OGC Nice-OM : Lassana Diarra, le héros devenu mal-aîmé à l'OM
L'été avait été difficile pour Lassana Diarra. Obligé de quitter les Bleus avant l'Euro en raison d'une blessure, le joueur avait suivi la compétition de loin. Puis l'Euro s'est terminé et il pensait quitter l'OM avec après une saison à porter l'équipe sur ses épaules. Il aurait pu partir la tête haute. Il avait réussi à surnager et éviter les sifflets des supporters, blasés par les résultats pourris et par l'environnement incertain qui régnait autour de leur club. Sa belle saison l'avait rappelé aux bons souvenirs des cadors. Mais son transfert estival n'est resté qu'un serpent de mer. Pire, sa volonté affichée de partir et la manière employée ont fait baissé sa cote de popularité dans les travées du Stade Vélodrome.
Les promesses d'un plus beau projet avec l'arrivée du milliardaire américain Frank McCourt n'ont pas modifié les plans de Diarra, selon un cadre du club, puisque "Lass" cherche toujours un gros contrat pour contribuer à payer sa dette à l'égard du Lokomotiv Moscou (10 millions d'euros) qui pourrait se négocier à la moitié. Cette affaire avec le Lokomotiv n'est pas le seul exemple de son relationnel compliqué avec ses employeurs. A Chelsea avec José Mourinho, à Arsenal avec Arsène Wenger, au Real Madrid ou encore en Russie, son départ a toujours été précédé d'une période de turbulences. "Il est parti de Madrid bizarrement", avait raconté Zinédine Zidane la saison dernière au Canal Football Club, avant de devenir entraîneur en chef au Real.
Une affaire de millions
José Mourinho "le faisait moins jouer vers la fin. Incompréhensible, mais c'est le choix des entraîneurs. Il est parti par la petite porte et c'est dommage", ajoutait "Zizou", qui rappelait que "Lass" "a un sacré caractère, une volonté et un mental forts". Il est allé au bras de fer avec Chelsea ou Arsenal et son conflit dur avec le club des cheminots moscovites a tourné au fiasco pour "Lass", sanctionné par la Fifa puis le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui a rejeté son appel. Pour éponger sa dette, il comptait sur une offre du PSG ou de Galatasaray, mais Unai Emery avait d'autres plans (Krychowiak) et l'appétit financier du joueur a refroidi les dirigeants turcs.
Un départ est encore possible, mais ça sera loin de l'Europe, de la Ligue des champions et peut-être de l'équipe de France. Deschamps a d'ailleurs fait sans lui pour les matches de reprise contre l'Italie et la Biélorussie. Le Moyen-Orient, dont le mercato ferme plus tard, est une piste crédible avec ses clubs aux moyens illimités. Mais en attendant, il est toujours à Marseille et peut compter sur le soutien de ses coéquipiers à défaut d'avoir celui de ses supporters. Les premiers l'ont même élu capitaine, depuis le départ de Steve Mandanda. "C'est surprenant que les médias n'aient pas plutôt fait campagne pour garder Lassana, au lieu de le dézinguer", s'étonne un proche de la direction partante, celle de Margarita Louis-Dreyfus.
Soutenu par le vestiaire
Dans les rangs de l'OM, on essaye de déminer les tensions. "Il n'y a pas de 'situation Lass', assure Franck Passi. Ce n'est pas un joueur comme les autres mais c'est un joueur comme un autre". Il défend son joueur en mettant en avant son mental de combattant. Touché au dos, Passi affirme que Diarra "veut absolument jouer à Nice ce dimanche et notre excellent staff médical y travaille", ajoute Passi. "C'est un énorme joueur", conclut le technicien et c'est notamment pour ça que ses coéquipiers l'ont élu capitaine. Eux aussi le soutiennent.
L'autre revenant de l'an dernier, Abou Diaby, affirme que c'est "quelqu'un de très intelligent". Diarra est "un Monsieur", raconte Henri Bedimo à La Provence. "Si le groupe a souhaité qu'il soit capitaine, ça veut dire qu'on a une grande confiance en lui malgré sa situation", ajoute le défenseur camerounais. "Beaucoup d'équipes, en France et en Europe, aimeraient l'avoir dans leur onze", insiste Bedimo. Elles ne se sont pourtant pas bousculées cet été.
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