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Audi -Toyota, le grand bluff

En concurrence pour remporter les 24 Heures du Mans, Audi et Toyota ne cessent de brouiller les cartes. En cause, les trois litres de carburant supplémentaires accordés au constructeur japonais et les écarts de temps entre les deux écuries. Si la firme allemande a placé ses trois voitures à l'avant sur la grille de départ, elle reste convaincue que les Nippons cachent leur jeu.
Article rédigé par franceinfo
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L'Audi N.2 de Duval, Kristensen et McNish

« Ils ne peuvent pas avoir perdu 4 secondes au tour depuis l'an dernier alors qu'on va une seconde plus vite. » La confession est signée Benoît Tréluyer. Double tenant du titre aux 24 Heures du Mans, le pilote français de chez Audi soupçonne Toyota de ne pas avoir joué le jeu en qualifications mercredi et jeudi. Quatre secondes séparent la meilleure allemande de son égale japonaise. Un gouffre. « L'écart en qualif' ne reflète pas celui qu'il y aura en course », se persuade néanmoins le Docteur Wolfgang Ullrich.

« Toyota pourra faire un tour de plus avec ses 3 litres de carburant supplémentaire (76 litres d'essence au lieu de 73, ndlr). Sur 24 heures, ils économisent trois arrêts aux stands, enchaîne le directeur d'Audi Sports. C'est un temps qu'il nous faudra récupérer en piste, soit une demi-seconde par tour, sans considérer les erreurs et problèmes éventuels. »  Autorisées à emporter trois litres de carburant supplémentaires par l'ACO, suite à la démonstration de force d'Audi à Spa et lors de la journée Test du 9 juin sur le circuit sarthois, les TS030 seront avantagées. Reste à savoir à quelle hauteur.

McNish au souvenir de 2008

Pour Tréluyer, il faudra à la R18 e-tron quattro et ses 59 litres de gazole rouler 1''5 plus vite que la « Toy » au tour pour combler ce déficit. Quand les tenantes du titre couvriraient 10 tours, leurs adversaires en feraient 12. Des estimations différentes de celles d'Ullrich et un calcul contesté par Pascal Vasselon : « Ce n'est pas sûr que l'on fasse 12 tours avec un plein, explique le directeur technique du team japonais. Et encore moins qu'eux n'en fassent que 10... » Dans cette partie de poker menteur, le Français abat d'autres cartes. « On est toujours plus performant en course qu'en essais, comme à Spa (…). On est plus sereins que l'an dernier, prévient le DT. Avant, il nous fallait de la chance pour finir. Cette année, il nous faudrait de la malchance pour ne pas terminer la course. » Dominé à Silverstone puis à Spa, Toyota joue un double jeu dans la Sarthe.

Une stratégie loin de susciter l'émotion côté allemand. « On est dans la même situation qu'en 2008, éclaire Allan McNish, deux fois vainqueur du double tour d'horloge (1998, 2008) et poleman avec l'Audi N.2. Sauf qu'on est passé de la position de chasseur à celle de chassé . Au bout de 4 heures, on en saura plus. » A l'époque, le Britannique était quatrième sur la grille de départ, 5 secondes moins vite que la Peugeot N.8 de Sarrazin, Lamy et Wurz en qualifications. Au terme des 24 heures de course, il avait pourtant coupé la ligne le premier. De quoi ériger la prudence en vertu.

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