Cet article date de plus de douze ans.

Coupe d'Afrique des Nations : tout est prêt. Enfin presque...

Le Gabon manque d'avions et de balais, le Niger d'argent et la Côte d'Ivoire de visas...

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des ouvriers déblaient la route qui mène au stade de l'Amitié sino-gabonaise, à Libreville (Gabon), le 9 novembre 2011.  (SIA KAMBOU / AFP)

A quelques jours du début de la Coupe d'Afrique des Nations (du 21 janvier au 12 février), les derniers préparatifs vont bon train, que ce soit dans les pays organisateurs, la Guinée équatoriale et le Gabon, ou chez les équipes qualifiées. 

• Les Gabonais invités à nettoyer leurs rues

Imaginez Nicolas Sarkozy demander aux riverains des stades de l'Euro 2016 de passer la serpillière devant chez eux pour que les touristes ne soient pas rebutés par la saleté ambiante. C'est ce qui vient de se passer au Gabon, où le chef de l'Etat, Ali Bongo, a choisi l'annonce de ses vœux à la nation pour faire passer ce message : "Je veux que les quartiers rivalisent d'ardeur et d'imagination pour rafraîchir, peindre les murs, barrières, devantures et façades, planter des arbustes, haies et fleurs. Veillez à la propreté de nos villes comme celle de nos villages."

Rien de tel en Guinée équatoriale, l'autre pays organisateur. 

En Guinée équatoriale, des panneaux souhaitant bon anniversaire au président Teodoro Obiang Nguema fleurissent aux alentours du 5 juin, sa date de naissance, comme ici à Malabo, la capitale du pays.  (PATRICK FORT / AFP)

• Des soucis financiers de dernière minute

La compagnie Gabon Airlines a déposé son bilan au plus mauvais moment : juste avant le début de la compétition. Comment transporter les équipes et les supporters dans les différents stades ? Pas forcément par la route. Le réseau routier est en très mauvais état. Du coup, le comité d'organisation de la CAN a carrément loué trois avions pour organiser des liaisons aériennes éphémères pendant la compétition. 

Si le pays organisateur a des soucis, les pays participants ont parfois du mal à boucler les budgets pour offrir à leur équipe nationale une préparation digne de ce nom. Tous les moyens sont bons : le plus traditionnel, une quête, comme en Guinée-Conakry en 2008 ou au Liberia en 2010. D'autres pays font beaucoup plus fort.

Les supporters du Niger après la qualification de l'équipe nationale à la Coupe d'Afrique des Nations, le 4 septembre 2011, à Niamey (Niger), contre l'Afrique du Sud. (SIA KAMBOU / AFP)

Ainsi, au Niger, un des pays les plus pauvres du monde, le gouvernement a décidé que tous les appels téléphoniques seraient surtaxés de 0,015 euro par minute pour financer l'équipe nationale, le Mena. "Contribuer à la campagne du Mena, c'est faire un geste patriotique", expliquent les autorités sur Notre Afrik. C'est la première fois que le Niger se qualifie pour la CAN.

Mais la palme de l'inventivité revient au Togo, qui avait instauré en 2010 une taxe sur le ciment pour aider l'équipe nationale. Malgré le retrait des Eperviers au début de la compétition, après l'attaque de leur bus par des rebelles angolais, la taxe avait été maintenue pendant plus de trois mois. 

• Des stades surdimensionnés ?

A Franceville, au Gabon, le stade Rénovation où évolue le FC Franceville va passer grâce aux travaux de la CAN de 10 000 à 25 000 places... Le tout dans une ville de 50 000 habitants. L'autre stade gabonais, situé à Libreville, compte 40 000 sièges et constitue l'une des plus grandes enceintes d'Afrique. Et ce alors que les grandes affiches du championnat gabonais ne drainent que quelques milliers de spectateurs, comme l'écrit le site de la fédération.

Le syndrome des "éléphants blancs", ces stades construits pour une grande compétition mais sous-utilisés ensuite, guette. Slate rappelle l'exemple du stade de Nelspruit, en Afrique du Sud, construit au milieu d'un township sans eau ni électricité et déserté depuis la Coupe du monde.

 

• Casse-tête administratif pour les supporters ivoiriens

Le parcours du combattant n'est pas réservé aux organisateurs et aux équipes participantes. Les supporters y ont droit aussi, surtout les Ivoiriens. La Guinée équatoriale n'ayant pas d'ambassade en Côte d'Ivoire, les fans doivent se rendre au Bénin pour déposer une demande de visa, débourser des frais de dossier assez conséquents, puis produire une lettre d'une personne habitant en Guinée équatoriale attestant de leur hébergement - les réservations d'hôtels n'étant pas prises en compte pour l'obtention du sésame -, et enfin attendre la réponse, déplore Abidjan.net.

Il y a au moins une chose de prête, c'est la mascotte, un gorille nommé Gaguie (la première syllabe de chaque pays organisateur). Après un teasing intense, il a été présenté l'an passé sur une grande place de Libreville. Il faut voir la tête pour le moins dubitative des personnalités de la tribune officielle à 0"38 sur la vidéo. 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.