Homophobie dans les stades : pour Jean-Michel Aulas, l'arrêt des matchs doit être "utilisé avec modération"
"Autrement, ce sera un jouet utilisé par des groupes de supporteurs", a estimé le président de l'Olympique lyonnais, mardi.
L'arrêt des matchs pour des chants ou banderoles homophobes dans les tribunes doit être utilisé "avec modération", a estimé, mardi 10 septembre, le président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas. "Autrement, ce sera un jouet utilisé par des groupes de supporteurs qui, indépendamment de l'identité de leurs clubs, veulent faire respecter un certain nombre de règles ou de droits qui passent au-dessus de l'identité de leur propre club", a-t-il ajouté en marge de l'assemblée générale de l'Association européenne des clubs (ECA) qui se tient à Genève (Suisse).
Mardi, le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, a affirmé avoir demandé aux arbitres de ne plus arrêter les matchs pour des chants ou banderoles homophobes dans les tribunes. Il "n'accepte pas" que quelques spectateurs profèrent des insultes homophobes. Mais il l'assure : "On va faire en sorte que cela disparaisse. Mais arrêter les matchs, non."
"Difficile de ne rien laisser passer"
"Noël [Le Graët] a voulu montrer que nos supporteurs sont aussi des citoyens comme tout le monde et, quand on prend un certain nombre de décisions qui concernent exclusivement les stades, c'est probablement un peu trop contraignant pour l'organisation du football", a ajouté le président de l'OL. En tant qu'organisateur, "on est confronté à la quadrature du cercle : faire en sorte qu'il n'y ait pas d'excès incroyables à gérer mais aussi faire respecter un certain nombre de libertés, on va dire un certain nombre de traditions populaires que l'on retrouve dans les stades", a-t-il déclaré.
"On arrive globalement à se protéger d'excès gravissimes. Quand les excès, en particulier sur le plan du racisme, dépassent un certain nombre de règles, on a toujours trouvé des solutions pour sanctionner", a encore souligné le président de l'OL, précisant qu'il est "toujours difficile de ne rien laisser passer".
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