Nando De Colo, le Français qui peut gagner l’Euroligue
Rares sont les joueurs français qui font l’unanimité au point d’avoir une place quasi-assurée, déjà, parmi la liste des douze que formera Vincent Collet pour l’Euro 2015. Nando de Colo, qui a pourtant très peu joué ces 24 derniers mois de l’autre côté de l’Atlantique, est de ceux-là. L’arrière a gagné son statut d’intouchable en sélection (111 capes déjà), où il joue le rôle de sixième homme de luxe sur les lignes arrières tricolores. Aux yeux du sélectionneur, c’est un élément "prépondérant, primordial".
"Il incarne le dévouement"
C’est dire si son forfait pour le Mondial (fracture à la main) a marqué le groupe, privé de l’une de ses plus belles valeurs sûres en Espagne. "On parle souvent des absents, mais Nando incarne depuis 2008 le dévouement à l’équipe nationale", lui avait alors rendu hommage Vincent Collet. Évidemment, c’est aussi pour ne plus perdre ce statut de taulier des Bleus que De Colo a décidé de tourner une nouvelle page dans sa carrière, en signant chez un grand d’Europe. Drafté en 2008 par les Spurs, il avait toujours souhaité se lancer dans l’aventure américaine, goûter au basket NBA pour ne rien regretter, quitte à rester une ou deux saisons sur le banc. Après une année à remplir le garbage time (les fins de matches déjà joués) de San Antonio, loin derrière Tony Parker dans la rotation, le Français a eu à peine plus de succès à Toronto pour achever l’exercice 2013-2014 (3,1 points de moyenne).
Même s’il a voulu insister jusqu’au bout pour un contrat NBA (les Raptors ont un temps envisagé de le conserver), De Colo s’est finalement résigné. L’offre du CSKA était trop tentante. La refuser aurait été contre sa nature, lui le Nordiste formé à Cholet, né pour jouer au basket (son père et ses sœurs y ont joué, sa mère a flirté avec l’équipe de France), et sûrement pas pour chauffer les bancs NBA ou se contenter de la D-League, la ligue de développement, anti-chambre de la grande ligue L’arrière, jeune papa, a déjà prouvé qu’il valait bien mieux que cela. A Valence, où il a explosé entre 2009 et 2012, il s’était imposé comme le leader de l’un des plus gros effectifs du Vieux Continent (quart de finale de l’Euroligue il y a trois ans). En équipe de France, il ne déçoit pas. Alors, même en manque de rythme, ses qualités de shooteur et de créateur, son sens du collectif et ses capacités à prendre ses responsabilités offensives ont suffit à charmer le club de la capitale, qui a tout de même raflé les douze derniers titres de champion de Russie !
Voir sur Twitter
Au CSKA, vainqueur de l’Euroligue en 2006 et en 2008, De Colo ne sera pas seul sur le double poste de meneur-arrière qu’il occupe habituellement. Le Français partagera ses minutes avec Milos Teodosic (qui a coulé les Bleus en demi-finale du Mondial), l’ancien NBAer Sonny Weems et Aaron Jackson. "Des professionnels de grande classe, reconnaît l’ex-Choletais. Moi, je promets d’apporter ma passion et ma fougue françaises au jeu de l’équipe. Je n’aurai pas besoin de beaucoup de temps pour m’adapter". Il faut dire qu’il est passé par la bonne école, celle de Gregg Popovich, le gourou des Spurs, référence ultime du jeu collectif ces dernières années. Ce vendredi soir, à Berlin, De Colo ne devrait pas encore jouer ses premières minutes sous le maillot moscovite, insuffisamment remis de sa blessure à la main. Après deux trop longues années de frustration, le Français a bientôt fini de ronger son frein.
Anomalie française
Il est étonnant de constater qu’il y aura moins de joueurs français dans la plus prestigieuse des ligues européennes (10) qu’en NBA (11) cette saison ! Outre De Colo au CSKA et les six Tricolores du Limoges CSP, seul le club espagnol de Vitoria compte également dans ses rangs des joueurs français qui participeront donc à l'Euroligue : Thomas Heurtel et Kim Tillie, médaillés de bronze avec les Bleus cet été en Espagne, accompagnés de Fabien Causeur, au club depuis 2012.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.