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France - OM : Bleus... ciel et blanc

Pour affronter la Géorgie (ce soir, 20h15) et la Biélorussie, Didier Deschamps a fait appel à quatre joueurs évoluant actuellement à l'Olympique de Marseille. Si ces dernières années, Parisiens et Lyonnais étaient plus régulièrement convoqués par les coachs qui se sont succédés à la tête des Bleus, il semblerait que la roue ait tourné. Explications.
Article rédigé par franceinfo
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Les supporters marseillais ont forcément fait le parallèle. En 1992, l'équipe de France, alors sous la coupe de Michel Platini, comptait parmi ses rangs Bernard Casoni, Basile Boli, Jocelyn Angloma, Manuel Amoros, Didier Deschamps, Jean-Philippe Durant, Franck Sauzée et Jean-Pierre Papin. Afficher ici une succession de noms d'anciennes gloires du foot n'est pas un acte anodin. En réalité, les huit noms précédemment cités sont reliés par une seule et même chose, le blason de l'Olympique de Marseille. Mieux encore : sous Platini, tous étaient titulaires en équipe de France.

Et puis, l'hégémonie phocéenne s'essouffla. Plus de Parisiens (Guérin, Ginola, Le Guen), et surtout plus de Nantais (Pedros, Loko, Ouedec, Makélélé), Marseille envoie de moins en moins de joueurs en équipe nationale. La dégringolade se poursuit dans les années 2000 et 2010, Lyonnais et Franciliens étant par la suite bien mieux représentés en Bleus. Côté Gones, avec huit titres de champions de France en huit ans, une qualité de jeu parfois exceptionnelle - notamment sous l'ère Houillier - et des joueurs tels qu'Abidal, Malouda, Wiltord et Grégory Coupet, il était naturel de voir plus de Lyonnais arborer le maillot frappé du coq. Et puis, à partir des années 2010, ce fut le tour de Paris. Avec Jérémy Menez, Blaise Matuidi, Mamadou Sakho et plus récemment Christophe Jallet ou encore Clément Chantôme, le maillot bleu tendait vers le rouge et la fleur de lys. Mais depuis, les choses ont changé.

"L'OM, le premier choix du marché français"

Aujourd'hui, avec quatre représentants dans la liste de Didier Deschamps (Payet, Gignac, Valbuena et Mandanda) pour affronter la Géorgie et la Biélorussie (6 et 10 septembre), l’OM est le club qui fournit le plus de joueurs à l’équipe de France. Derrière, Arsenal en a trois. Tottenham, Manchester City et Newcastle en ont deux, les autres un seul (Bastia, Monaco, Paris, Saint-Etienne, Lyon, Manchester United, FC Porto, Valence, FC Séville, Juventus Turin, Real Madrid, Bayern Munich).

Si Marseille est aujourd’hui le club le plus représenté chez les Bleus, ce n’est pas par hasard. Cet été, le club entrainé par Elie Baup a bénéficié de ressources financières plus importantes que les années précédentes, et a fait du recrutement « made in France » une vraie ligne de conduite. Quand Vincent Labrune, le président marseillais a conclu l’arrivée de Dimitri Payet en juillet dernier, il avait affirmé que son club était devenu « le premier choix » des meilleurs joueurs français de la Ligue 1 : « Nous préférons nous tourner vers le premier choix du marché français, et les joueurs que nous avons pris n’ont rien à envier aux meilleurs (…) Nous voulons des joueurs qui tirent tous dans la même direction, à travers un challenge collectif et personnel pour certains en vue de la Coupe du Monde ». Autrement dit, Vincent Labrune veut recruter « bleu », ou du moins, des joueurs animés par l’ambition internationale. Des joueurs qui, de fait, auraient plus de chances de jouer régulièrement sous les couleurs marseillaises que dans des formations bardées de stars, comme Monaco et Paris, qui ont fait le choix de se tourner vers l'étranger.

Inconstestablement, l’état-major marseillais a planifié cette stratégie sur le long terme. Car en réalité, si cette saison Marseille tend vers le bleu, il tend aussi vers le « bleuet ». En recrutant Florian Thauvin, Mario Lemina, Benjamin Mendy et Gianelli Imbula, le club phocéen a fait dans le Français, et surtout, dans le Français prometteur. Des jeunes joueurs qui, si l’on en croit les observateurs, sont tous appelés à porter un jour le maillot bleu.
 

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