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Oscar Pistorius sous la pression des accusations

Enquête compromettante, témoin gênant... Au 2e jour de sa comparution pour le meutre de sa compagne, l'étau se resserre autour du champion handisport.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le champion handisport sud-africain Oscar Pistorius, le 19 février 2013 au tribunal d'instance de Pretoria (Afrique du Sud). (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Violente dispute, cris, tirs à plusieurs reprises... Le parquet sud-africain et la police ont démonté, mercredi 20 février, la thèse de l'accident défendue par Oscar Pistorius en contredisant sa version de la mort de sa petite amie Reeva Steenkamp, tuée par balles le 14 février. Au deuxième jour de comparution du champion handisport sud-africain pour le meurtre de sa compagne devant le tribunal d'instance de Pretoria (Afrique du Sud), la parole est à l'accusation. La défense plaide toujours l'accident et demande la libération sous caution d'Oscar Pistorius.

Le témoignage controversé de deux voisins

Alors que l'athlète avait déclaré la veille que Reeva Steenkamp et lui, très amoureux, s'étaient tranquillement endormis à quelques heures d'une Saint-Valentin qui s'annonçait prometteuse, le procureur Gerrie Nel a relevé qu'ils s'étaient violemment disputés, selon un témoin. Ledit témoin a "entendu des propos qui ressemblaient à une dispute ininterrompue entre 2 et 3 heures du matin", c'est-à-dire juste avant le drame, a dit le procureur. Par ailleurs, l'un des enquêteurs de la police cité à la barre a déclaré : "Nous avons le témoignage d'une personne qui dit qu'après avoir entendu des coups de feu, il est allé sur son balcon et a vu que la lumière était allumée [chez Oscar Pistorius]. Ensuite il a entendu une femme crier deux ou trois fois, et de nouveaux coups de feu."

Barry Roux, l'avocat d'Oscar Pistorius, a estimé qu'on ne pouvait prendre ces témoins au sérieux. Le premier est une femme habitant à 600 mètres et n'ayant pas reconnu les voix, et le second a entendu plus de coups de feu que les quatre qu'a tirés Oscar Pistorius. "Vos sources ne sont pas crédibles", a lancé l'avocat de la défense.

Le scénario de Pistorius mis à mal par les enquêteurs

Le sportif avait aussi affirmé mardi qu'il ne s'était réveillé que peu de temps avant les faits et avait tiré sur la porte des toilettes, dans le noir, car il craignait l'intrusion d'un voleur et pensait que Reeva était encore au lit. Mais l'accusé "a tiré directement sur les toilettes, en direction de la cuvette", a expliqué Gerrie Nel. "Quand vous ouvrez la porte, le siège des toilettes se trouve à votre gauche. Il faut donc se tourner un peu et tirer en angle pour toucher les toilettes", a précisé l'enquêteur Botha, qui a présenté un plan des lieux à la cour. "Je crois qu'il savait qu'elle était dans la salle de bain et qu'il a tiré quatre fois et qu'il l'a tuée", a assuré le policier.

L'enquêteur a expliqué être arrivé à 4h15 du matin jeudi 14 février, alors que Reeva Steenkamp était déjà décédée, ce qui est conforme à la version d'Oscar Pistorius qui avait dit qu'elle était morte dans ses bras. "J'ai trouvé la personne décédée gisant sur le sol au pied des escaliers au rez-de-chaussée. Elle avait déjà été déclarée morte par les ambulanciers", a précisé le policier. Il y a eu trois impacts de balle, selon lui : à la tête à droite au-dessus de l'oreille, au coude droit (la balle a cassé le bras) et à la hanche droite. Mais l'autopsie n'a révélé aucune trace de violence physique sur le corps de Reeva Steenkamp, a indiqué mercredi l'avocat de l'accusé. Des informations confirmées par la police.

Une nouvelle inculpation

Déjà inculpé pour "meurtre avec préméditation", Oscar Pistorius est également poursuivi pour détention illégale de munitions. "Nous avons trouvé une boîte de calibre .38. Il n'est pas en possession d'une licence pour posséder des .38", a expliqué un enquêteur au tribunal d'instance de Pretoria.

Testostérone et seringues retrouvées chez l'athlète

Un policier appelé à la barre a également relevé que la police avait découvert des seringues et de la testostérone, un produit dopant interdit aux sportifs, au domicile d'Oscar Pistorius. Ce soupçon de dopage ternit encore un peu plus l'image de l'athlète handicapé, jusque-là considéré comme un héros dans son pays.

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