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Coupe de France : les amateurs de Linas-Monthléry, un invité pas du tout surprise face aux pros du RC Lens

C'est le sel de la Coupe de France : des amateurs qui se frottent à des professionnels. Linas-Monthléry est face à Lens avec cinq divisions d'écart entre les deux équipes. Les amateurs de l’Essonne sont des habitués à ce stade des 32es de finale : trois fois en trois ans.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
L'ESA Linas-Monthléry devient un habitué des exploits en Coupe de France. (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

La soirée est déjà bien entamée et le froid devient de plus en plus piquant : bonnets et mitaines de rigueur pour les joueurs de l’Entente sportive et athlétique de Linas-Monthléry sur la pelouse synthétique. C'est l'un des derniers entraînements du club de foot amateur de Nationale 3 avant ce choc contre Lens en 32es de finale de la Coupe de France.

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Un peu de décontraction, beaucoup d'application : l’entraîneur délivre ses dernières consignes. "Tout est différent, il y a des caméras et des journalistes, on ne connaît pas tout ça, on est des amateurs, raconte avec un sourire Ali Lutumba, le gardien de but. Quand on me voit, on me dit : 'Encore un club professionnel, on sera là'. Ça fait plaisir."   

"Peur de personne"

En 2020, le club avait affronté son immense voisin, le Paris Saint-Germain qui l’avait largement battu 6-0. L’an passé, toujours au stade des 32es de finale, Linas-Monthléry avait fait tomber Angers et s’était qualifié pour les 16es de finale avec le costume du Petit Poucet (éliminé par Amiens aux tirs au but). Lens est la troisième équipe de Ligue 1 qui se dresse sur la route des joueurs de l'Essonne à ce stade de la compétition : trois exploits en trois ans. "On a peur de personne, on va gagner", déclare hilare un joueur en regagnant le vestiaire. 

En 2020, pour sa première expérience en 32e de finale de la Coupe de France, Linas-Monthléry avait affronté son voisin, le PSG. (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

Le club a-t-il trouvé la recette de la réussite ? La question fait sourire l'entraîneur Stéphane Cabrelli. "Le plus important, c’était d’arriver en 32es de finale. On a eu la chance de rencontrer le PSG, c’est plus qu’un bon souvenir. Les joueurs y ont pris goût à ce moment-là. Sur les parcours qui ont suivi, même quand on a été ballottés ou en difficulté, on s’est toujours accrochés, on n’a jamais abandonné." 

En tout cas, c'est un nouveau match de gala pour des joueurs dont la très grande majorité a une activité à côté du foot. "Je travaille en tant que conseiller patrimonial dans une banque, relate le défenseur Ilyas Khairi. On est tous des amateurs, on a tous un travail à côté. C’est le rêve d’une vie, c’est formidable de vivre cette expérience. J’ai cinq ou six collègues qui vont venir voir le match. Avec les copains, la famille ou au travail, on en parle tout le temps." 

Le capitaine de l'ESA Linas-Monthléry, prêt à vivre son troisième 32e de finale en trois ans face à un club pro. (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

Linas-Monthléry se débat actuellement pour ne pas descendre de Nationale 3 : l'équipe est 10e au classement. La Coupe de France, c'est une parenthèse enchantée. "On sait qu’on ne gagnera jamais la Coupe de France, détaille le capitaine Pascal Leno. On va jouer à fond. Si on arrive à battre Lens, c’est un exploit. Si on n’y arrive pas, on sait que le week-end prochain, c’est le championnat qui nous attend."

Ce parcours atypique est aussi une aubaine pour le club, transformé depuis la défaite face au PSG. "Les joueurs sont attirés par le club, beaucoup plus qu’avant, détaille le président Mickaël Bertansetti. Notamment les jeunes qui veulent venir au club et voir ce qu’il s’y passe. On a forcément eu des retombées financières avec la première expérience, et même politiques : on a des relations beaucoup plus étroites avec les mairies. Celle de Linas-Monthléry nous a construit un stade neuf après le match du PSG. Toutes ces choses-là ont permis au club de décupler ses forces."

Seul bémol : Linas-Monthléry ne peut pas jouer ce match dans son stade. Il doit migrer à Bondoufle, à 15 kilomètres de là ! Comme il doit payer de sa poche pour la sécurité (entre 35 000 et 40 000 euros), ce 32e de finale ne sera pas forcément une bonne affaire financière. Reste à en faire une bonne affaire sportive.

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