

Antoine Kombouaré (entraîneur du Paris SG): "J'aurais très mal pris de perdre ce soir. On a fait un très très bon match, avec une première mi-temps où on a eu beaucoup de situations et une bonne deuxième. Je ne vois pas la faute sur Baca (qui amène le but de Lorient, ndlr) et sur Erding (qui tombe dans la surface sans que l'arbitre ne siffle, ndlr) j'ai le sentiment qu'il y a un petit quelque chose. Puis après, on égalise donc je suis super content, on a retrouvé une grande équipe du PSG avec des ressources mentales qui nous permettent de revenir. Pour la première place, oui, c'est dommage mais on vient chercher un résultat en fonction de ce qu'on livre. On peut gagner le match mais quand on est mené on n'est jamais à la merci de perdre. On voit qu'on ne lâche rien, on a une équipe qui a la haine de la défaite, c'est bien. En 28 jours, c'était notre dixième match et le septième déplacement. Sur un mois, c'est énorme mais dans le dur, on a fait de gros résultats. On va s'appuyer sur ces résultats pour continuer à avancer tout simplement."

Christian Gourcuff
(entraîneur de Lorient): "Le match nul n'est pas illogique, c'est toujours dur à encaisser quand on se fait rejoindre dans les dernières minute. On pouvait faire mieux. Notamment en première mi-temps qui a été poussive, hormis dix minutes lors desquelles on marque. On a été dominé sur le plan athlétique par cette équipe. On a mieux abordé la deuxième mais on n'a pas su concrétiser les occasions. Ce n'est pas le match le plus abouti qu'on ait fait. Il y a eu des bons enchaînements mais pas suffisamment de constance. Il fallait le deuxième but pour avoir de la marge, sinon on n'est pas à l'abri d'une égalisation sur coup de pied arrêté comme ça été le cas. Paris a fait un gros pressing et on a eu beaucoup de déchets dans l'utilisation du ballon. On était toujours à la merci d'une faute technique, c'est un manque de maîtrise."

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