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Paris-Roubaix : les pavés prochainement inscrits au patrimoine des sites historiques de France ?

Ces pavés autrefois indésirables, recouverts de bitûme, puis réhabilités depuis grâce à la course cycliste, sont au coeur d'une procédure de classement.
Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le peloton dans le secteur pavé de la tranchée d'Arenberg,  lors de la course cycliste Paris-Roubaix, le 3 octobre 2021.
 (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)

Sans eux, elle ne serait sans doute pas la "Reine des classiques" : Paris-Roubaix, et ses pavés mythiques de l'Enfer du Nord, fête sa 120e édition, dimanche 9 avril 2023. Le parcours, long de 256,6 km, est marqué par quelque 29 secteurs pavés, comme la mythique trouée d'Arenberg. Et ces pavés autrefois indésirables, alors recouverts de bitume, puis réhabilités depuis, grâce à la course, vont peut-être être prochainement inscrits au patrimoine des sites historiques de France. Une procédure est en cours, selon nos informations. 

>> Cyclisme : quand les chèvres s'occupent des secteurs pavés de Paris-Roubaix

Il y a tout juste 30 ans, en 1993, le dossier était déjà sur le bureau du ministère de l'Environnement. Au final, seule la trouée d'Arenberg avait décroché le "Graal", se souvient François Doulcier, le président des Amis de Paris-Roubaix : "Ségolène Royal était venue et avait fait un petit parcours à vélo, je me souviens, avec les cyclistes Bernard Hinault et Jacques Duclos-Lassalle". La ministre d'alors avait alors salué l'initiative : "Je pense que c'était une nouvelle conception du patrimoine. C'est un patrimoine populaire et vivant", souriait alors Ségolène Royal. Mais depuis plus rien, laissant tous les autres secteurs pavés sous la menace de l'urbanisation.

"Eviter qu'ils soient abîmés ou perdus à jamais"

Jusqu'à aujourd'hui, donc, où les premières réunions pour étudier leur classement en site historique sont prévues en avril 2023, confirme François Doulcier. "Bien sûr, il y aura une consultation large puisqu'il faut le faire en accord avec les gens qui habitent à proximité des secteurs pavés. Il ne s'agit pas de les embêter, il s'agit de trouver un bon compromis pour éviter qu'ils soient abîmés ou perdus à jamais", assure le président des Amis de Paris-Roubaix.

Une manière, aussi, de préserver l'identité du Nord, explique François-Xavier Cadart, conseiller départemental délégué aux sports : "Les secteurs pavés, à une époque, pouvaient être perçus comme des contraintes. Là où, aujourd'hui, on sent qu'il y a une véritable volonté de préserver ce qui relève de notre patrimoine à tous".

Un patrimoine constitutif de la légende de Paris-Roubaix, pour lequel le département investit chaque année entre 500 et 600 000 euros pour l'entretien des pavés. Après, entre le lancement de la procédure et son aboutissement, il faut compter trois à quatre ans.

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