Foot : vous ne connaissez rien à l'équipe de Géorgie ? Ça se soigne
Si vous lisez attentivement cet article, vous brillerez en famille ou avec des amis devant le match des Bleus vendredi.
C'est sûr, les Bleus ont bossé leur match contre la Géorgie, qui a lieu vendredi 22 mars au Stade de France. Didier Deschamps a révisé. Enfin, il a essayé : "Avec Guy Stéphan, on a regardé plein de vidéos. [Les joueurs] n'ayant pas le nom à l'arrière des maillots, juste le numéro, il y a pas mal de choses qui peuvent changer d'un match à l'autre." Le défenseur des Bleus Laurent Koscielny, lui, assume avoir fait l'impasse, avant le match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014 : "Au niveau des noms, c'est un peu compliqué." Parce que les Géorgiens ne sont pas doués qu'en lutte et en rugby, on vous a préparé une antisèche pour briller en société avant le match.
Les stars : en tribune
La Géorgie a produit trois joueurs de renom pendant les vingt dernières années. Le premier, Kakhaber Kaladze, a raccroché les crampons et est devenu ministre de l'Energie. Le second, Shota Arveladze, a écumé les surfaces de réparation d'Europe, avant de devenir entraîneur. Il officie actuellement dans un obscur club turc. Le troisième, Temuri Ketsbaia, est devenu sélectionneur. Et demeure sans conteste la star de l'équipe, même s'il ne joue plus.
Le meilleur joueur : pas forcément titulaire
De l'avis général, le juvénile milieu de terrain du Spartak Moscou, Jano Ananidze, 20 ans, est l'unique pépite de cette sélection. Il a failli signer à Arsenal, mais ça ne s'est pas fait. Il a failli devenir titulaire au Spartak Moscou, mais ça ne s'est pas fait, le propriétaire du club ayant acheté beaucoup de joueurs étrangers. Il a failli devenir titulaire en équipe nationale, mais se contente désormais de cirer le banc de touche, le sélectionneur ayant opté pour une stratégie ultra-défensive. "Quand je suis arrivé, il y a trois ans, c'était le meilleur joueur géorgien, et de loin. Désormais, c'est plus discutable", explique Alastair Watt, spécialiste football du Georgian Times (en géorgien), contacté par francetv info.
Le championnat : un désert
Six des 23 footballeurs retenus en sélection jouent dans le championnat local. On comprend les 17 qui sont partis : le choc du championnat, dimanche 17 mars, entre le Dinamo Tbilissi et le Dila Gori n'a attiré que 1 000 spectateurs, dans un stade qui peut en contenir soixante fois plus. La corruption est généralisée, la mafia aussi : un joueur s'est fait tirer dessus dans la rue pour avoir refusé un transfert, rapporte le site Slavic Football Union (en anglais). "Des années de corruption, de mauvaise gestion, ainsi que des stades qui tombent en ruine ont fait fuir les fans, qui préfèrent s'intéresser au Barça, à Liverpool ou au Real Madrid depuis leur canapé ou dans les bars", résume, fataliste, Alastair Watt.
La stratégie : défendre
"Franchement, ils sont faibles, affirme Luke Miller, spécialiste du football des pays de l'Est, qui tient le blog Heavy First Touch (en anglais). Ils vont défendre avec onze joueurs ; Ketsbaia est un coach défensif, et il aligne une équipe défensive. A mon avis, la France va gagner sans difficulté, car les défenseurs centraux sont assez lents." Une autre raison d'espérer pour les Français : "La Géorgie n'a pas gagné en match officiel à l'extérieur depuis 2006 et encore, c'était contre les Iles Féroé", rappelle Alastair Watt. De toute façon, l'entraîneur géorgien le rabâche à longueur d'interview : l'objectif n'est pas de se qualifier pour le Mondial 2014, mais de finir troisième du groupe, derrière la France et l'Espagne. L'idée est surtout de bâtir une équipe pour se qualifier pour l'Euro 2016, auquel participeront 24 des 53 fédérations nationales rattachées à l'UEFA.
Il faut remonter loin pour trouver trace de moments glorieux du foot géorgien. L'épopée du Dinamo Tbilissi, vainqueur de la Coupe des coupes en 1981. Le premier but de la finale victorieuse de l'URSS à l'Euro 1960, marqué par un Géorgien, Slava Metreveli. Et c'est tout. Même quand le Dinamo Tbilissi pouvait s'enorgueillir du soutien de Lavrenti Beria, le redoutable exécuteur des basses œuvres de Staline, ça ne marchait pas. "Beria truquait des matchs mais il faut croire qu'il n'était vraiment pas doué, ironise Jonathan Wilson dans son livre Behind the Iron Curtain : Football in Eastern Europe (en anglais). Le Dinamo Tbilissi a gagné son tout premier trophée onze ans après sa mort..."
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