West Ham-Lyon : deux mois après avoir été filmé en train de frapper son chat, Kurt Zouma est encore dans la tourmente
Le défenseur sera titulaire avec West Ham, jeudi, à l’occasion du quart de finale aller de la Ligue Europa contre l’Olympique lyonnais.
Deux mois après la sortie de la vidéo et le début de la polémique, les sifflets se sont estompés au London Stadium à l'encontre de Kurt Zouma. Jeudi 7 avril, le défenseur français de 27 ans espère une nouvelle fois être épargné par les huées des Hammers à l'occasion du quart de finale aller de la Ligue Europa entre West Ham et l'Olympique lyonnais. Pas de raison de s'inquiéter : a priori, les supporters du club londonien sont, eux, passés à autre chose.
Ça n'était pas tout à fait le cas le mardi 8 février lors d'un match de Premier League entre West Ham et Watford au London Stadium. Le matin même, le tabloïd britannique The Sun révélait l'existence d'une vidéo dans laquelle Zouma est aperçu en train de frapper son chat. Les réactions d'indignation s'enchaînent alors sur les réseaux sociaux et la polémique enfle rapidement. Le maire de Londres, Sadiq Khan, dénonce un comportement "méprisable". Adidas, sponsor de Zouma, rompt son contrat avec le joueur.
Le soir même, donc, Zouma est titulaire face à Watford. Décision assumée par l'entraîneur des Hammers, David Moyes. Mais pour les fans du club, ça ne passe pas. Le défenseur français passe l'intégralité du match à être hué par ses supporters à chaque touche de balle. "Il y a une confusion par rapport à ce match, rétorque Andrew McConnell, membre du groupe des Hammers United. Quand il touchait le ballon, le public criait la première syllabe de son nom, 'Zouuuu'. Il n'y avait pas que des sifflets à son encontre."
Adieu l'équipe de France ?
Mais la nuance est fine : Zouma est bien pris à partie par une majorité du stade. Et le supporter de West Ham est clair : "Cette vidéo est absolument terrible et il continue d'en payer le prix aujourd'hui". Si les supporters des Hammers semblent avoir tourné la page, Zouma est encore poursuivi par cette vidéo diffusée sur Snapchat il y a deux mois par son frère Yoan, qui évolue de son côté en cinquième division anglaise.
Après s'être immédiatement excusé lors de la sortie de la vidéo, le défenseur s'est terré dans le silence. Pas question de communiquer sur le sujet, d'autant que cette histoire le poursuit sportivement comme judiciairement. Sportivement, McConnell l'assure : "Il n'a pas été affecté, c'est un grand professionnel, il est toujours aussi excellent sur le terrain". Mais Zouma a peut-être dit adieu à sa carrière en équipe de France avec cette vidéo.
Une pétition en France, qui a récolté plus de 26 000 signatures, réclame l'interdiction définitive pour le joueur de West Ham de porter le maillot des Bleus. L'international (11 sélections, un but) n'a d'ailleurs pas été retenu par Didier Deschamps pour le dernier rassemblement de l'équipe de France. Lorsque la polémique avait éclaté, le sélectionneur des Bleus avait dénoncé sur France Télévisions un comportement "inadmissible, intolérable et d'une cruauté sans nom". Avant d'indiquer la possibilité de "ne pas le sélectionner pendant un certain temps".
⚽️ Depuis mardi, Kurt Zouma est au coeur d'une vive polémique.
— francetvsport (@francetvsport) February 10, 2022
➡️ Le défenseur international est sous la menace de ne plus se voir sélectionner pour les prochaines échéances. #TLS pic.twitter.com/Hd8GDlykUt
Le 17 mars, en annonçant sa liste des 23 sans y inclure Zouma, Deschamps a justifié cette absence par "un choix sportif". Quelques jours plus tard, le sélectionneur préférait tout de même faire appel au novice William Saliba plutôt qu'à Zouma pour remplacer Benjamin Pavard dans la liste. Titulaire indiscutable avec West Ham, le défenseur français devra attendre le mois de juin pour voir comment Deschamps a évolué sur la question de sa présence chez les Bleus.
Judiciairement, Zouma n'est pas au bout de ses peines. La Société protectrice des animaux (SPA) a porté plainte dès l'éclatement de l'affaire en février, tout comme la Fondation Brigitte Bardot. Plus récemment, c'est la RSCPA (l'équivalent de la SPA au Royaume-Uni) qui a porté plainte contre Kurt Zouma et son frère Yoan pour violation de la loi relative au bien-être animal. Jusqu'à cinq ans de prison ferme pourraient être requis à l'encontre des deux Français.
Zouma dans l'attente d'une date d'audition
"À la suite d'une enquête complète et approfondie, nous avons entamé le processus d'engagement de poursuites contre Kurt Zouma et Yoan Zouma en vertu de la loi sur la protection des animaux. Les deux chats continuent d'être pris en charge par la RSCPA. Nous serons en mesure de publier plus d'informations une fois qu'une date d'audience sera confirmée", a affirmé un porte-parole de la RSCPA à l'AFP à la mi-mars.
Une procédure qui ferait suite à une pétition signée par près de 350 000 personnes réclamant la poursuite en justice de Zouma. Dans l'attente d'une date d'audition, l'international français continue de subir chaque week-end les railleries des supporters adverses, qui rivalisent d'imagination pour le tancer, que ce soit au London Stadium comme à l'extérieur. Des chats gonflables qui se baladent dans les tribunes, des huées, des chants... Le club de Southampton est même allé jusqu'à diffuser la musique "Cool for cats" et des chansons des Pussycat Dolls à la mi-temps de son match de FA Cup face à West Ham, début mars.
Zouma, lui, continue de jouer comme si de rien n'était. Son club, qui lui avait infligé une amende de 300 000 euros mi-février, a annoncé le 25 mars que l'intégralité de cette somme serait reversée à neuf associations de protection des animaux. Une manière comme une autre de tenter de se faire pardonner. Du côté de West Ham, tout est fait pour oublier cette affaire et aborder la fin de saison, avec l'objectif d'une victoire en Ligue Europa, sans scandale. "J'aurais juste aimé qu'il ne fasse pas ça", conclut Andrew McConnell.
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