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Éliminatoires de la Coupe du monde 2022 : les Bleus de Didier Deschamps ont l'art de se compliquer la tâche

La France a réalisé le minimum syndical contre l'Ukraine (1-1), samedi, en revenant à hauteur pour finalement arracher un nul bien précieux.

Article rédigé par franceinfo: sport - Hugo Lauzy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'ailier Kingsley Coman était de retour dans le onze titulaire de l'équipe de France, samedi 4 septembre, lors de la rencontre face à l'Ukraine (1-1). (FRANCK FIFE / AFP)

Cela en deviendrait presque une "mauvaise" habitude, mais qui a pourtant l'air de convenir aux Bleus. Durant ses cinq dernières rencontres officielles, l'équipe de France a encaissé le premier but avant de, systématiquement, revenir au score. Dans une réponse à la reprise foudroyante de l'Ukrainien Mykola Shaparenko (44e) sous la barre transversale, le Mancunien Anthony Martial (50e), sur une action conclue à l'arrachée, a enfilé le costume du sauveur d'un soir et éviter la désillusion d'une déroute. 

Malgré une certaine domination statistique (61,5 % de possession, 16 tirs tentés dont 5 cadrés), les maux "bleus" sont de plus en plus inquiétants et révèlent une certaine incapacité à produire du jeu sur 90 minutes. Se mettre dos au mur à chaque match, une lacune bien évidemment pointée par Didier Deschamps. 

"Ce n’est pas l’idéal, je l’ai dit à la veille du match", a reconnu le coach des Bleus, qui préfère comme toujours communiquer sur ce qui a été, à savoir la réaction. "Réagir, c’est toujours bien, pour prendre les devants. Dans une situation moins heureuse, plus compliquée, la réaction est là, c’est important." Reste que les nuls s'enchaînent et que les interrogations demeurent.

Un schéma de jeu souvent rendu illisible

Si le système de jeu hybride en 4-2-3-1 - voire en 4-3-3 ou 4-4-2 selon les phases - est toujours là, la mainmise de l'équipe de France n'est plus la même. La sérénité défensive qui était sa force après le titre de champion du monde en 2018 s'est presque évaporée en un été. Le signe d'une perte de repères soudaine et d'une absence de ligne directrice, pour enfin faire fructifier les individualités d'un onze plaisant sur le papier, mais aux allures bien pâles sur le terrain.

Malgré un statut d'équipe à battre lors de chacun de ses matchs et de ses déplacements, l'équipe de France n'a plus la marge qu'elle pouvait avoir auparavant. Même si l'existence d'une réelle identité de jeu a toujours fait débat sous l'ère Didier Deschamps, le sentiment de fragilité était jusque-là une discussion sans fondement.

De la finale de l'Euro 2016 jusqu'au match de groupes du dernier Euro contre l'Allemagne (1-0) en juin, l'imperméabilité de la défense tricolore était un gage de stabilité. Plus forcément maintenant avec l'introduction de plusieurs joueurs dans la rotation (Digne, Zouma, Lenglet, Dubois, Koundé...). Les passages à trois défenseurs, ou les multiples expérimentations tactiques, ont fait apparaître plusieurs points de tensions aux quatre coins du terrain.

Le positionnement d'Adrien Rabiot dans le couloir gauche au milieu de terrain laisse un sentiment d'incompréhension ou d'équipe sans arrêt à la recherche d'un ensemble cohérent. La titularisation de Kingsley Coman sur l'aile droite, absent contre la Bosnie-Herzégovine (1-1), procure quant à elle l'impression d'une formation à réaction et toujours prête à complexifier ce qui pourrait être simple et limpide au premier abord.

Changer de logiciel à court terme

L'alignement d'un quatuor offensif tant espéré aux yeux de son potentiel, comme lors de la seconde période face à la Suisse (Coman - Benzema - Mbappé - Griezmann) en huitièmes de finale du dernier Euro a donné un motif d'espoir et de renouveau. Une option de jeu inédite sous l'ère "DD" et qui reste à confirmer. Mais l'introduction de nouveaux capés (Veretout, Tchouaméni, Diaby), au sein d'un effectif déjà sous tension, rend l'équation encore plus difficile à résoudre avec l'objectif de les mettre en confiance et de leur trouver un rôle bien précis au sein d'une animation plutôt stérile et brouillonne lors des dernières sorties.

Une constance dans l'inconstance, qui au-delà de fragiliser la position de leader de l'équipe de France dans son groupe de qualifications à la Coupe du monde avant la Finlande, mardi 7 septembre (20h45), traduit un fond de jeu plus que jamais bancal et des difficultés à percevoir une rapide éclaircie à l'horizon. Une obligation pointe toutefois le bout de son nez : celle de changer le logiciel de jeu pour inverser une spirale négative de cinq matchs nuls d'affilée. Une première dans toute l'histoire des Bleus, dont la question la plus implicite reste de savoir si Didier Deschamps détient toujours la clé du progrès. 

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