Marseille-Lille : mais où est passée la folie phocéenne du début de saison ?
Après un début de saison très enthousiasmant, l'OM patauge depuis plusieurs mois. Le nul poussif arraché dimanche contre Lille (1-1) en est l'illustration.
Souvenez-vous : l'été dernier, Marseille était l'une des principales attractions du début de saison. Portés par une attaque de folie et des scénarios à rebondissements, les Olympiens étaient promis à un exercice spectaculaire. Certains se prenaient même à imaginer un remake de la saison 2014-2015, lorsque l'OM enchaînait les scores fleuves sous Marcelo Bielsa. Depuis, de l'eau a coulé sous le Vieux Port, et Marseille a désormais perdu cette folie. Le nul difficilement arraché (1-1), dimanche 16 janvier, contre des Lillois réduits à 10 pendant une heure, en est une illustration.
⏱ Fin du match | #OMLOSC 1️⃣-1️⃣
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) January 16, 2022
Match nul à l'@orangevelodrome
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Face au LOSC, l'OM a eu le ballon (86% de possession en deuxième période), tiré au but (22 fois, mais seulement 5 frappes cadrées) et centré (à 44 reprises), mais n'a porté un danger qu'épisodique sur la cage d'Ivo Grbic. Hormis cinq dernières minutes enthousiasmantes, Marseille n'est pas parvenu à emballer le match. Une fâcheuse habitude prise par les Olympiens depuis plus de trois mois. La défaite face à Lens (2-3) fin septembre fait ainsi office de tournant.
À l'issue de ce match débridé contre les Sang et Or, Jorge Sampaoli a sécurisé une animation défensive parfois poreuse, quitte à se montrer moins ambitieux dans le jeu. Et cela marche, puisque Marseille affiche aujourd'hui l'arrière-garde la plus étanche de Ligue 1 avec 16 petits buts encaissés. Mais, revers de la médaille, l'OM piétine en attaque et marque peu (seulement deux matchs à plus d'un but depuis septembre). Avec 28 buts inscrits, les Phocéens n'ont que la 10e attaque de Ligue 1, et ce malgré leur troisième place au classement.
La recherche du déséquilibre est moins systématique
Ronronnant dans le jeu, Marseille s'est laissé endormir par le LOSC dimanche. C'était pourtant à eux, menés contre une équipe en infériorité numérique, de faire le jeu. En multipliant les passes latérales, ils ont monopolisé le ballon en offrant des séquences souvent ennuyeuses. Traduction de ce manque d'imagination : les Olympiens ont énormément centré, pour un taux de réussite n'excédant pas 22%.
Passer par les côtés peut s'avérer utile, surtout avec un avant-centre longiligne comme Arkadiusz Milik. Mais le faire autant contre une défense menée par les tours de contrôle Sven Botman et Jose Fonte a été contre-productif dimanche. Surtout, cette stratégie abusée juqu'à la caricature témoigne d'un manque criant d'imagination dans le jeu marseillais. Sampaoli ne s'y est d'ailleurs pas trompé en parlant de "monologue" olympien après la rencontre. Dimanche soir, l'OM a surtout radoté un jeu stéréotypé et ennuyeux par séquences.
"Dans les 30 derniers mètres, il y avait beaucoup de joueurs adverses",
Jorge Sampaoli, entraineur de l'OMen conférence de presse
C'est d'ailleurs d'un exploit individuel de Cengiz Ünder que la lumière est venue (75e). En enroulant sa frappe du droit à l'entrée de la surface, le Turc a offert le nul à son équipe. Une fois encore, le talent brut de ses joueurs permet à l'OM de s'en sortir. Ce fut déjà le cas à Nantes (0-1), sur une frappe de loin de Gerson, ou à Strasbourg (0-2), après un ciseau retourné de Bamba Dieng.
Marseille est trop souvent porté par ses individualités
Vendredi dernier, un raté du portier adverse bordelais Benoît Costil a permis à Marseille d'ouvrir le score (0-1). Avant ce coup du sort, les Olympiens avaient été incapables de proposer quoi que ce soit contre des Girondins pourtant martyrisés par l'ensemble de la Ligue 1 cette saison. "On espère que revienne très vite cette équipe enjouée, qui se créait beaucoup d'occasions. Il faut vaincre cette peur", déclarait Jorge Sampaoli à l'issue d'une victoire pénible contre Troyes (1-0).
Un mois et demi plus tard, Marseille n'a toujours pas la clé et va devoir se montrer plus créatif pour rester performant. Car l'OM est encore en lice en Coupe de France et en Ligue Europa Conférence, alors que l'effectif a montré quelques signes de fatigue au creux de l'automne dernier.
L'arrivée de Cédric Bakambu pourrait aider à résoudre les problèmes "d'efficacité devant le but" (dixit William Saliba sur Prime Video), mais l'attaquant congolais ne pourra s'exprimer pleinement si l'animation marseillaise ronronne. Derrière les chefs d'orchestre Payet et Ünder, les autres éléments créatifs marseillais ne peuvent plus se cacher.
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