Le Parisien repoussé du métro par des supporters anglais racistes se dit "traumatisé"
L'incident survenu en février est gravé dans la mémoire de Souleymane S., alors que quatre des hooligans de Chelsea impliqués sont jugés mercredi outre-Manche.
La scène, filmée par un usager du métro, avait choqué les lecteurs du Guardian, le premier site à l'avoir diffusée, ainsi que de très nombreuses personnes en France et en Grande-Bretagne. Mardi 17 février, Souleymane S., un Parisien noir de 33 ans, est empêché de monter dans le métro, à Paris, par des fans du club de foot anglais de Chelsa qui chantent : "Nous sommes racistes, et nous aimons ça." Mercredi 15 juillet, quatre de ces hooligans sont jugés devant un tribunal de Stratford (Royaume-Uni).
A cette occasion, Souleymane S. confie au Guardian (en anglais) : "C’est un choc que j’ai du mal à surmonter. (...) J’ai essayé de reprendre une vie normale après cette agression, mais, traumatisé, j’ai eu du mal à reprendre le chemin du métro. Je ne prends plus le métro désormais. Pour la première fois de ma vie, je suis traité pour dépression et j’ai dû prendre des arrêts maladie. J’ai l’impression de ne plus être la même personne depuis ce jour."
Comme le relaie Le Parisien, le père de famille, qui se plaint des railleries qu'il subit dans son quartier, demande aujourd'hui que "justice soit faite" : "Ce qui s'est passé c'est sérieux, et si justice n'est pas faite, quel message est-ce que cela envoie ?"
"Un bouc émissaire"
Durant l'audience qui s'est tenue mercredi dans la banlieue de Londres, les quatre hooligans mis en cause ne se sont pas montrés très coopératifs. Sur la vidéo de l'incident, on distingue clairement le plus vieux d'entre eux, Richard Barklie, 50 ans, un ancien policier. Son avocat assure que ce membre d'une ONG humanitaire se tient simplement là, "les mains dans les poches" et qu'il "ne chante pas". La police le décrit plutôt comme "le premier à avoir poussé" Souleymane S.
Le plus jeune des accusés, Jordan Munday, 20 ans, se décrit comme "un bouc-émissaire" alors qu'il a également été vu le même jour en train de se battre avec des supporters du PSG. Il venait également d'avoir une altercation avec un autre homme dans le métro, quand il s'est mêlé aux chants racistes. La semaine passée, un cinquième accusé, Dean Callis, 32 ans, a accepté d'être banni de tous les stades britanniques et de rendre temporairement son passeport, ce qui lui a permis de ne pas comparaître mercredi. Des peines qui menacent chacun des quatre autres mis en cause.
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