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Coupe du monde 2022 : relégué sur le banc, Benjamin Pavard doit digérer son nouveau statut

Remplaçant lors des deux derniers matchs, Benjamin Pavard n’est pas pressenti pour débuter contre la Pologne, dimanche. Un déclassement en pleine compétition qui interroge sur la suite.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Benjamin Pavard lors de l'entraînement de l'équipe de France au stade Jassim bin Hamad de Doha, le 2 décembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

La défaite de l'équipe de France contre la Tunisie (0-1), lors de la dernière journée de la phase de groupes, a évidemment déçu mais elle a finalement arrangé dans un sens Didier Deschamps et son staff. Après cette pauvre performance des "coiffeurs", ces derniers ne risquent pas de polluer le vestiaire avec des revendications pour être titulaire. Mais il existe un cas à part : celui de Benjamin Pavard.

Alors que Jules Koundé était sous le coup d'une suspension, le défenseur de 26 ans (47 sélections) était pressenti pour débuter contre la Tunisie. Finalement, c'est Axel Disasi qui a joué l'intégralité de la rencontre, sans qu'on voie Pavard sur la pelouse du Education City stadium. Après la rencontre, Didier Deschamps a expliqué cette absence de manière très transparente, ce qui est assez rare pour être souligné.

"Je ne vais pas entrer dans les détails, j'ai pris la décision de ne pas le faire jouer. J'ai eu plusieurs échanges avec lui et je considère qu'il n'est pas dans de bonnes dispositions. Alors vous allez me dire : c'est physique ? C'est la tête ? Évidemment, le premier match contre l'Australie n'a pas aidé. C'est pour cela que j'ai fait un choix différent", a détaillé le sélectionneur des Bleus.

"Il est très intégré, parle à tout le monde"

En cause, il y a donc l'erreur de Pavard sur le but australien lors du premier match, suivie d'une performance moyenne. Puis un débriefing le lendemain avec le sélectionneur, qui est revenu sur son placement coupable. "La discussion avec le coach, je ne pense pas qu'il [Pavard] la fasse ressortir", a expliqué Randal Kolo Muani jeudi. Lors du deuxième match, c'est Jules Koundé qui a été aligné au poste de latéral droit, pour une performance moyenne également face au Danemark (2-1).

Cette situation délicate autour de Pavard peut-elle mettre un coup à la vie de groupe, décrite par les joueurs depuis leur arrivée à Doha comme très saine ? "Ça n'a pas d'impact. Benjamin reste très impliqué, très motivé. Ça doit le faire un peu 'chier' de ne pas avoir joué, mais ça ne l'affecte pas plus que ça", nous assure un membre du staff de l'équipe de France.

"Il est très intégré, il parle avec tout le monde, il rigole", décrit Kolo Muani. De fait, Pavard apparaît souriant à chaque entraînement depuis l'arrivée de la délégation tricolore à Doha. Vendredi soir, sur la pelouse du stade Jassim bin Hamad, il a échangé quelques longs ballons et des rires avec Olivier Giroud, dont il est proche. Ce dernier n'hésite pas à lui parler, comme lors d'un entraînement entre le match contre l'Australie et celui face au Danemark : "Allez, Ben, mets-toi dedans !"

Le reverra-t-on dans ce Mondial ?

Si les états d'âme de Pavard ne sont pas néfastes à la bonne ambiance du groupe, la question est désormais de savoir s'il refera une apparition sur la pelouse lors de cette Coupe du monde. "J'ai parlé un peu avec lui après le match [contre la Tunisie]. Il travaille beaucoup, il est très motivé. Je n'ai aucun souci à me faire. Il sera prêt pour le reste de la compétition", assure Kingsley Coman, son coéquipier au Bayern Munich. 

Pavard, titulaire au poste de latéral droit en équipe de France depuis quatre ans, reste dans l'imaginaire des supporters français comme l'auteur d'une "frappe de bâtard" contre l'Argentine en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2018. Champion du monde quelques jours plus tard, il n'a depuis jamais caché sa préférence pour jouer au poste de défenseur central. Mais en équipe de France, "le coach peut me faire jouer à n'importe quel poste, je le ferai", expliquait-il au Parisien en septembre. Pour l'instant, Didier Deschamps a surtout décidé de se passer de lui, en attendant, peut-être, une évolution de la situation.

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