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Des maillots de sportifs français mis aux enchères pour venir en aide aux hôpitaux et aux plus démunis

Habitué à garder les cages de l’US Orléans (Ligue 2), Thomas Renault s’est lancé il y a une semaine dans un projet afin de venir en aide aux hôpitaux et aux personnes les plus démunies du Centre-Val de Loire, en cette période de crise liée à l’épidémie de coronavirus. Co-fondateur, avec son grand ami Martial Desbordes, recruteur au FC Nantes, d'"Un Cœur, Un Maillot", les deux hommes mettront aux enchères des maillots de sportifs français. Parmi les participants, de grands noms du sport français, qui évoluent ou qui ont évolué dans le Centre-Val de Loire.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Les footballeurs Patrick Vieira et Olivier Giroud, le basketteur Sekou Doumbouya, ou encore la handballeuse Alexandra Lacrabère : tous font partie des sportifs français qui ont accepté de rejoindre l’opération "Un Cœur, Un Maillot", lancée sur les réseaux sociaux il y a tout juste une semaine. Et tous ont un point commun : ils pratiquent ou ont pratiqué leur sport dans la région Centre-Val de Loire, terre natale des deux hommes à l’initiative de cette opération. "Ils nous ont tous dit : 'comment pourrait-on vous dire non ?", explique Thomas Renault, gardien de l’US Orléans depuis le début de sa carrière, et co-fondateur d’"Un Cœur, Un Maillot" avec Martial Desbordes, recruteur de longue date au FC Nantes.

Cette opération, imaginée suite à une initiative du même type mise en place par le Handball Club de Nantes, doit permettre de recueillir des maillots ou des éléments portés par ces sportifs – trois paires de chaussures utilisées cette saison dans le cas d’Olivier Giroud (ancien joueur de Tours) -, pour ensuite les mettre aux enchères. Les premiers à donner leur engagement ont été les Marseillais Morgan Sanson et Valère Germain, qui ont tous deux débuté le football dans la région. L’ensemble des fonds récoltés permettra ensuite de fournir du matériel aux hôpitaux du Centre-Val de Loire, ou de venir en aide aux plus démunis en passant par l’association "Les Mains Tendues".

Avec ce projet, "on veut montrer qu’on peut aider à notre niveau et soulager les gens qui vont au combat", explique Martial Desbordes qui a contacté Thomas Renault afin de se lancer dans l’opération circonscrite au Centre-Val de Loire. "On s’est focalisés sur notre région parce qu’on y est très attachés et parce qu’on souhaite qu’il y ait une histoire dans cette initiative", confie le gardien de l’US Orléans. Un story-telling qui a notamment poussé les deux hommes à refuser un maillot de Didier Six, ancien international de l’équipe de France qui n’est pas originaire ou n’a pas évolué dans le Centre-Val de Loire.

Près de 100 maillots collectés

Pour se lancer, Thomas Renault et Martial Desbordes ont d'abord mobilisé leurs réseaux et engagé une petite équipe de trois personnes chargées d’alimenter les réseaux sociaux. "Parce que finalement, on travaille beaucoup !", précise, amusé, le recruteur du FC Nantes. Rapidement, les sportifs concernés par l’opération ne venaient plus simplement du monde du football. "On ne pensait pas avoir autant de maillots, confie Thomas Renault. On s’était basé sur 30-40, et on attend plusieurs réponses qui font qu’on pourrait atteindre les 100".

Les deux fondateurs d’"Un Cœur, Un Maillot" se disent touchés par la réactivité de ces grands sportifs, pour qui l’initiative représente quelque chose d’important, en témoigne le symbole entourant certains dons : "Alexandra Lacrabère (qui évolue dans le club de Fleury-Loiret, proche d’Orléans, ndlr.) nous a par exemple donné le maillot qu’elle a porté lorsqu’elle a été championne du monde en 2017", souligne Thomas Renault, qui poursuit : "Les personnels soignants et les associations sont nos premiers supporters généralement. On fait donc volte-face pour devenir à notre tour leurs supporters. C’était important pour nous."

La vente aux enchères sur une plateforme en ligne

Proches des 100 maillots récoltés, Martial Desbordes et Thomas Renault sont prêts à lancer la vente aux enchères, appuyée par l’association "J’aime mon enfant différent" et qui sera assurée par un commissaire-priseur orléanais. Cette vente pourrait durer plusieurs jours voire plusieurs semaines, sur une plateforme en ligne facilitant les enchères et qui peut être accessible à tous. "L’idée est d’avoir la forme de distribution la plus large possible pour toucher le plus de gens possibles en France, même si le produit vient de la région", affirme Martial Desbordes.

"Ça fait chaud au cœur de voir les sportifs accepter sans difficulté et se mobiliser ainsi", admet Thomas Renault. Alors qu’il est "plus proche de la retraite que du début de sa carrière", comme il le précise en souriant, et que la date du début de la vente aux enchères sera dévoilée mardi, Thomas Renault émet même l’idée de créer une vraie association après l’épidémie, et de renouveler cette expérience caritative dans un futur proche.

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