Coupe du monde 2018 : en Russie, tant de rêves et tant de défis
L'affiche du coup d'envoi à Moscou, dans le stade Loujniki rénové, n'a rien de très alléchant avec Russie - Arabie saoudite, deux des équipes les moins cotées des 32 engagées (15h00). Mais vendredi, ce sera LE choc que la planète foot attend : Portugal - Espagne à Sotchi (18h00). Le casting est sublime avec Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d'Or, et le scenario dément : L'Espagne s'est séparée mercredi de son sélectionneur Julen Lopetegui qui a eu la mauvaise idée d'annoncer son départ pour le Real Madrid après le tournoi...
C'est Fernando Hierro, ancien défenseur emblématique de la Roja, qui prend les manettes d'une équipe considérée avant ce psychodrame comme un des favoris. Qui peut prétendre encore soulever la Coupe du monde le 15 juillet ? Les noms qui reviennent dans la bouche des anciens vedettes sont le Brésil, l'Allemagne ou encore la France avec sa collection de petits prodiges (Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Thomas Lemar, etc.) "Pour moi, je vois deux favoris: le Brésil et la France. En France vous avez de nombreux jeunes talents qui sont très bons, au point qu'il y en a même qui ne sont pas dans l'équipe. Mbappé est par exemple un talent incroyable! (Au) Brésil ils ont Neymar", a ainsi confié à l'AFP Andreï Arshavin, qui avait mené la Russie en demi-finale de l'Euro-2008.
La VAR déboule
Tous les fans attendent les gestes venus d'ailleurs des Lionel Messi (Argentine), Luis Suarez (Uruguay) ou encore Eden Hazard (Belgique). Et prient pour que Mohamed Salah (Egypte), qui a crevé l'écran cette saison avec Liverpool, puisse jouer après avoir été blessé en finale de la Ligue des champions le 26 mai.
Les spectateurs - et acteurs du jeu également - ont hâte de voir en action, pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). Réglera-t-elle toutes les contestations? Sans doute pas après tous les accrocs des tests in vivo en Allemagne et en Italie. Les discussions sans fin - penalty ou pas ? - ont encore de beaux jours...
Pour la Russie, l'enjeu est ailleurs. "Notre pays est prêt à organiser la Coupe du monde, à garantir à tous ceux qui viennent en Russie un confort maximal et les émotions les plus positives", a déclaré le président Vladimir Poutine mercredi, invité au 68e Congrès de la Fifa à la veille du coup d'envoi. Pour s'assurer un Mondial sans couac, le pays a mis le paquet sur les infrastructures, déboursant au total 13 milliards de dollars. Mais les autorités russes ont aussi renforcé des mesures de sécurité qui étaient déjà parmi les plus élevées au monde. Premier objectif, lutter contre la menace terroriste alors que le pays est explicitement désigné comme cible par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), encore plus depuis son intervention armée en Syrie.
Hooliganisme, racisme...
Puis, il y a la crainte du hooliganisme: A l'Euro 2016, des centaines de fans russes ont violemment attaqué les supporters anglais à Marseille. Les autorités ont depuis réagi avec fermeté et les supporters russes les plus violents, suivis de près par la police, ont été invités à se faire discrets. Beaucoup ont d'ailleurs assuré qu'ils feraient en sorte cet été de rester éloignés des onze villes hôtes de la compétition.
Reste un problème qui a resurgi avec plus de virulence au cours des derniers mois: le racisme. Notamment dans les stades ou plusieurs joueurs de couleur ont été victimes de cris de singe. Les autorités, qui ont nommé un coordinateur chargé de la prévention contre le racisme l'an passé, assurent que le million de visiteurs du monde entier attendu au Mondial sera bien accueilli.
Enfin, depuis 2010, quand la Russie avait obtenu l'organisation du Mondial 2018, le pays de Vladimir Poutine a été au centre de crispations et crises diplomatiques à répétition avec l'Occident. Mais ces scandales n'ont pas empêché la tenue de la Coupe du monde : seules la Grande-Bretagne et l'Islande ont ainsi choisi de boycotter diplomatiquement, évitant à la Russie de revivre l'épisode traumatisant des JO 1980 de Moscou, snobés sportivement par plus de 50 pays à l'initiative des Etats-Unis. La fête peut commencer.
Avec l'AFP
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