Vuelta 2023 : Remco Evenepoel face à l'impressionnante armada Jumbo-Visma... Les favoris du 78e Tour d'Espagne

Vainqueur l'an passé, Remco Evenepoel va défendre son titre sur la Vuelta, qui débute samedi à Barcelone. Le Belge aura fort à faire face à une équipe Jumbo-Visma bien décidée à s'offrir les trois Grands Tours cette année.
Article rédigé par franceinfo: sport, Simon Bardet
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 4 min
Remco Evenepoel, Jonas Vingegaard et Primoz Roglic, grands favoris de la Vuelta 2023. (AFP)

Barcelone-Madrid. Ce n'est pas ici le Clasico du championnat espagnol de football, mais les points de départ et d'arrivée de la 78e édition de la Vuelta. Les coureurs s'élanceront de Catalogne, samedi 26 août, et avaleront 3 153,8 kilomètres pour les plus résistants, avant une arrivée dans les rues madrilènes le 17 septembre. L'année dernière, Remco Evenepoel (Soudal - Quick Step) avait mis fin à l'hégémonie de Primoz Roglic, triplement titré entre 2019 et 2021.

Ce dernier compte bien prendre sa revanche. "Remporter la Vuelta pour la quatrième fois, c’est le plan", a-t-il affirmé au Dauphiné, alors qu'il peaufinait sa préparation à Tignes. Mais pour ce nouveau rendez-vous en terres ibériques, un troisième larron devrait se joindre à la lutte et rebattre les cartes : le coéquipier du Slovène, Jonas Vingegaard.

Jonas Vingegaard (à gauche) et Primoz Roglic, coéquipiers chez Jumbo-Visma mais adversaires sur la route du prochain Tour d'Espagne. (MARCO BERTORELLO / AFP)

"Je vais à la Vuelta en tant que co-leader avec Roglic, pas en tant qu’équipier. J’aimerais la gagner", a prévenu le Danois dans une interview à Marca le 23 juillet dernier. Après avoir écrasé le Tour de France, Jonas Vingegaard ne compte pas faire de cadeaux à son coéquipier déjà vainqueur du Giro, du Tour de Burgos, de Tirreno-Adriatico et du Tour de Catalogne cette année. Le directeur de la performance chez Jumbo-Visma, Mathieu Heijboer, se dit confiant sur les chances de Vingegaard de réaliser le doublé Tour de France-Vuelta. Une performance que seuls Jacques Anquetil en 1963, Bernard Hinault en 1978 et Chris Froome en 2017 ont réalisée jusqu'ici. 

Jumbo, un collectif XXL pour un triplé inédit

"C'est réaliste de penser que Jonas atteindra le même niveau sur la Vuelta que sur le Tour, mais il y a un facteur de risque plus important. Nous croyons en une préparation ciblée, c'est pourquoi nous le faisons très méticuleusement en vue du Tour. Pour la Vuelta, c'est un peu plus incertain car le temps de préparation est plus court, mais nous avons déjà réussi à plusieurs reprises avec Primoz Roglic et Steven Kruijswijk", a-t-il détaillé à WielerRevue [article en néerlandais]. Avec ses deux leaders, tous les deux présents pour la gagne, la Jumbo-Visma ne semble pas vouloir trancher. C'est la course qui décidera de qui est le plus fort. Avec un leadership à deux têtes, la formation néerlandaise a les armes pour attaquer Remco Evenepoel, à condition de s'entendre sur la route.

Remco Evenepoel (à droite), ici à la lutte avec Primoz Roglic, va devoir composer avec une équipe moins expérimentée que celle du duo Roglic-Vingegaard. (LUCA BETTINI / AFP)

Elle s'offre en tout cas les moyens de ses ambitions, avec un groupe très fort pour réaliser un triplé inédit Giro-Tour-Vuelta. Jonas Vingegaard et Primoz Roglic seront épaulés par les rouleurs Dylan Van Baarle et Jan Tratnik, le début de la fusée jaune en montagne, mais aussi par Sepp Kuss, Wilco Kelderman, Attila Valter et Robert Gesink. Ces "coéquipiers" cumulent à eux quatre 11 top 10 et 4 top 15 sur les Grands Tours.

Difficile de tenir la comparaison pour Soudal-Quick Step, qui emmène en Espagne Jan Hirt et James Knox pour la montagne, en plus de Louis Vervaeke, Mattia Cattaneo, Andrea Bagioli, Casper Pedersen et Pieter Serry. La force du collectif pourrait être un élément déterminant, et elle n'est pas favorable au récent champion du monde du contre-la-montre, Remco Evenepoel. Même si ce dernier a déjà prouvé, par le passé, qu'il n'avait besoin de personne pour dynamiter une course... 

Les autres leaders à la Mas ? 

D'autres leaders peuvent-ils se mêler à cette lutte belgo-néerlandaise ? A priori, non. UAE Team Emirates semble la formation la mieux armée pour jouer les trouble-fêtes avec Joao Almeida (3e du Giro 2023), le jeune Juan Ayuso (3e de son seul Grand Tour, la Vuelta 2022), et les chasseurs d'étapes à l'aise dès que la route s'élève, Marc Soler et Jay Vine. Le Poulidor espagnol (2e en 2018, 2021 et 2022) et grand malheureux du dernier Tour de France, Enric Mas (Movistar), veut se frayer une place sur le podium.

La jeune pépite d'UAE Team Emirates, Juan Ayuso (20 ans), avait terminé sur le podium de la Vuelta 2022, son seul Grand Tour pour l'instant. (GABRIEL MONNET / AFP)

Même ambition pour Aleksandr Vlasov (BORA-Hansgrohe), qui a prouvé qu'il était en forme en terminant deuxième du dernier Tour de Burgos, et Geraint Thomas (Ineos Grenadiers), deuxième du Giro il y a deux mois. Enfin, prime à l'expérience chez Bahrain-Victorious avec deux leaders moins impressionnants que ceux de la Jumbo-Visma : Damiano Caruso, 35 ans et quatrième du Giro 2023, et Mikel Landa, 33 ans, qui est passé à côté de son Tour de France et qui n'a jamais fait mieux que 15e de son Tour national.

Côté français, sauf énorme concours de circonstances, on ne devrait pas les retrouver sur le podium final. Romain Bardet (Team dsm-Firmenich) est la meilleure chance tricolore au général, à moins d'une belle surprise venue de la prometteuse jeunesse de la Groupama-FDJ. La formation française s'offre une cure de jouvence incarnée par Romain Grégoire (20 ans), récent vainqueur du Tour du Limousin, et Lenny Martinez (20 ans également). Le duo participera à sa première course de trois semaines pour engranger de l'expérience, au sein d'un collectif très jeune (23 ans et demi de moyenne d'âge).

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