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Rhône : indignation des élus locaux après la fermeture d'un garage Renault à Vaulx-en-Velin

Le groupe a évoqué "des zones de trafic et de non-droit clairement défavorables" : "Inacceptable" pour les autorités locales.

Article rédigé par franceinfo - Ninnog Louis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le logo de Renault. (LOIC VENANCE / AFP)

Le groupe Renault est sous le feu des critiques : des élus locaux de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, sont remontés depuis l'annonce de la fermeture d'un garage Renault Retail, d'ici à la fin de l'année. 

Il s'agit d'une conséquence de la restructuration des sites au niveau national, ce n'est pas seulement la fermeture qui met le feu aux poudres, mais quelques petites phrases dans un document préparatoire au conseil économique et social qui s'est tenu le 14 avril dernier. Un document remis aux syndicats qui évoque "des zones de trafic et de non-droit clairement défavorables" autour du site, et le faible niveau de vie des habitants de la ville qui ne représenteraient pas la clientèle recherchée par le groupe. Si le texte a été effacé, des excuses présentées, mais le mal est fait. 

"C'est un coup de massue, dénonce Rassim Karadavut, technicien sur le site de Lyon-Est et délégué CGT. Ils insultent la population, les traitent de pauvres... Ca veut dire quoi, une marque populaire comme Renault qui insulte sa clientèle ? Ca ne se fait pas", dénonce-t-il. Un premier rapport interne consacré à la fermeture mentionne le niveau de vie faible des habitants, l'insécurité supposée de la zone. Très vite supprimés, ces termes ont, malgré tout, choqué les salariés.

Les habitants "stigmatisés"

"Zone de trafic, zone de non-droit, trafic de machin... Voyez : je ne porte pas de gilet pare-balles. On n'a jamais été agressé ou autre chose. Je n'ai jamais senti que nous étions en insécurité", assure Karim Benaouda, qui travaille ici depuis 22 ans.

Le groupe automobile a présenté ses excuses pour les termes utilisés. Les 105 salariés seront redéployés dans les trois autres sites du groupe en région lyonnaise. Insuffisant, répond la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy : "C'est insupportable que l'on stigmatise les habitants de Vaulx-en-Velin ainsi. Nous avons des sièges d'entreprises qui s'installent et je ne laisserai pas Renault défaire le travail de tous les acteurs publics, des chefs d'entreprise, des habitants de la commune."

"J'exige des explications sur les raisons de ce départ. En tout cas, ça ne peut pas être sur ce qu'il prétend être une question d'insécurité"

Hélène Geoffroy

à franceinfo

Une demande à laquelle s'est jointe la préfecture du Rhône, qui a exprimé sa "profonde préoccupation", pointant du doigt une décision de fermeture prise "sans qu’aucun échange préalable n’ait été établi avec les services de l’État et la municipalité". Une réunion avec Renault est prévue en fin de semaine. 

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