Bastia et Guingamp coupent des têtes
Bordeaux sans trop souffrir
Devant près de 15 000 personnes à Marcel-Picot, Bordeaux a ouvert le score suite à une belle action collective. Passe de Modeste pour Fernando dans le dos de la défense lorraine très statique- et centre parfait du Brésilien pour David Bellion plus prompt que la charnière centrale adverse (0-1, 10e). Contre une équipe de Nancy très décevante, les Girondins se sont procurés les meilleures occasions de la première période, sans toutefois faire preuve de réalisme.
En seconde période, les hommes de Correa revenaient avec de meilleures intentions. L'ASNL égalisait d'ailleurs à l'heure de jeu suite à une faute de mains de Cédric Carrasso sur un tir puissant de Samba Diakité. Malheureusement pour eux, Jordan Loties écopait d'un carton rouge direct pour une semelle sur Saivet (64e). Quelques minutes plus tard, Plasil adressait un petit centre tendu pour Modeste qui catapultait le cuir dans les filets adverses. Bordeaux reprenait un but d'avance (1-2) à 20 minutes de la fin. Le suspense demeurait néanmoins jusqu'au bout puisque Sané se faisait expulser en tant que dernier défenseur pour avoir retenu Féret en position de dernier défenseur, à sept minutes du terme. Mais ce sont les Bordelais qui terminaient le mieux et manquaient même la balle du K.O. dans les arrêts de jeu par Fahid Ben Kalfallah qui venait d'entrer. Jean Tigana pouvait souffler, son équipe jouera bien les huitièmes.
Les Verts incassables
Saint-Etienne s'est imposé 2-0 aux dépens de Nice et a renforcé sa confiance en vue du derby samedi contre Lyon en Ligue 1 dont les Verts sont leaders. Christophe Landrin a ouvert la marque dès la 15e minute en reprenant de volée, malgré l'angle fermé, un centre adressé de l'aile gauche de l'Argentin Gonzalo Bergessio. Ce dernier, blessé en début de saison, portait le score à 2-0 peu avant la mi-temps en reprenant un centre adressé de la gauche par Bakary Sako (39e). Après la mi-temps, les Stéphanois ont laissé venir leur adversaire qui aurait pu réduire la marque par Drissa Diakité dont la reprise de la tête était repoussée par Janot à la suite d'un corner joué par Chaouki Ben Saada (51e). Caen, de son côté, est allé gagné (1-0) sur le terrain d'Arles-Avignon sur une erreur défensive promptement exploitée par Kandia Traoré (76e).
Guingamp et Bastia brillent
L'En Avant Guingamp, qui évolue désormais en National, a de nouveau créé la surprise face au Stade Rennais en éliminant ses voisins bretons (3-1). Le Roudourou a de nouveau vibré ! Comme au Stade de France un soir de mai 2009, les Costarmoricains, dans la peau de l'outsider, ont d'abord été menés au score avant de crucifier des Rennais amorphes. Tout semblait pourtant parti de la meilleure manière pour les joueurs de Frédéric Antonetti, agressifs à souhait dès le coup d'envoi et qui allaient ouvrir le score rapidement. Jirès Kembo-Ekoko, brouillon puis inspiré, se jouait de deux Guingampais à l'angle gauche de la surface de réparation avant de tromper Samassa du plat du pied (0-1, 4e). Sur un débordement et un centre de Giresse, Knockaert, plus vif au premier poteau que la défense centrale rennaise fusillait Carrasso de la tête (1-1, 24e). Plus improbable encore: En Avant allait progressivement prendre le match à son compte et, logiquement, trouver de nouveau la faille. Soly, après un bon travail d'Ogounbiyi puis Giresse, transformait en mise à mort un cafouillage dans la surface rennaise (2-1, 60e). Et Bassila, capitaine de la victoire en Coupe, enfonçait le clou en fin de match (3-1, 85e). L'autre surprise est venue de Sochaux où Bastia est allé s'imposer 2-0 grâce à des buts signés Suarez (25e) et Cahuzac (52e). Le coach corse Frédéric Hantz, ancien entraîneur du FCSM en 2007, a pris une belle revanche.
Monaco passe dans la douleur
Avec une équipe inédite (première du très jeune latéral gauche Kurzawa, titularisation de Mongongu, Lolo, Coutadeur et Gakpé), Lacombe a réussi son pari. Dans un stade Louis-II bien dégarni (3500 personnes), les Monégasques dominaient territorialement mais ne se procuraient aucune occasion vraiment digne de ce nom dans un premier quart d'heure très prudent de part et d'autre. La première grosse alerte arrivait à la 22e minute sur la cage gardée par Ruffier. Ludovic Pollet concluait d'une belle demi-volée du gauche légèrement au dessus une belle action collective avec une remise intelligente de Bedimo. Les hommes de Guy Lacombe avaient eu chaud. Seuls quelques corners des Rouge et Blanc mettaient à contribution Kasraoui, le portier lensois. Sinon, R.A.S. Jusqu'à la 36e minute où Ruffier sauva les siens sur une tête de Yahia quasiment à bout portant. Les Lensois, solides, rappelaient qu'ils pouvaient être dangereux sur les coups de pied arrêtés. Dans la foulée, le jeune gardien monégasque détournait en corner un tir puissant de Pollet qui était cadré. Monaco pouvait s'estimer heureux de tenir ce score vierge.
