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Coupe du monde de basket : Wembanyama, Jokic, Embiid... Pourquoi de nombreuses stars font l'impasse

Le Mondial, disputé aux Philippines, au Japon et en Indonésie, voit de nombreux grands noms du basket international manquer à l'appel.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le Serbe Nikola Jokic, le Français Victor Wembanyama, le Canadien Jamal Murray et le Grec Giannis Antetokounmpo, quatre des principaux absents de la Coupe du monde de basket 2023 (AFP / AP)

Un parterre de stars et presque autant d'absents, c'est le lot de chaque Coupe du monde de basket. L'édition 2023, qui s'ouvre vendredi 25 août (jusqu'au 10 septembre), ne déroge pas à la règle. La balle orange va voir ce qui se fait de mieux se disputer le titre de champion du monde. Enfin, ce qui se fait de mieux et qui est disponible. Entre les absences légitimes, et celles qui le sont un peu moins, la compétition subit encore un déficit de prestige qui la prive d'un casting cinq étoiles.

Parce que certains sont blessés et d'autres épuisés

Les MVP, meilleurs joueurs de la saison NBA, des cinq dernières saisons manqueront à l'appel. Le vainqueur sortant, Joel Embiid, est encore indécis sur son avenir international, entre représenter la France, les Etats-Unis, deux nations de pointe pour lesquelles il a obtenu des passeports, ou son pays natal, le Cameroun. Le Serbe Nikola Jokic (MVP 2021 et 2022) vient d'obtenir son premier titre de champion NBA avec les Denver Nuggets et a préféré faire l'impasse. Quant au Grec Giannis Antetokounmpo, MVP en 2019 et 2020, c'est une opération (arthroscopie du genou après une blessure en playoffs, la phase finale de la NBA) qui l'a contraint à déclarer forfait. Ces trois cadors couvrent presque à eux seuls tous les cas de figure expliquant les défections de nombreux joueurs de premier ordre.

L'équipe de France, elle, est plutôt vernie. Si elle a perdu Frank Ntilikina en cours de préparation, elle va affronter en phase de groupes le Canada privé d'un de ses leaders, Jamal Murray, tout juste auréolé d'une bague de champion avec Denver, et la Lettonie amputée de son meilleur joueur, Kristaps Porzingis, tous deux absents pour blessures. Les Bleus, comptent comme absent de taille Victor Wembanyama, reflet du poids de la Coupe du monde dans la hiérarchie des grandes compétitions internationales.

Parce que Paris 2024 est dans un coin de leur tête

L'intérieur, retenu le 23 juin en première place de la draft NBA par San Antonio reste, il est vrai, sur un exercice à rallonge. Après une saison conclue en finale avec les Levallois Metropolitans - et quatre premières capes probantes sous le maillot tricolore - Victor Wembanyama a enchaîné directement avec le début de son aventure outre-Atlantique. Le géant voit le rythme soutenu qui l'attend ces prochains mois et anticipe déjà, comme bien d'autres. "Mon but, c'est d'être présent pour l'équipe de France pendant les dix ou quinze prochaines années, pas seulement en 2023, expliquait-il à L'Equipe le 26 juin dernier pour expliquer son forfait. Et donc, préparer mon corps à encaisser ce nombre de matchs, à affronter ces objectifs, notamment les JO à Paris à la fin de la saison, est la meilleure option."

Le Français Victor Wembanyama (au centre) lors du match de qualification pour la Coupe du monde 2023 entre la France et la Lituanie, à Trélazé (Maine-et-Loire), le 26 février 2023. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Parce que la Coupe du monde reste dans l'ombre des JO

Si la Coupe du monde est un Graal dans certains sports comme le football, sous les arceaux, on se bat encore davantage pour le sommet de l'Olympe. A un an de l'échéance parisienne, un été de repos n'est pas de refus pour certains joueurs avides de gloire aux Jeux. Surtout de l'autre côté de l'Atlantique, où les JO représentent le "must" de ce qu'offre le sport aux Etats-Unis. Avec Team USA comme valeur-étalon du basket olympique depuis des décennies et la première épopée de la Dream Team de 1992 comme apogée, le championnat du monde passe encore au second plan.

La sélection américaine n'a plus gagné cette compétition depuis neuf ans (deux fois seulement depuis 1998) et s'est fait la spécialité d'y envoyer une équipe de seconde, voire troisième zone. Sa cuvée 2023 n'y échappe pas, même quatre ans après avoir été dominée par la France dès les quarts de finale. Pour la première fois depuis 1992, "Team USA" va aligner un groupe sans le moindre joueur ayant déjà été appelé en sélection nationale. Aucun des 12 appelés n'a, non plus, figuré dans une "All-NBA Team" récompensant les meilleures individualités réparties dans trois "cinq majeurs" à la fin de chaque saison. Là aussi, c'est une première. Pour les JO de 2024 en revanche, certaines gloires comme le meneur Steph Curry ont déjà fait acte de candidature.

Parce que Team USA ne joue plus son rôle de locomotive 

Les Etats-Unis ne sont plus à un paradoxe près quand il s'agit de montrer qui est le plus fort. L'équipe championne NBA s'est longtemps autoproclamée "champion of the world", championne du monde. Pourquoi alors à ses yeux l'équipe nationale devrait prouver ce même statut ? À force d'internationalisation du basket et d'une domination bien moins marquée de Team USA, ce constat tend à disparaître. En 2019, l'arrière CJ McCollum admettait même que la crainte d'un échec pouvait justifier de manquer la Coupe du monde. "Je n'ai pas pensé aux autres quand j'ai pris ma décision, mais je pense que d'autres joueurs se sont demandé pourquoi ils iraient en Chine pour être le visage d'une équipe qui pourrait perdre", disait-il dans un podcast du journaliste d'ESPN, Adrian Wojnarowski.

Moins de stars, plus d'outsiders, voilà de quoi faire de la Coupe du monde un rendez-vous pourtant immanquable. La recette n'a pas que du mauvais, même pour les Etats-Unis. Leur effectif, lors de leur dernier sacre mondial en 2014, avait à peine plus de 24 ans et quatre saisons professionnelles de moyenne. Trois joueurs (Stephen Curry, James Harden et Derrick Rose) sont par la suite devenus MVP en NBA.

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