EuroBasket : Les Bleus sont "comme dans un cauchemar", mais ils "assument"
La nuit a été courte. Vincent Collet n’a "pas trouvé le sommeil". Nicolas Batum a réussi à s’endormir à 8h, il s’est réveillé deux heures plus tard. "C’est comme dans un cauchemar", lâche l’ailier des Bleus, dont les trois lancers-francs ratés en prolongation "tournent en boucle" dans son esprit fatigué. Dans le clan tricolore, l’heure est encore à la déception. "Il y a toujours des hauts et des bas dans une carrière, mais hier c’était vraiment cruel, a regretté Tony Parker. Après un match comme ça, tu te demandes ce que tu as fait aux dieux du basket".
Si les dieux du basket ont peut-être quelque chose à voir avec le scénario abracadabrantesque de cette demi-finale, la veille, le sélectionneur, appuyé par certains de ses joueurs, avait estimé que les arbitres avaient "trop pesé" sur l’issue de la rencontre. Collet leur avait reproché d’avoir surprotégé Pau Gasol en l’envoyant sur la ligne à chacune de ses prises de position. Ce matin, il a pris le temps de revenir sur ses propos. "Vous me connaissez, il est rare que je parle d’arbitrage, a commencé Collet. Mais au plus haut niveau, la performance se joue sur des détails. Et hier, je considérais que ces détails-là ont eu une importance capitale. C’est nous qui avons perdu en gérant mal ces dernières minutes. Mais depuis que je suis dans le basket, quand une équipe a l’ascendant, c’est là qu’elle bénéficie des coups de sifflet. En l’occurrence, c’est l’inverse qui s’est produit, alors qu’on avait fait une vraie différence dans le troisième quart-temps (les Bleus ont affiché jusqu’à 11 points d’avance, ndlr)".
"Une chute mais pas encore un échec"
Nicolas Batum, qui avait souligné "un peu de favoritisme sur Pau Gasol", a lui tenu à présenter ses excuses. "J’étais dans la rage. On a fait trop d’erreurs de notre côté pour gagner ce match. Ça n’enlève rien à la classe de Gasol : respect, son talent a aussi fait qu’il a eu ces coups de sifflets". "Ce que Pau a fait hier, c’est incroyable, renchérit Collet. Même les arbitres sont tombés dans son monde". Dans son duel de légendes du basket européen, Tony Parker (10 points à 4/17 aux tirs) n’a pas fait le poids. Le meneur des Spurs assume. "Je n’ai pas été bon au match le plus important, il ne faut pas se cacher. Globalement, je me suis peut-être mis trop de pression sur cette compétition. Je voulais tellement bien faire… Je n’ai pas réussi à jouer comme je joue depuis 15 ans".
Collet, bien moins remonté que la veille, a lui aussi reconnu une part de responsabilité dans la fin de match ratée des Bleus. Fallait-il par exemple sortir Parker et ouvrir le banc en fin de match ? "On s’est posé la question, explique le coach. On ne l’a pas fait car on était devant et que j’ai une confiance absolue en nos cadres qui on toujours répondu. C’était le choix de la raison et du respect, je l’assume même si je sais qu’il va être critiqué". Visiblement ému, il a continué : "Cet Euro, c’était notre rêve, au même titre que les joueurs. Ce qu’on a vécu hier, cette double Marseillaise au début, ce sont des moments uniques. Je voulais aider cette génération à atteindre ses deux derniers objectifs : être champion d’Europe à la maison, et chercher une médaille aux Jeux. On a perdu le premier, le deuxième se complique un peu. C’est une chute mais ce n’est pas encore un échec : ça en sera un si on ne se relève pas".
Finir le travail
La remobilisation est nécessaire : dimanche, à 14h00, ils joueront un dernier match, pour l’honneur et pour une médaille de bronze. "On ne peut pas ne pas finir le travail, tonne Collet. On doit ça au public, et à nous-même aussi. Je veux qu’on termine sur une note positive qui sera une confirmation de notre pérennité au plus haut niveau. Cette génération le mérite". "On doit offrir à la France cette médaille, pas respect pour tout le monde, soutient Batum. On doit gagner ce match-là". Il corrige : "on le gagnera".
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