Dès l'entame de la seconde période, Monaco accélérait et Niculae était tout près d'ouvrir la marque mais Kasraoui repoussait parfaitement la tentative de l'ancien Auxerrois (48e). Les locaux tentaient de donner davantage de rythme au jeu tandis que les Artésiens jouaient par à coup, tentant de profiter des contres. Pour son match de reprise, Niculae manquait de promptitude, butant une nouvelle fois sur Kasraoui. Lens réagissait sur un tir de Roudet à côté peu après l'heure de jeu. Puis Gakpé empêchait Coutadeur de reprendre un bon centre qui aurait pu se transformer en but (66e). Malgré deux occasions pour Yahia (tête juste à côté) et Sertic (coup franc repoussé par Ruffier, vigilant), le match basculait finalement à 9 minutes du terme: Ramos taclait Lolo dans la surface de réparation et l'arbitre accordait le penalty à Monaco. Niculae prenait Kasraoui à contre-pied et offrait la qualification à sa formation (1-0).
Réactions
Jean-Guy Wallemme (entraîneur de Lens): "Je n'ai pas l'impression d'avoir assisté à un match de coupe. Peut-être est-ce le stade et l'ambiance? Monaco n'était pas dans un de ses meilleurs jours. On a eu des opportunités. On n'a pas su être efficace. Quand on voit que c'est Ruffier l'homme du match, c'est délicat. Après, au fil du match, on se crispe. On n'a pas à faire la faute à ce moment-là. Cela s'est joué dans les deux surfaces. On a pêché dans la finition. On a souvent l'opportunité de valider nos occasions, on n'y parvient pas."
Guy Lacombe (entraîneur de Monaco): "Merci Ruffier? Non! Merci aux 18 de la feuille de match. Stéphane a été à la hauteur de sa réputation. Tant mieux pour lui, tant mieux pour nous. Notre deuxième mi-temps a été un peu meilleure que la première, poussive. On a eu des difficultés. Mais le problème en coupe est de marquer un point de plus que l'adversaire. On l'a fait malgré le contexte. De plus, des joueurs qui jouent peu d'habitude, ont marqué des points. Kurzawa? Il a eu des crampes un peu trop tôt dans le match à mon goût. Mais, à 18 ans, il a fait une partie honorable. Maintenant, il faut qu'il dépouille encore son jeu. Il reste très +Monégasque+ dans son jeu."
Jocelyn Gourvennec (entraîneur de Guingamp): "Cette victoire n'est pas illogique. On les bat avec la manière. Nous nous sommes repositionnés efficacement, on ne s'est pas précipités. Le fait de revenir au score nous a bien aidés. En 2e mi-temps, on a été efficaces sans être trop mis en danger. J'avais dit avant le match qu'il y avait un monde d'écart entre les deux équipes, ça reste vrai. Si on joue 20 fois ce match, ils le gagnent 15 fois. On a su ne pas s'énerver car il y avait le risque de se désorganiser. Je n'ai pas vu une équipe rennaise démobilisée. On est en National, on travaille pour revenir et c'est bien de jouer des matches de Coupe où nous ne sommes pas favoris."
Frédéric Antonetti (entraîneur de Rennes): "Félicitations à Guingamp, il mérite sa victoire. Ils ont montré de la générosité et de l'enthousiasme, pas nous. C'est un match significatif pour Rennes: il y aura un avant et un après Guingamp. C'est bien beau de vouloir jouer, mais pour jouer faut être bon. A Rennes, en L1, même si on est bien classés, notre contenu est insuffisant. Les jeunes veulent beaucoup mais ils ne donnent pas beaucoup. Rennes n'a pas été à la hauteur, mais je sais que j'ai une équipe qui ne peut jouer qu'un match par semaine, car il faut bien le préparer. La première qualité d'un footballeur, c'est la motivation. Le football ne tourne jamais le dos aux équipes motivées, donc bravo à Guingamp".
Frédéric Hantz (entraîneur de Bastia): C'est bien pour mon équipe qui a montré qu'elle savait jouer. Il y a eu des déclarations faites par le président de Strasbourg notamment (Jean-Claude Plessis) qui disait qu'à Furiani, on était revenu quinze ans en arrière. Il y a quinze ans, lui vendait des voitures. On a joué onze matchs dont sept à l'extérieur, en Coupe on a gagné contre une Ligue 2, contre une Ligue 1 et on ne l'aurait pas fait si on n'avait pas la volonté de jouer. Ce soir le match était filmé, les gens ont vu que comment jouait Bastia. Je suis fier de mes joueurs, fier de mon équipe. C'est vrai que Sochaux a perdu aujourd'hui, mais c'est aussi Bastia qui a gagné.
Francis Gillot (entraîneur de Sochaux) : On ne peut pas être surpris car on n'a pas fait un match de Coupe. On a fait un match de foot et eux un match de Coupe. A partir du moment où on prend un but si vite, on s'est mis en difficulté. Aujourd'hui, le plus fort a gagné. Ils méritaient cette victoire et ils l'ont eue. Un match de foot, c'est d'abord gagner les duels, on les a tous perdus. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, mais on n'a pas su rectifier les choses. Jouer tous les trois jours, on n'a pas l'effectif pour. On ne peut pas jouer sur tous les tableaux. Les joueurs étaient prévenus de la qualité de cette équipe. On a manqué d'agressivité dans premier quart d'heure, ça nous a couté la victoire.
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