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Football : les défis qui attendent Thierry Henry à la tête de l'équipe de France espoirs

Thierry Henry débute son expérience de sélectionneur des Bleuets face au Danemark, jeudi, en match amical.
Article rédigé par Vincent Daheron, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Thierry Henry (à droite) avec son adjoint Gaël Clichy à l'entraînement de l'équipe de France espoirs, à Clairefontaine, le 4 septembre 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

Et si, pour une fois, le match de l'équipe de France espoirs intéressait davantage que celui des Bleus ? Alors que les hommes de Didier Deschamps affrontent l'Irlande, jeudi 7 septembre (20h45), en qualifications à l'Euro 2024, le mandat de Thierry Henry débutera quelques heures plus tôt face au Danemark (18h30), à Nancy, en match amical. Le premier match du nouveau sélectionneur qui s'est engagé, le 21 août, pour deux ans à la tête des espoirs. Deux années pendant lesquelles les défis seront nombreux.

Objectif podium olympique

Dans moins d'un an, déjà, Thierry Henry fera face au défi majeur de son mandat, "un événement qui n'arrive qu'une fois par siècle : les Jeux olympiques à Paris", a insisté Philippe Diallo. "Nous nous sommes fixés comme objectif de monter sur le podium olympique en 2024", a poursuivi le président de la Fédération française de football (FFF) lors de son intronisation.

En 2021, au Japon, le tournoi olympique avait été un fiasco : une élimination au premier tour après deux larges défaites face au Mexique (4-1) et au pays hôte (4-0). La compétition n'étant pas programmée sur des dates Fifa, les clubs avaient pour la plupart refusé de libérer leurs meilleurs joueurs car cela n'est pas une obligation. "J'ai commencé à sensibiliser les clubs professionnels pour les JO, a expliqué Philippe Diallo. On va encore faire des rencontres avec les clubs et ceux qui organisent les Jeux olympiques, dont Tony Estanguet, pour partager l'amour de l'olympisme et faire en sorte que les joueurs français s'inscrivent dans l'intérêt national et bâtir la meilleure équipe possible." L'aura du champion du monde 1998 pourrait aider à attirer les joueurs. "C'est une sélection à respecter. Ce n'est pas une punition, estime le nouveau sélectionneur. Si les joueurs ne veulent pas venir ou que les clubs ne veulent pas lâcher leurs éléments, il faudra créer un état d'esprit propre à l'équipe."

Retrouver un jeu séduisant

Pendant les six ans qu'a duré son mandat, Sylvain Ripoll a été très souvent raillé pour le jeu proposé par ses ouailles malgré l'un des viviers les plus denses d'Europe voire du monde. Son successeur à la tête des espoirs est donc fortement et logiquement attendu dans ce domaine. D'autant plus après ses expériences de consultant sur Amazon Prime Video et CBS Sports, au Royaume-Uni, où il a souvent prôné un jeu séduisant offensivement. "Cela ne va pas être la même philosophie ni, je pense, la même identité de jeu", a-t-il admis en conférence de presse, lundi.

Il a ensuite expliqué en deux mots les principes qu'il aimerait infuser avec ses adjoints Gaël Clichy et Gérald Baticle : "Possession, presser." Ses deux premières sorties, face au Danemark, jeudi, et en Slovénie, lundi, en qualifications à l'Euro 2025, permettront d'identifier la direction choisie par Thierry Henry. "Il n'est pas évident de préparer un match sans repère. Tu cherches un noyau dur qui peut changer à n'importe quel moment", a-t-il consenti. La prochaine fenêtre de qualifications, mi-octobre, en Bosnie-Herzégovine et face à Chypre, sera plus propice à une première analyse.

Relancer sa carrière d'entraîneur

Ancien attaquant de renom, champion du monde et d'Europe, vainqueur de la Ligue des champions, Thierry Henry a difficilement négocié le passage de joueur à entraîneur. Ses premières expériences ont été manquées. À Monaco, il n'a passé qu'un peu plus de trois mois, laissant l'équipe à la 19e place du classement de Ligue 1 en janvier 2019. Il a ensuite rebondi huit mois plus tard en MLS, aux commandes de l'Impact de Montréal. Son aventure a été en partie amputée par l'irruption du Covid-19 avant qu'il ne quitte ses fonctions, en février 2021, pour retrouver sa famille.

Les doutes sur ses capacités en tant qu'entraîneur numéro un demeurent alors qu'il a aussi été longtemps assistant de Roberto Martinez sur le banc de la Belgique. "La question est légitime. Il y a toujours des doutes sur un coach ou un joueur, ne s'est pas caché Henry, devant la presse. Les doutes, c'est juste normal quand tu passes de l'autre côté. Tu vois les choses différemment et tu comprends les choses d'une autre façon. Il faut du temps pour que les coachs mettent des choses en place." C'est aussi son management qui posait question, son ego lui étant parfois reproché : "J'ai évolué depuis Monaco. La période Covid-19 m'a beaucoup fait changer. Apprendre à déléguer, c'est super important. Faire preuve de beaucoup plus d'empathie aussi. Il faut être dans la pédagogie. Il faut mettre de l'eau dans son vin et j'en ai mis beaucoup."

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