EuroBasket : Face aux Bleus, Pau Gasol était sur une autre planète
"On ne peut pas arrêter complètement ce type de joueur", avait mis en garde Vincent Collet. Même si "ce type de joueur" a 35 ans ? Même s'il porte seul une sélection privée de quelques-uns de ses meilleurs éléments ? Même s'il devra se coltiner Rudy Gobert ? A toutes ces questions, Pau Gasol a répondu par l’affirmative, jeudi soir, en qualifiant à lui tout seul ou presque l’Espagne pour la finale de l’EuroBasket 2015.
52 d'évaluation
En inscrivant 40 points, l’Espagnol a quasiment déjà posé ses deux mains sur le trophée de MVP (meilleur joueur) du tournoi. Cette performance constitue en effet son nouveau record en sélection, un épisode supplémentaire à sa longue série de récitals depuis le début de l’Euro. Il avait martyrisé l’Italie au premier tour (34 points, 10 rebonds), dégoûté la Pologne en huitième de finale (30 points, 6/7 longue distance), dompté la Grèce en quart (27 points, 9 rebonds). La France devait avoir droit, elle aussi, à sa démonstration.
Certains appelleront à relativiser sa performance en soulignant que Gasol a été servi par l’arbitrage, comme l’ont dénoncé Vincent Collet et certains de ses joueurs. "Ça m’énerve de le dire, mais il y a eu un peu de favoritisme sur Pau, a lâché Nicolas Batum. On ne nous a jamais laissé défendre sur lui". L’Espagnol a ainsi pu shooter 18 lancers-francs, soit plus que toute l’équipe de France (17) ! Mais il a eu le mérite d’en rentrer 16 (89% d’adresse), quand les Bleus ont shooté à moins de 60% de réussite sur la ligne. Et il s’est montré dans tous les autres secteurs du jeu : rebonds (11), contres (3), pour une évaluation totale de 52.
La moitié des points espagnols
Rudy Gobert a fait tout son possible pour contenir celui face auquel il s’était révélé lors de la Coupe du monde 2014. Il a même réussi à le 'scotcher' une nouvelle fois, jeudi, en montant au contre alors que ce dernier s’en allait inscrire le panier de la gagne à la fin du quatrième quart-temps. Mais le reste du temps, Pau Gasol a fait ce qu’il voulait sur le parquet lillois. Il a marqué plus de la moitié des points de son équipe dans les premier, troisième et quatrième quart-temps, ainsi qu’en prolongation où il a scoré 8 des 14 points espagnols. Ses trois derniers paniers, trois dunks, ont fini d’achever l’équipe de France, sous le choc après avoir mené de 11 unités dans le troisième quart-temps.
"Nous savions qu’il fallait faire notre maximum pour battre cette équipe, a modestement réagi Gasol. Nous n’avons jamais cessé d’y croire. (…) Il ne faut pas parler de victoire individuelle, c’est un collectif qui a gagné". Un collectif pourtant amputé de son frère, Marc, de Serge Ibaka, Ricky Rubio, Juan Carlos Navarro, Jose Calderon, Alex Abrines… Mais Pau n’a jamais tergiversé. Pour prendre sa revanche sur les Bleus, qui l’avaient privé d’une finale de Coupe du monde sur ses terres, face aux Etats-Unis, il est revenu en sélection cet été. C’est désormais chose faite, avec la manière. Il ne lui reste plus qu’une marche à franchir pour redonner à la Roja ses parures d’or, cédées à l’équipe de France en 2013. Il ne l’avait jamais digéré. Sa vengeance a été froide et retentissante.
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