Mondiaux d’escrime : une Ukrainienne disqualifiée pour avoir refusé de serrer la main de son adversaire russe, une décision "disproportionnée" pour le CNOSF
"Je pense que la disqualification est, me semble-t-il, une action disproportionnée par rapport à la situation que nous connaissons", admet, jeudi 27 juillet, sur franceinfo, David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français alors que l’Ukrainienne Olga Kharlan a été disqualifiée des Mondiaux d'escrime pour avoir refusé de serrer la main de son adversaire russe. Elle venait de
La sabreuse était devenue jeudi aux Mondiaux d'escrime la première Ukrainienne à affronter une Russe, Anna Smirnova, en près d'un an et demi, depuis la guerre en Ukraine. Elle avait reçu l'accord des autorités de Kiev, ce qui semble démontrer que celles-ci s'éloignent d'un boycott des Jeux de Paris en cas de participation des Russes ou des Biélorusses sous bannière neutre.
"Sensibilité" et "discernement"
Après avoir surclassé Smirnova, Kharlan, quatre fois médaillée aux JO, s'est contentée d'un salut protocolaire à l'arbitre, évitant d'en faire un à son adversaire. Et plutôt que de lui serrer la main, elle a présenté son sabre pour que s'entrechoquent les lames, geste qui avait cours dans les salles d'armes au plus fort de la pandémie de Covid-19. Devant ce refus d'une poignée de main, Anna Smirnova a protesté et refusé de quitter la piste près d'une heure durant après la fin du match. Le refus de saluer étant passible d'une disqualification dans les règlements de la FIE, elle a obtenu gain de cause.
"Forcer une poignée de mains dans ces circonstances n'était peut-être pas la meilleure des solutions", poursuit David Lappartient. Selon lui, ce dossier "aurait mérité plus de sensibilité". Il ne remet pas en cause le règlement "qui oblige les athlètes à se serrer la main" mais dans ce cas précis "d'une athlète ukrainienne et d'une athlète neutre russe, ça aurait mérité que cette situation soit anticipée et qu'on agisse peut-être avec un peu plus de discernement".
David Lappartient invite donc "à réanalyser peut-être la situation" pour faire en sorte que "les valeurs du sport prévalent". Il veut éviter que "ce combat sportif ne se termine pas en combat politique". Il ajoute : "Pour nous, le sport doit rester politiquement neutre" et doit "être un facteur d'unité". "On essaye de promouvoir la paix par le sport", conclut-il. Une prise de parole en accord avec celle du Comité international olympique. Le CIO a appelé à faire preuve de "sensibilité" à l'égard des sportifs ukrainiens.
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