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Calgary dit "non" aux Jeux Olympiques 2026 : les candidats "on les trouve du côté des régimes autoritaires"

Les habitants de la ville canadienne ont voté "non" par référendum aux JO d'hiver 2026. Cela prouve, selon l'universitaire Patrick Clastres, que les Jeux Olympiques ne font rêver aujourd'hui que "les régimes autoritaires".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La cérémonie d'ouverture des JO d'hiver 2018 de Pyeongchang. (KAI PFAFFENBACH / AFP)

Patrick Clastres, professeur d’histoire du sport à l’Université de Lausanne au sein de la Faculté des sciences sociales et politiques (ISSUL), a estimé mercredi 14 novembre sur franceinfo que les candidats aux Jeux olympiques se trouvent "en foule, du côté des régimes autoritaires, pour ne pas dire des dictatures", alors que les habitants de Calgary, au Canada, ont voté à plus de 56% pour ne pas accueillir les Jeux d'hiver en 2026

franceinfo : Ces grands tournois sportifs ne font-ils plus rêver ?

Patrick Clastres : Non, ils ne font plus rêver. Particulièrement les Jeux d'hiver qui ont un coût très élevé pour des petites cités de montagne. Mais ça se ressent aussi sur les Jeux d'été. Depuis quelques années maintenant, on peut recenser environ une dizaine de retraits de candidature dont un certain nombre de référendums non aboutis.

Le fait que Paris accueille les Jeux Olympiques en 2024 sans avoir consulté ses habitants, est-ce un signe de mauvaise santé démocratique ?

Oui je pense que c'est un signe de mauvaise santé démocratique. C'est la crainte d'une défiance vis-à-vis des élites. À Paris, la maire, n'avait même pas imaginé mettre au vote la candidature. D'ailleurs, le gouvernement aussi. On peut s'en étonner. S’il y a un réel soutien des Parisiens, autant les faire voter et puis leur donner un vrai projet. Les candidats [aux JO], on les trouve en foule du côté des régimes autoritaires, pour ne pas dire des dictatures. De la Russie jusqu'à l'Asie en passant par le Moyen-Orient. Il y a une bascule du centre de l'univers olympique vers ces régions. Mais le CIO ne peut pas apparaître comme étant celui qui octroie les Jeux seulement à ces régimes policiers. Donc il doit rééquilibrer et c'est ce qu'il a tenté de faire avec Paris 2024.

Est-ce l’argument financier qui détermine ce rejet des Jeux par les populations ?

Si on inclut l'ensemble des coûts, notamment de mise en œuvre des moyens de transport nouveaux, il est évident que l'argument budgétaire et fiscal est justifié. Si on le réduit au seul coût des installations sportives, il ne l'est pas. Mais ce que les citoyens voient aussi, ce sont les bénéfices des grandes compagnies, qui ne sont pas taxés. Des emplois sont effectivement créés sur du court terme, c'est une réalité, mais ce ne sont pas des emplois de long terme. Le véritable enjeu, en fait, est ailleurs. Le pays qui accueille les Jeux olympiques doit pouvoir faire sa réclame à l'échelle du monde. C'est l'occasion de redorer le blason national en quelque sorte.

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