Euro de basket 2023 : Marine Fauthoux retrouve la mire au meilleur moment
Lorsque le buzzer final a retenti dans l'Arena Stozice de Ljubljana (Slovénie), la sono a craché la chanson corse à la mode, "La goffa lolita". Réunies face à leurs supporters, les joueuses de l'équipe de France ont alors dansé pour célébrer une facile qualification en demi-finales de l'Eurobasket, aux dépens du Monténégro (90-46), jeudi 22 juin. Sur le côté, Romane Bernies enlaçait Marine Fauthoux pour lui glisser quelques mots.
"Je lui ai dit que j'étais fière d'elle et très heureuse pour elle", racontait la première arrivée en zone mixte, quelques minutes après la fin du match. Au milieu d'une partition collective parfaitement récitée, Marine Fauthoux a effectivement brillé, dictant le tempo du jeu de la première à la dernière seconde comme sa ligne de statistiques en témoigne : 15 points à 7/9 au tir et 6 passes décisives. "Franchement, ça fait du bien !", a-t-elle réagi après la rencontre, soulagée.
Car son début de compétition a été particulièrement compliqué. Elle avait dû attendre la troisième rencontre du tour préliminaire, face à la Slovénie (73-68), dimanche, pour inscrire ses premiers points du tournoi (6). Sur ses trois premières sorties, rien ne souriait à la Paloise de naissance, que ce soit au tir (2/16) ou à la passe (6). "Quand je loupe des tirs, ça me fait hésiter. Je n'ai pas perdu confiance, parce que j'ai toujours confiance en moi, mais c'était une spirale un peu négative", a admis la nouvelle joueuse de l'Asvel.
"Je n'ai plus hésité"
"Sur les trois matchs précédents, on a toujours gardé confiance en elle, a confié le sélectionneur Jean-Aimé Toupane. Aujourd'hui, elle a pu avoir beaucoup plus d'espaces, elle a retrouvé des sensations."
En inscrivant le premier panier du match, elle a lancé les Bleues et surtout sa propre performance. Marine Fauthoux s'est régalée des tourments défensifs monténégrins pour s'infiltrer au plus près du cercle. "J'ai pris ce qu'on m'a donné et ça s'est bien passé, je n'ai plus hésité", a-t-elle glissé, modeste. Histoire de se rassurer pour planter, ensuite, des banderilles de loin. Au cœur du deuxième quart-temps, elle avait déjà marqué plus de points (7) que sur le début du tournoi grâce à un tir à très, très longue distance. Preuve d'une confiance retrouvée.
Sa compère à la mène, Romane Bernies, était la première heureuse de la revoir sur le devant de la scène. "Je savais que Marine allait sortir de sa boîte à tout moment et quand les matchs comptent, on voit qu'elle est là. C'est tout ce qui importe. Elle a fait un super match, elle nous a montré la voie."
Un statut de leader malgré son jeune âge
En l'absence des talents offensifs que sont Marine Johannes et Gabby Williams, la fille de Frédéric Fauthoux, médaillé de bronze à l'Eurobasket en 2005, a confirmé qu'elle avait les armes pour endosser le rôle de leader. "Il ne faut pas oublier que c'est une jeune joueuse, malgré le fait qu'elle soit en équipe nationale depuis longtemps et que, dans ces compétitions, il faut de l'expérience", tenait à rappeler Jean-Aimé Toupane.
Née en 2001, comme sa coéquipière et amie Iliana Rupert, Marine Fauthoux dispute déjà sa quatrième compétition internationale quand Janelle Salaun, Leïla Lacan ou Marie-Paule Foppossi découvrent l'ivresse des grands rendez-vous. Au fil des campagnes, conclues notamment par l'argent européen en 2019 et le bronze olympique en 2021, son rôle a considérablement grandi au sein du groupe. Au point d'en être la meneuse titulaire lors de ce championnat d'Europe, sans que cela n'influe sur sa relation avec Romane Bernies, sa doublure.
"On se pousse mutuellement, on essaie de tirer le meilleur de chacune pour emmener l'équipe où l'on veut, c'est-à-dire sur la première marche", a affirmé cette dernière. Pour écarter la Belgique, favorite après sa démonstration contre la Serbie (93-53), un nouveau récital de Marine Fauthoux serait bien utile.
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