Lettre ouverte de l'équipe féminine de Brest pour dénoncer leur mauvais traitement : la direction va "mener un audit"

Les joueuses du Stade Brestois 29 dénoncent des conditions de jeu "inacceptables".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Drapeau avec l'écusson du Stade Brestois 29. (GUILLAUME SALIGOT / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Alors que l'équipe masculine de Brest touche les sommets en Ligue 1, leurs homologues féminines dénoncent, dans une lettre ouverte, publiée mercredi 24 avril sur le site Les Footeuses, des conditions de jeu "inacceptables" et globalement un manque de considération généralisé.

L'équipe féminine du Stade Brestois 29 qui évolue en D3 menace de faire grève. "Notre situation extra-sportive devient insupportable. Cela ne peut plus durer ainsi ! Elle impacte nos performances individuelles et collectives ; notre bien-être physique et mental", disent-elles dans cette lettre ouverte. Elles ne sentent pas respectées. "La révolte et la grève couvent" préviennent-elles.

Le montant des salaires "pas respecté"

Selon les joueuses, "c'est l'ensemble du groupe de D3F du Stade Brestois 29" qui "éprouve un ras-le-bol". Le premier grief à l'encontre de la direction du club est financier : "Le montant des salaires prévus sur les contrats n'est pas respecté sur les fiches de paie" disent-elles. "Des retraits 'frais divers' sont réalisés. Les primes de matchs prévues fixes en début de saison pour l'intégralité du groupe D3 diffèrent d'une joueuse à l'autre. Elles varient également d'un mois à l'autre bien que les résultats soient identiques", listent les joueuses. Pire, des joueuses jouent sans contrat : "Certains contrats ont été signés 5 mois après l'arrivée des filles au club. Elles ont dû subvenir à leurs besoins, loin de leur famille, sans le moindre revenu. Lors de la signature de leur contrat, 5 mois après, le montant était inférieur à ce qui a été dit à leur arrivée", expliquent-elles. Toujours selon les joueuses, le staff a dû mettre la main à la poche pour les aider financièrement.

Les joueuses reprochent également les "conditions de déplacements déplorables et défavorables à la pratique du sport de haut niveau". Selon les elles, les repas ne sont pas prévus à l'hôtel. "Nous devons en conséquence quitter l'établissement hôtelier afin de nous restaurer ailleurs", expliquent-elles. Elles déplorent également d'être contraintes d'effectuer les déplacements à 18 dans deux minibus et rentrer de nuit après les matches. "Certains déplacements ont même été réalisés à la charge des joueuses (frais d'essence et de péages, location de voitures)", affirment-elles.

Des accusations "contraires aux valeurs du club"

Dans un communiqué, le Stade Brestois 29 dit prendre "acte de cette lettre ouverte", mais fait part de sa "surprise". Il assure que le club "accorde une importance primordiale au développement et au bien-être de toutes ses équipes, qu'elles soient masculines ou féminines". Les accusations portées dans la lettre ouverte "qui suggèrent des manquements du club envers nos joueuses, sont contraires aux valeurs fondamentales du club". Le club précise qu'il s'est "rapproché de l’UNFP et s’engage à prendre toutes les mesures possibles si des manquements contractuels n’ont pas été respectés sur les 5 contrats fédéraux que compte l’effectif". Une enquête interne sera menée "pour établir la véracité des propos", ajoute le Stade Brestois 29. Joint par France Bleu Breizh Izel, le club a annoncé qu'il allait "mener un audit". La direction assure que "des décisions adéquates seront prises à l'issue" de cet audit.

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