"C'est un cauchemar" : l'équipe de France sonnée après le fiasco de son élimination précoce à la Coupe du monde de basket
Les derniers espoirs tricolores résidaient dans l'ultime tentative à trois points de Sylvain Francisco. Le tir du meneur de jeu n'a pas trouvé la cible et le buzzer final a résonné dans l'Indonesia Arena, couvert par le bruit assourdissant des supporters lettons. Guerschon Yabusele a pris sa tête entre ses mains, puis s'est mis au sol. Sonné, comme ses coéquipiers, par l'élimination précoce au premier tour de la Coupe du monde après la défaite face à la Lettonie (86-88), dimanche 27 août, à Jakarta (Indonésie).
"On est un peu assommés", a confirmé Rudy Gobert en zone mixte, le regard noir. Quelques secondes plus tôt, après un échange vif avec des journalistes étrangers, Evan Fournier ne disait pas autre chose : "Il y a beaucoup, beaucoup de déception. On a pris une gifle sur ce tournoi."
Après la claque reçue des mains du Canada (95-65), vendredi, en ouverture de son Mondial, les Bleus ont trébuché une nouvelle fois en laissant échapper un avantage de 12 points à l'entame du dernier quart-temps (74-62, 30e). "C'est un cauchemar", confiait Vincent Collet.
"Un arbitre qui est nul à c****"
Pour commencer sa conférence de presse, le capitaine tricolore Nicolas Batum a déroulé un long monologue, la voix posée, limpide : "C'est une déception énorme pour nous. On était venus ici avec de grandes attentes. On a laissé tomber beaucoup de monde, nous les premiers. J'ai honte. Je n'ai jamais eu honte avec ce maillot sur le dos auparavant, mais là, j'ai honte. On a amené le basket français tellement haut, avec tellement d'exigences et d'attentes qu'on ne peut pas se permettre un échec comme ça."
L'exclusion de Nando De Colo pour une deuxième faute antisportive, à moins de sept minutes du terme, a été "le tournant du match", selon le sélectionneur. "C'était le moment où on commençait à mettre la main sur le match." Privée de son meneur titulaire, l'équipe de France reposait sur les épaules de l'inexpérimenté Sylvain Francisco (25 ans), dont c'était la première compétition internationale.
A l'image de cette décision, le corps arbitral a décontenancé Rudy Gobert, particulièrement agacé après la rencontre : "Les Lettons ont eu des coups de sifflet de l'espace d'un arbitre qui est nul à c****. Je ne sais même pas pourquoi les arbitres sont là, honnêtement. L'antisportive est déjà incroyable, ma faute à la fin... Bref, ce n'est pas pour ça qu'on perd."
"Un échec global"
Les joueurs ont ensuite invité à "tous se remettre en question", dixit Nicolas Batum, qui disputait sa dernière Coupe du monde. "Les joueurs, les coachs, la fédération. Je parle de tout le monde car c'est un échec global. Bien sûr, nous sommes sur le terrain et si l'on n'applique pas les consignes, personne ne peut le faire, mais ensuite, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à revoir", a poursuivi l'ailier.
En zone mixte, Rudy Gobert avait aussi distillé un message sibyllin : "Il faut qu'on se regarde tous dans la glace. Il y a des choses dont je parlerai plus tard." L'absence de Thomas Heurtel, non sélectionnable car il évolue dans le club russe du Zénith Saint-Pétersbourg, semblait ressurgir. "Ça en fait partie mais je ne parlais pas que de lui, a précisé Batum. Il y a d'autres choses par rapport à d'autres joueurs. On joue pour ce qu'il y a marqué devant, pas derrière." Une manière de dire que le collectif est plus important que le nom inscrit au dos du maillot.
Peut-on alors parler de plus gros échec de l'histoire de l'équipe de France ? "Surtout avec ce qu'on pensait être devenus, affirme Vincent Collet d'un hochement de tête. Mais ça rappelle aussi l'humilité. Je ne l'ai pas dit assez fort avant qu'on commence la compétition, mais on ne peut pas être performants à ce niveau dans un tel concert de concurrence si on n'a pas l'humilité pour se battre."
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