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Ligue 1 : relégable et pire défense du championnat, Bordeaux, ce monument en péril

Les joueurs de Vladimir Petkovic, battus (5-2) en Alsace mercredi, ont encaissé 37 buts en 16 journées de Ligue 1. Personne ne fait pire.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La détresse du milieu de terrain Yacine Adli. (DANIEL VAQUERO/SIPA)

Comme bien souvent cette saison, Bordeaux a sombré, mercredi 1er décembre à Strasbourg (défaite 5-2). Mais à vrai dire, cette humiliation n'a surpris personne, tant les Girondins enchainent les piètres prestations depuis le début de l'exercice. Sextuples champions de France et présents dans l'élite sans discontinuer depuis 1992, les Marines et Blancs sont dix-huitièmes de Ligue 1 avec treize pauvres unités. Et, à moins d'un électrochoc dont on peine à imaginer la nature, rien n'indique que le club puisse se sortir de ce marasme. Car le mal est, définitivement, profond.

Jugez plutôt : la défense-passoire des Girondins a cédé 37 fois en seize sorties. Elle a encaissé au moins trois buts à sept reprises, et le malheureux portier Benoît Costil n'a jamais gardé sa cage inviolée. En Europe, seul le promu allemand Greuther Fürth (39 buts encaissés, 1 seul point en 13 rencontres !) fait pire. Mercredi, la défense bordelaise a encore souffert le martyre, se rendant coupable de grossières erreurs de marquage et de relances catastrophiques. 

Un effectif trop déséquilibré

"Ces dix derniers jours, nous avons travaillé sur le marquage et comment ne pas subir de centres", a pourtant relevé le coach Vladimir Petkovic après le bourbier strasbourgeois. Sans remettre en cause la véracité de ces faits, cette affirmation interroge quant à la maîtrise du coach sur son groupe. Arrivé cet été auréolé d'un Euro remarqué avec la Suisse, le Bosnien se veut encore rassurant et pense encore "être l'homme de la situation". Reste que sa "patte" est pour l'instant invisible et que ses nombreuses tergiversations entre plusieurs systèmes de jeu ne plaident pas en sa faveur.

Vladimir Petkovic, ici lors du nul (3-3) à Metz, est à la recherche de solutions. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Pour autant, Petkovic est-il le principal responsable de cette crise ? L'affirmer paraît un brin simpliste, d'autant que les Girondins auraient pu passer à la trappe dès l'an dernier. Sauvés de la relégation par des victoires miraculeuses sur le gong, les Bordelais ont été rachetés par Gérard Lopez, homme d'affaires luxembourgeois, en plein mois de juillet. 

Avec une enveloppe limitée, le club au Scapulaire a recruté à la hâte de nombreux joueurs étrangers (le Norvégien Gregersen, le Portugais Mangas, le Ghanéen Mensah, le Brésilien Fransérgio, le Camerounais Onana, le Néerlandais Dilrosun et le Hondurien Elis) sans qu'une réelle cohérence n'apparaisse. Résultat des courses : l'effectif est aujourd'hui déséquilibré, et ne laisse pas une grande marge de manoeuvre au technicien. En l'absence du leader Laurent Koscielny, la défense prend l'eau.

La 6e attaque de Ligue 1, tout de même

Preuve de ce déséquilibre, le niveau offensif des Girondins est, lui, plutôt correct : avec 24 buts inscrits, Bordeaux a la sixième attaque de Ligue 1. En plus d'être défensif, le problème semble surtout mental. Il est exacerbé par une statistique terrible. Les Aquitains ont perdu 16 points après avoir mené au score. Un total qui leur permettrait de figurer sur le podium.

Les Bordelais affichent une déconcentration déroutante sitôt le premier but encaissé. "C'est bien beau de mener, mais c'est à la fin du match que l'on doit mener, pas au bout de sept ou huit minutes. Si on ne sait pas tenir un résultat, cela ne sert à rien !", a pesté l'ailier Rémi Oudin au micro de Prime Video mercredi soir.

La défaite face à Brest (1-2) dimanche en est l'illustration parfaite : Bordeaux menait 1-0, avant d'encaisser deux buts coup sur coup sans jamais réagir derrière. "La volonté des joueurs ne manque pas, les intentions et la volonté sont là mais c'est plutôt une question de concentration.", a de son côté analysé Petkovic mercredi.

Dès lors, le spectre d'une relégation en Ligue 2 plane au-dessus du château du Haillan. Si Bordeaux n'est pas distancé, il le doit avant tout aux résultats en dents de scie de ses principaux poursuivants Metz, Saint-Etienne, Clermont et Lorient. Ses deux seules victoires tiennent du miracle : sous une pluie battante et avec beaucoup de réussite à Saint-Etienne (1-2), après une folle remontée contre Reims (3-2). Pour l'heure, Bordeaux n'a maîtrisé aucun de ses seize matchs de Ligue 1. Et va rapidement devoir engranger des points, sous peine de sérieusement compromettre son avenir parmi l'élite.

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