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L'OM de Garcia n'a toujours pas trouvé le bon équilibre

Critiqué pour son manque d'audace offensive à Paris et contre Bordeaux, Rudi Garcia a aligné une équipe joueuse vendredi soir, à Montpellier (3-1). Résultat : la solidité défensive de l'OM a volé en éclats. L'entraîneur marseillais n'a pas encore trouvé le juste milieu. La trêve internationale arrive à point nommé.
Article rédigé par franceinfo
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Rudi Garcia, l'entraîneur de l'OM, lors de la défaite à Montpellier. (SPEICH FREDERIC / MAXPPP)

Timide à Paris (0-0). Sans imagination devant Bordeaux (0-0). Et balayé à Montpellier (3-1). L’OM version Rudi Garcia tâtonne, c’est peu de le dire. Le nouvel entraîneur marseillais le savait en prenant la succession de Franck Passi. Ses trois premières sorties en Ligue 1 le confirment : oui, son équipe a du pain sur la planche. Le revers concédé vendredi soir, en ouverture de la 12e journée de Ligue 1, n’est que le premier sous ses ordres. Mais il en dit déjà long sur les difficultés de Garcia à trouver le juste milieu, à jouer les équilibristes.

Au Parc des Princes, son idée directrice tenait en une formule : ne pas perdre. Mission accomplie, certes. Mais un goût d’inachevé à l’arrivée. Ce fut encore le cas devant un Vélodrome plein comme un œuf, une semaine plus tard. Alors, à Montpellier, Garcia a voulu jouer. L’ancien coach de la Roma a aligné une équipe audacieuse, avec deux milieux créatifs – Cabella et Lopez -, derrière un trio offensif Thauvin-Njie-Alessandrini.

"Sur les deux premiers matches, tout le monde défendait"

Résultat ? L’OM a pris l’eau. "Notre plan de jeu a tenu cinq minutes, soupirait l’ancien coach de la Roma après coup. Quand je mets en place une équipe légère, technique et rapide, mais que vous prenez un but… Je me suis trompé dans ma composition d’équipe. J’assume." Il "assume", tout en déplorant que la solidité et l’imperméabilité sur lesquelles il comptait bâtir se soient si vite envolées. "Sur les deux premiers matches, poursuit Garcia, tout le monde aidait, tout le monde défendait. Sur ce plan-là, on a reculé, c’est vrai."

Sacrément reculé, même. Lassana Diarra s'est senti bien seul dans l'entrejeu. Et la défense olympienne a craqué dans les grandes largeurs. Il lui a suffi de quatre minutes, quatre toutes petites minutes, pour que Steve Mounié dépose Rolando -le brassard de capitaine serait-il lourd à porter ?- et que Ryad Boudebouz exploite un marquage élastique de Rod Fanni. Le meneur de jeu algérien a profité pleinement de ces largesses pour marquer dans le but vide (1-0, 4e). Rebelote à la demi-heure de jeu, sur un centre de Souleymane Camara pour Boudebouz, étrangement seul dans la surface (2-0, 36e).

On imagine aisément la soufflante que Garcia a dû pousser durant la pause :

4 tirs cadrés, 3 buts encaissés

Alors, l'entraîneur de l'OM n'a pas eu le choix. Il a, contraint et forcé, revu ses plans dès le retour des vestiaires. Exit Fanni et Cabella. Place à Sakai et Anguissa, pour un 4-3-3 mué en 4-2-3-1 moins maître du ballon mais plus tranchant. Plus efficace, surtout: le but de Florian Thauvin -le premier sous l’ère Garcia- a aussitôt récompensé le sursaut marseillais (2-1, 52e). A cet instant, la perspective d’un retour de l’OM tenait la route. C’était oublié que, derrière, il y avait des boulevards. Les Héraultais s’y sont engouffrés une troisième fois dans la foulée, avec délectation : la passe de Morgan Sanson pour Steve Mounié est un modèle de justesse (3-1, 57e). Mais elle a trouvé preneur parce que la charnière Doria-Rolando était, décidément, en retard. Ou plutôt, à côté de ses pompes.

Le bilan statistique est implacable. Le MHSC n’a eu le ballon que 32% du temps. Mais il a marqué trois fois. Trois buts, en seulement quatre tirs cadrés. Une telle efficacité doit autant à la réussite des attaquants héraultais qu’aux oublis de la défense phocéenne. Rudi Garcia a deux semaines devant lui "pour travailler". Pour resserrer la vis derrière sans renier son audace devant. Deux semaines de trêve internationale avant la réception de Caen. Deux semaines pour trouver l’équilibre qui lui a fait défaut vendredi. "On sait qu’il y a du travail. Moi, je le savais. Cette coupure internationale, elle arrive à point."

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