Le "Gaz", ce n'est pas du vent !
Les raisons d'espérer
- Nancy l'a fait : Si l'on reprend les cinq saisons précédentes, un club, dans une situation similaire au GFC Ajaccio aujourd'hui, est parvenu à s'en sortir. Il s'agit de l'AS Nancy-Lorraine. Lors de l'exercice 2011-2012, alors 19e à l'issue de la 11e journée, avec seulement 8 points au compteur, les joueurs au Chardon s'en étaient sortis, en accomplissant un sprint final époustouflant. Au point d'accrocher la 11e place au terme de leur parcours. Pas mal pour un moribond ! Et c'est l'exemple à suivre pour les Corses. Revers de la médaille : quatre autres clubs dans la même situation que le GFCA ,dans la période de 2010 à 2015, ont connu les affres de le relégation. Il s'agit de Lens, Troyes, Sochaux et Evian. On ne fait pas des miracles tous les ans en Ligue 1.
- Un groupe rodé : Monté de National en Ligue 2, puis de L2 à l'élite en deux saisons, Ajaccio s'appuie sur un effectif aguerri et rodé aux exploits là où on ne l'attend pas. L'entraîneur Thierry Laurey profite, dans chaque ligne, de l'expérience de quelques grognards, loin d'être des perdreaux de l'année. Jérémie Bréchet et David Ducourtioux en défense, Louis Poggi et Jérôle Le Moigne dans l'entrejeu, sans oublier Grégory Pujol ne manquent pas de repères au plus haut niveau. De plus, la plupart des joueurs évolue ensemble depuis des mois et donc le collectif est bien huilé.
- Le culte identitaire : La Corse, ça vous force ! Quand on enfile les crampons sur l'Ile de Beauté, il n'est pas question d'y arriver en dilettante, avec l'espoir d'y vivre une préretraite dorée sous un soleil généreux. Enfiler un maillot frappé de la tête de Maure, ça se respecte. Dans leur antre d'Ange-Casanova (à peine 5.000 places !), on est bien loin des affluences sur le continent, mais l'ambiance qui y règne booste un GFCA qui ne baisse jamais les bras. Sans compter que quelques stars de l'équipe adverse, en manque de repères dans ce décor, peuvent passer à côté de leur match. A l'instar d'Hatem Ben Arfa le week-end dernier, lors du premier succès du "Gaz" en Ligue 1.
Les raisons de ne pas y croire
- Un promu à bloc : C'est à force de courage, d'abnégation et de don de soi que les Ajacciens ont donc décroché samedi ce premier succès. Mais le groupe connaît une telle débauche d'énergie qui lui sera délicat de maintenir ce rythme jusqu'en mai prochain. Sans compter qu'à l'extérieur, même s'ils sont loin d'être ridicules, les partenaires le Clément Maury, le gardien de but, ont bien du mal à glaner des points (1 nul, 5 défaites jusqu'à présent). Certains tauliers sont certes expérimentés mais, avec une moyenne de 32-33 ans, tiendront-ils physiquement toute la saison ? Et comme le banc du GFCA n'est pas celui du PSG, il sera difficile à l'entraîneur d'offrir à son onze de départ une compétitivité à toute épreuve.
- Vaccin contre la rage : Le Gazélec n'a pas le choix, il doit se battre sur chaque ballon. La solidarité et un certain sens du sacrifice sont les vertus de l'équipe. Problème : les joueurs sont souvent pénalisés par les arbitres. Au classement du fair-play, le GFCA n'apparaît qu'à la 17e place, avec déjà 29 cartons jaunes et 2 rouges cumulés. Les suspensions pourraient évidemment coûter cher et représenter un sacré casse-tête pour Thierry Laurey. Et si Ajaccio lève le pied, il lui sera malheureusement difficile de rivaliser sur le plan technique avec les ténors de notre championnat.
- Le contrecoup de l'exploit : jusqu'ici, pas grand monde ne s'inquiétait d'aller défier le GFCA, même dans son minuscule mais sulfureux volcan. Le récent succès contre Nice (3-1) change la donne. Le "Gaz" est désormais pris au sérieux et les trois points ne sont plus considérés comme acquis avant le début de la rencontre. Même avec un Djokovic dans son effectif (Damjan, pas Novak !), les sets suivants s'annoncent plus musclés. Bordeaux, Reims, Bastia et Lorient, les quatre prochains adversaires vont ausculter au plus près le groupe ajaccien. L'effet de surprise n'agira plus. Idem pour Guingamp ce mercredi soir, en Coupe de la Ligue. D'autant que les Bretons, dans un passé pas si lointain, ont vécu ce phénomène d'étoile filante, apparue soudainement dans le paysage professionnel du football français. L'En Avant, un exemple à suivre, en tout cas, pour le Gazélec.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.