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Les Marseillais, petits poucets du choc contre le PSG

Personne n'imagine les Marseillais faire un résultat contre le PSG. Et pourtant, ils sont dans leur stade face à l'ennemi juré…

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le milieu de terrain de l'OM Mathieu Valbuena tombe au sol, après un contact avec le Parisien Blaise Matuidi, le 24 février 2013 au Parc des princes.  (DEAN MOUHTAROUPOULOS / GETTY IMAGES)

A les écouter, ils n'ont pas peur. Comme Nicolas Nkoulou, le défenseur marseillais : "Le PSG, impressionnant ? Non. Ça reste une bonne équipe, mais on a aussi notre mot à dire." Il n'empêche. La démonstration parisienne contre Benfica (3-0) et le naufrage marseillais à Dortmund (0-3) en Ligue des champions fait craindre le pire pour les hommes d'Elie Baup. Largué au niveau des finances, moins talentueux sur le terrain, l'OM est-il condamné à jouer le rôle d'éternel outsider pour les OM-PSG, à commencer par celui du dimanche 6 octobre ?

Sportivement, l'OM a un train de retard

Quel joueur marseillais aurait sa place dans le onze galactique des Parisiens ? Mandanda ? Peut-être. Valbuena ? Eventuellement. Imbula ? Encore un peu jeune. En termes de recrutement, c'est pareil : de bons joueurs de L1, pas de crack international. 

"C'est vraiment David contre Goliath, analyse Florent Toniutti, qui tient le blog Chroniques tactiques, contacté par francetv info. Contre Paris, il y a deux façons d'aborder le match. Soit comme Monaco, on attend dans sa moitié de terrain en tentant de placer des contres, soit on va les chercher haut. Cette dernière stratégie est dangereuse, Bordeaux a explosé en vol en tentant d'appliquer ce plan de jeu. Si je suis l'entraîneur de Marseille, je choisis d'attendre. Ne pas prendre de risque, c'est préserver ses chances le plus longtemps possible. L'OM est un peu dans la situation du PSG quand il affrontait le Barça la saison dernière. A la nuance près qu'il est beaucoup moins bien armé en attaque."

La deuxième place de la saison dernière, gagnée à coups de victoires 1-0, est symptomatique d'une équipe limitée. Comme le note Eurosport, les équipes du podium qui marquent peu (42 buts en 38 journées pour l'OM) ont du mal à rester dans les trois premières l'année suivante. C'est arrivé à une seule reprise, avec... le PSG, en 1991-92. Dans le championnat de France, le plus dur n'est pas de gagner, mais de rester au plus haut niveau. Ce que le PSG est précisément en train d'arriver à faire, alors que la présence de l'OM sur le podium paraît plus fragile.

L'OM, résigné face aux grosses équipes ?

Il faut remonter au printemps 2012 et une victoire contre Lille pour voir l'OM battre une équipe qui finira sur le podium. Depuis, le club phocéen enchaîne les bons résultats contre les faibles et les gadins contre les forts. Pas de quoi déchaîner l'enthousiasme d'un public pourtant naturellement bouillant. Pour les grandes rencontres de Ligue des champions, le Stade Vélodrome ne fait même plus le plein. L'OM n'est que 11e au championnat de France des tribunes, nettement devancé par Guingamp.

A comparer avec la ferveur qui s'emparait de la cité phocéenne en 1990, lors d'un match décisif pour le titre contre Bordeaux. "Dès 5 heures du matin, des centaines de supporters s'agglutinent devant les guichets du stade, qui ouvrent à 9 heures, pour se procurer des places. Au fil de la matinée se succèdent bousculades et brèves bagarres pour accéder aux bureaux de location. Une dizaine de personnes sont prises de malaise, et un blessé doit être hospitalisé", écrit le sociologue Christian Bromberger dans son étude Le match de football.

La dernière fois qu'on a parlé d'une émeute pour avoir des places pour un match, c'était devant les grilles du Parc des princes, avant PSG-Barcelone. La ferveur a-t-elle changé de camp ? Un peu, juge l'ancien président olympien Pape Diouf, dans La Provence. "Je suis surpris par cette ambiance morte. Il y a peu encore, bien avant un match de coupe d’Europe, on ne parlait que de cet événement. Aujourd’hui, un match de Ligue des champions passe comme une rencontre de Coupe de la Ligue." 

L'OM même rattrapé dans la course à la popularité

Certes, l'OM est toujours le club le plus populaire en France, tant selon les sondages que sur Facebook. Mais l'écart se réduit petit à petit avec un PSG constellé de stars qui font rêver les plus jeunes. Le club phocéen marque le pas au Maghreb – où on soutient désormais tout autant le Barça ou le Milan AC –, reste solide en Afrique noire, notamment au Sénégal – où des supporters défilent dans la rue le soir du titre –, mais a manqué le marché asiatique. Ce sont des maillots contrefaits floqués Ibrahimovic qu'on trouve chez les vendeurs à la sauvette à Shanghai, pas ceux floqués Gignac. Même au classement hexagonal des ventes de maillots, l'OM est menacé, rappelle 20 Minutes.

Heureusement pour les Marseillais, le choc contre le PSG ne répond à aucune logique sportive. Le plus bel exemple reste l'équipe réserve de Marseille, composée d'amateurs, venue arracher un 0-0 au Parc des princes en 2006.

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