Meurtre de la compagne de Pistorius : une dispute conjugale qui aurait mal tourné ?
C'est l'une des hypothèses avancées par les enquêteurs, après la découverte d'une batte ensanglantée chez l'athlète, selon l'hebdomadaire City Press.
Une dispute, quatre balles de 9mm et une batte de cricket ensanglantée. L'enquête de la police sud-africaine chez le champion handisport Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, dévoile un scenario très violent, selon l'hebdomadaire City Press (en anglais), dimanche 17 février.
Qu'ont trouvé les policiers ?
C'est une batte de cricket retrouvée dans la maison qui se trouve à présent au centre de l'enquête. "Il y avait plein de sang sur la batte, la police scientifique dira de quel sang il s'agit", a affirmé une source proche de l'enquête à City Press. Cette même source ajoute que la tête de Reeva a été "écrasée", mais le rapport d'autopsie, s'il a bien été rendu, n'a pas encore été publié pour le confirmer.
La batte est peut-être l'une de celles qu'un journaliste sportif du quotidien britannique Daily Mail (en anglais) a vu dans la chambre de l'athlète, en 2011. Il décrivait alors l'arsenal d'un Oscar Pistorius effrayé par les nombreux cambriolages en Afrique du Sud : "Dans la chambre d'Oscar se trouvent une batte de baseball et une batte cricket derrière la porte, un revolver près de son lit et une mitrailleuse près de la fenêtre".
Comment s'est déroulé le drame ?
Les policiers ont établi trois hypothèses, selon City Press qui dit tirer ses informations de trois sources concordantes. Pistorius aurait attaqué sa petite amie avec la batte, à moins que celle-ci l'ait utilisée pour se défendre, ou que l'athlète s'en soit servi pour défoncer la porte de la salle de bain où elle s'était réfugiée. Oscar Pistorius aurait tiré la première balle depuis la chambre, avant que son amie ne réussisse à s'enfermer dans la salle de bain attenante. Elle a été abattue de quatre balles de 9mm, dont deux reçues à la tête.
Selon City Press, Pistorius a appelé son père vers 3h20 (2h20 à Paris) jeudi matin, pour lui demander de venir au plus vite, avant d'appeler son meilleur ami, l'homme d'affaires Justin Divaris. Mais il n'a appelé ni la police, ni une ambulance. C'est le père d'une amie à qui Pistorius aurait aussi demandé d'accourir qui aurait appelé les secours.
Quand sa famille est arrivée, il descendait l'escalier portant le corps de la jeune femme dans ses bras, tremblant. Reeva Steenkamp respirait encore et il a essayé de la ranimer. Elle portait un déshabillé, et les inspecteurs ont trouvé un petit sac et un iPad par terre dans la chambre d'Oscar Pistorius. Les draps du lits étaient défaits.
Quelles pistes suivent les enquêteurs ?
Dès jeudi, la police a rejeté la thèse de l'accident et de la confusion avec un cambrioleur, notant qu'il n'y avait pas eu trace d'effraction. Selon City Press, les enquêteurs ont un dossier "solide comme un roc" contre l'athlète et le parquet veut le poursuivre pour homicide volontaire avec préméditation.
Selon des voisins cités par le Sunday Independent, les deux amants se disputaient depuis le début de la soirée de mercredi. Des gardiens du domaine fortifié de la banlieue de Pretoria où Pistorius habitait seraient même intervenus. Le journal britannique Daily Mirror, de son côté, mise sur l'hypothèse d'un crime passionnel, commis par jalousie. Le tabloïd décrit une "profonde amitié" entre Reeva Steenkamp et le rugbyman François Hougaard, un proche du couple, et assure que les policiers enquêtent dans cette direction.
Les enquêteurs ont par ailleurs demandé une prise de sang pour déceler une éventuelle prise de drogues et de stéroïdes. Des crises de violence incontrôlées pouvant être un effet secondaire des anabolisants, un phénomène connu sous le nom de "roid rage".
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